Perte de poids: Pour sortir du cycle des régimes

Et si on cessait enfin de se battre contre son propre corps? Après des années de régimes restrictifs, de privations et de variations de poids, plusieurs personnes se retrouvent épuisées et découragées. Devant ce constat, une docteure en médecine et une neuroscientifique ont uni leurs forces pour concevoir un programme axé sur la santé métabolique et hormonale des femmes.

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Èvelyne Bourdua-Roy, docteure en médecine et certifiée en médecine de l’obésité par l’American Board of Obesity Medicine (ABOM), a repensé l’approche traditionnelle de la perte de poids aux côtés de Sophie Rolland, M.Sc. en neurosciences et candidate à la maîtrise en nutrition. Ensemble, elles ont créé Transforma, un programme en ligne de huit semaines fondé sur la science et l’expérience clinique, qui propose une démarche visant à comprendre le corps plutôt qu’à le contraindre. Parmi les ressources offertes, on retrouve des séances d’entraînement adaptées, des méditations guidées, des idées de recettes, ainsi qu’une application mobile permettant de suivre ses objectifs à son rythme.

Le poids du blâme

«Cela fait plusieurs décennies que l’on dit aux femmes que si elles veulent perdre du poids, elles doivent manger moins et bouger plus, explique Mme Bourdua-Roy. Or les études sur la perte de poids sont claires: pour une grande majorité de femmes, cela ne fonctionne pas.» Les régimes hypocaloriques entraînent une baisse du métabolisme, une perte de masse musculaire et une hausse de la ghréline, une hormone qui stimule la faim. «Conséquence: les femmes ont besoin de moins de calories dans une journée, mais ont encore plus faim qu’avant de faire leur régime, soutient la docteure en médecine. Résultat: les kilos reviennent au grand galop, habituellement avec 5 à 10 nouveaux kilos en surplus.»

Trop souvent, l’échec en matière de poids est perçu comme une faute personnelle, tandis qu’on pointe du doigt la gourmandise ou le manque de volonté. «En réalité, insiste-t-elle, c’est une méthode (les régimes) vouée à l’échec dès le départ. Les femmes qui se privent jour après jour [...] sont, à notre avis, les personnes qui ont le plus de volonté sur Terre!»

Un regard global sur la santé

Plutôt que de s’attarder uniquement aux calories, le programme Transforma mise sur la médecine de l’obésité et les neurosciences pour explorer les multiples leviers qui influencent le poids: qualité du sommeil, gestion du stress, composition de l’assiette, dépendance au sucre, santé du microbiote... Autant de variables à considérer dans une équation qui dépasse largement le chiffre sur la balance.

«Le surpoids est souvent le symptôme d’une mauvaise santé métabolique, et c’est surtout cela qu’il faut régler, à la base, fait valoir la docteure en nutrition. [...] bien des gens minces peuvent aussi avoir une mauvaise santé métabolique. Le poids et l’apparence physique ne disent pas tout, et c’est pourquoi il est primordial d’axer sa perspective et ses efforts sur l’optimisation des habitudes de vie.»

Penser autrement

Avec Transforma, les instigatrices cherchent aussi à déconstruire plusieurs idées reçues, dont celles que le gras est néfaste, ou encore que toutes les calories se valent. «Comment peut-on croire que 500 calories de saumon et 500 calories de boisson gazeuse sucrée peuvent avoir exactement le même impact sur le corps? C’est aberrant», déplore M^me Bourdua-Roy.

Plutôt que de poursuivre l’objectif d’un poids «idéal», la docteure en nutrition invite à se recentrer sur la santé globale et la composition corporelle. Favoriser la masse musculaire, maintenir des os solides, soutenir le métabolisme... et viser, d’abord et avant tout, un mieux-être durable. Pour ce faire, un changement de regard peut s’avérer nécessaire. «Les participantes doivent apprendre à décoller les yeux de la balance et à se concentrer pour rééquilibrer les hormones et la biochimie qui régulent leur métabolisme. Le vrai poids santé part de l’intérieur», soutient-elle.

Focus sur la ménopause et périménopause

Le programme Transforma a aussi été pensé pour les femmes en ménopause ou périménopause, soit au cœur d’une période de bouleversements hormonaux souvent ignorée des approches classiques visant la perte de poids.

Chute des hormones sexuelles comme les œstrogènes, redistribution des graisses (notamment autour du ventre), perte de masse musculaire, baisse du métabolisme, résistance à l’insuline, sans compter les troubles du sommeil et la fatigue... Tous ces facteurs influencent le poids et le bien-être, souvent sans lien direct avec la volonté ou les habitudes alimentaires. C’est pourquoi le programme prend en compte cette réalité en s’intéressant à la régulation de la glycémie et des hormones comme l’insuline et le cortisol. Il met aussi l’accent sur la santé métabolique et la masse musculaire, essentielles durant cette période de transition.

Bien que le programme Transforma soit récent, il repose sur une méthode que ses créatrices appliquent depuis 2016. Au fil des années, au-delà des résultats liés au poids, elles ont reçu de nombreux témoignages évoquant une énergie retrouvée, un meilleur sommeil, ainsi qu’une relation plus apaisée avec la nourriture et le corps.

Enfin, M^mes Bourdua-Roy et Rolland savent de quoi elles parlent: toutes deux ont vécu une perte de poids majeure qu’elles ont su maintenir, en s’appuyant sur les mêmes principes qu’elles transmettent aujourd’hui. «Nous avons rencontré des milliers de femmes qui ont passé leur vie à faire des régimes et qui, chaque fois, avaient repris encore plus de poids que leur point de départ. Laissons les régimes, les privations et les changements temporaires dans le passé. Il est temps de voir les choses autrement et de miser sur [la] santé métabolique et hormonale, et sur les piliers qui la soutiennent. Le poids va suivre, mais de manière saine et durable», fait valoir M^me Bourdua-Roy.

Pour plus d’infos: transforma.fit

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