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Les solutions pour promener facilement votre chien

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Claudia Gilbert

2025-07-03T10:00:00Z
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Votre chien jappe, grogne, tire sur la laisse, bref, il réagit démesurément à certains stimuli lors des marches en laisse? Il existe des solutions.

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Un comportement qui s’explique

C'est parfois la peur, la frustration, un trop plein d'excitation ou même un comportement de prédation qui fait réagir les chiens à la vue d’étrangers, de joggers, d’autres animaux, de motos, de vélos, de planches à roulettes ou encore d'enfants qui jouent au ballon. Quels que soient les stimuli déclencheurs, la réactivité lors des promenades en laisse est un problème très fréquemment rencontré. On peut suspecter une certaine forme de prédisposition génétique derrière ce problème, mais aussi un manque de socialisation. En effet, lorsqu’un chiot n’est pas positivement exposé à différents stimuli du quotidien avant d’atteindre ses trois mois d’âge, il risque de développer un problème de réactivité. Avant de vous sentir coupable à propos de ce que vous avez fait ou omis de faire, il faut réaliser que la plus grande portion de la période sensible d’un chiot se déroule chez son éleveur, d’où l’importance d’encourager exclusivement ceux qui prennent leur rôle au sérieux.

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Une solution qui passe par l’entraînement

Pour améliorer la qualité de vie du chien réactif et de ses humains, il faut mettre en place un programme d'éducation adapté à l’animal selon différents facteurs: le type de réaction, l’intensité, la cause, les particularités de l’animal, de ses humains, de son milieu de vie...

L’émotion derrière le comportement n’est pas toujours facile à identifier, mais est déterminante pour établir le bon plan d’entraînement. Comme une excellente compréhension du langage corporel canin est requise pour analyser ce qui motive la réaction et parce qu’une technique efficace pour un animal pourrait ne pas fonctionner pour un autre, il est fortement recommandé de consulter d’abord un intervenant en éducation canine compétent.

Dans tous les cas, la solution passe par la désensibilisation. Selon la situation, on ajoute un travail de contre-conditionnement et/ou on enseigne l’autocontrôle à l’animal.

La désensibilisation consiste à créer des situations sous contrôle pour exposer régulièrement le chien au stimulus qui le fait réagir, mais à une intensité suffisamment faible pour prévenir les symptômes. Au fil des séances, on augmente graduellement l’intensité, sans jamais dépasser le seuil de réactivité de l’animal. Il faut résister à l’envie d’aller trop vite et comme les acquis sont fragiles, il faut les préserver en évitant que le chien soit exposé au stimulus en dehors des entraînements. Chaque fois que notre chien réagit à une exposition accidentelle ou à cause d’une progression trop rapide, le temps requis pour la désensibilisation s’en retrouve augmenté.

Lorsque la réaction est liée à la peur, on utilise aussi le contre-conditionnement pendant la désensibilisation. Cela consiste à associer quelque chose de très positif, comme la gâterie préférée de l’animal, à la vue du stimulus qui lui fait peur. Le concept est simple: si vous avez peur des araignées, mais que chaque fois que vous en voyez une, vous recevez 1000 $, il se peut qu’éventuellement, la vue d’une araignée vous fasse plaisir! Il est toutefois possible que l’argent offert passe inaperçu si l’arachnide se trouve sur votre nez, d’où l’importance de contrôler l’intensité de l’exposition.

Certains cas nécessitent plutôt qu’on entraîne le chien à patienter ou à inhiber son impulsivité, autrement dit à améliorer son autocontrôle. Différentes techniques permettent de faire comprendre au chien que de s’asseoir est une manière efficace de demander quelque chose et que rester calme est payant.

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Des exemples communs

Concrètement, pour désensibiliser un chien qui craindrait les vélos, on se rend près d’une piste cyclable, mais à un emplacement où le chien peut voir passer les vélos d’assez loin pour ne pas réagir, un endroit autrement calme et sans autre élément perturbateur. On récompense le chien avec une gâterie extrêmement prisée chaque fois qu’il voit un vélo (contre-conditionnement). S’il refuse les gâteries qu’il adore, cela pourrait indiquer que son niveau de confort est insuffisant, possiblement parce que l’intensité de l’exposition est trop importante. Au fil des séances, on diminue graduellement la distance entre l’animal et la piste cyclable. En parallèle, on peut aussi faire des séances de désensibilisation ou de contre-conditionnement avec un vélo immobile, sans conducteur, dans un endroit familier à l’animal.

Dans le cas d’un chien surstimulé par les rencontres humaines au point de chercher à sauter sur les gens croisés sur le trottoir pendant les promenades, le contre-conditionnement est inutile, mais l’autocontrôle doit être travaillé. Au préalable, on peut lui enseigner certains commandements de base comme «assis», «couché», «touche» (la main de la personne qui tient la laisse). Ensuite, lors des marches en laisse, à la vue des passants, on s’éloigne légèrement du trottoir (dans les entrées de cour par exemple). En se positionnant entre le chien et le trottoir de manière à entraver la rencontre, on réclame les commandements appris et on récompense les comportements calmes de l’animal avec des gâteries irrésistibles pendant que les gens s’éloignent. Éventuellement, on arrive à poursuivre notre chemin en commandant et en récompensant des actions possibles en mouvement (comme la commande «touche») lorsqu’on croise des personnes.

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L’utilité de la médication

Les séances de désensibilisation doivent s’effectuer lorsque le chien est disposé à apprendre. L’envie de jouer, de renifler, la fatigue ou une faim trop importante peuvent faire obstacle à l’apprentissage. En s’assurant que tous les besoins d’un animal sont comblés avant les séances de désensibilisation, on s’assure d’optimiser ses effets positifs.

Parfois, une raison médicale, comme une douleur, par exemple, peut expliquer la réactivité ou handicaper la capacité à apprendre d’un animal. Un niveau d’anxiété trop important peut aussi rendre l’entraînement impossible. Les intervenants en comportement canin bien formés sauront vous recommander un vétérinaire au besoin. Dans certains cas, l’administration d’une médication anxiolytique peut être nécessaire pour efficacement mettre en place un plan d’intervention. Souvent, l’utilisation des médicaments est temporaire. Dans tous les cas, la clef du succès débute en établissant des objectifs réalistes par une discussion avec un vétérinaire ou un intervenant en comportement.

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Les ERREURS à éviter en cas de trop grande réactivité en laisse

1. Surexposer l’animal à un stimulus qui le fait réagir en croyant qu’il va s’habituer.

2. Punir l’animal lorsqu’il réagit.

3. Ne rien faire (avec le temps, la réactivité tend à se généraliser à d’autres stimuli).

4. Attendre trop longtemps avant de consulter un intervenant en éducation canine.

5. Consulter un intervenant qui n’utilise pas les bonnes méthodes d’entraînement.

Trouvez un professionnel compétent

Les fausses croyances en matière d’éducation canine sont nombreuses et les connaissances scientifiques sur le comportement animal évoluent rapidement. Les méthodes d’entraînement basées sur la théorie erronée du «chef de meute» ont été prouvées comme étant dommageables depuis longtemps, mais elles sont encore utilisées par de nombreux éducateurs canins. Pour obtenir de l’aide auprès d’un professionnel formé et encadré, recherchez parmi les membres du Regroupement québécois des intervenants en éducation canine (RQIEC) ou de l’Association professionnelle des comportementalistes praticiens (APCP). Vous trouverez également des formations en ligne fiables sur le site d’Hum-Ani Passion et de Guides Canins.

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