Le lapin comme animal de compagnie: quels besoins?
Claudia Gilbert
Il est intelligent, affectueux, tranquille et tellement mignon! Beaucoup moins mordeur que le populaire hamster, il fait un excellent animal de compagnie. Pourquoi, alors, le lapin est-il si souvent abandonné?
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Un entretien exigeant
On sous-estime souvent le niveau de soins dont a besoin un lapin.
1. Habitat
Contrairement aux idées reçues, il ne peut vivre dans une cage. Il doit pouvoir évoluer dans un enclos spacieux – assez grand pour qu’il puisse courir et bondir à sa guise –, sécurisé et aménagé pour répondre à ses besoins. Cet habitat doit être entretenu quotidiennement. On doit aussi lui donner du temps de liberté chaque jour. Il est sociable et a habituellement un pic d’activité tôt le matin et en soirée. Il est donc facile de synchroniser ses besoins d’interactions avec l’horaire d’une famille, mais encore faut-il avoir du temps à lui consacrer.
C’est un animal propre qui peut apprendre à utiliser un bac à litière. Il est donc possible de le laisser libre dans la maison, mais il doit être surveillé pour éviter qu’il ne gruge les fils électriques.
2. Alimentation
On doit chaque jour investir du temps à la préparation de ses repas. On pense à tort que la moulée est la base de son alimentation. Un lapin doit manger principalement du foin et beaucoup de légumes frais de plusieurs variétés qu’on doit nettoyer et préparer quotidiennement. Nourrir un lapin est assurément d’une plus grande complexité que de servir des croquettes à un chien! On doit également lui fournir des jouets à gruger, en carton ou en bois, mais attention, certaines essences d’arbres sont toxiques pour les lapins, il faut donc être bien informé.
Un petit détail qui répugne parfois: les lapins sont coprophages. Consommer une partie de leurs excréments, les caecotrophes (plus moelleux et odorants, mais surtout plus nutritifs que les autres), est essentiel au maintien de leur santé.
Des soins vétérinaires coûteux
On recommande un examen de santé dès que possible lors de l’adoption d’un lapin, puis annuellement. Des vaccins doivent lui être administrés chaque année, notamment pour le protéger contre la maladie hémorragique du lapin. On doit également le stériliser en bas âge. Outre prévenir le risque de reproduction, la stérilisation a un impact positif sur son comportement, réduit son stress, et améliore sa santé, son bien-être général, ainsi que sa longévité.
Comme le lapin est sensible au stress en plus d’être vulnérable aux variations dans son environnement ou son alimentation, il est particulièrement sujet aux problèmes de santé, notamment digestifs et respiratoires. Il faut consulter en urgence s’il présente des symptômes, puisque son état peut dégénérer rapidement.
Un engagement à long terme
Un lapin vit en moyenne 8 à 12 ans, parfois plus avec de bons soins. Contrairement aux rongeurs, qui ne vivent souvent pas plus de deux ans, l’adoption d’un lapin est un engagement à long terme. Beaucoup de familles, mal informées, abandonnent leur lapin suivant la perte d’intérêt des enfants après avoir accueilli un chien et un chat.
Des comportements indésirables
Les problèmes d’agressivité (morsures) et de destruction (grugeage des fils et du mobilier) sont plus fréquents chez les lapins entiers, mais aussi chez ceux qui manquent de stimulation. Il faut stériliser les lapins et leur fournir des jouets variés, ainsi que des activités de stimulation.
Même si les lapins sont de nature sociable, les problèmes de cohabitation sont répandus lorsqu’ils atteignent leur maturité sexuelle s’ils ne sont pas stérilisés ou si leur environnement est mal adapté à leurs besoins.
La malpropreté n’est pas rare chez les sujets entiers. Pour favoriser la réussite de l’apprentissage de la propreté en litière, encore une fois, il faut les stériliser.
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Les allergies
Le lapin est souvent considéré comme une alternative par les personnes allergiques aux chats. Toutefois, même si on ne présente pas d’allergie aux lapins, on oublie souvent que le foin, dont ils ont besoin en tout temps, peut également être très allergénique.
Adopter dans un refuge
Dans un cadre de vie approprié, le lapin peut, sans contredit, devenir un merveilleux compagnon. Intelligent et affectueux, il mérite un foyer stable et des soins adaptés. Adopter un lapin ne doit jamais être une décision prise sur un coup de tête et il faut éviter de se le procurer dans une animalerie ou en fouillant les petites annonces. Plusieurs lapins en parfaite santé attendent patiemment dans les refuges de trouver la famille idéale. L’avantage d’adopter ces lapins, est que leur tempérament est déjà connu et qu’ils sont déjà stérilisés. Plusieurs refuges offrent même aux familles consciencieuses la possibilité d’agir comme foyer temporaire pour un lapin abandonné, jusqu’à son adoption. Si vous n’êtes pas certain que votre famille soit prête à s’engager à long terme, offrir temporairement un foyer à un tel animal pourrait être une première étape plus sûre pour prévenir les abandons et la souffrance animale.
Attention aux fermes de Pâques
Les fermettes temporaires parfois installées dans les centres commerciaux et au sein desquelles on permet à de nombreux enfants de manipuler des lapins, peuvent poser des risques pour le bien-être des animaux.
1. Les lapins peuvent facilement être stressés par un environnement bruyant et une manipulation excessive.
2. Les lapins n’aiment pas être soulevés et une manipulation inappropriée peut entraîner des blessures comme des fractures ou des luxations.
3. Un grand nombre de personnes manipulant les mêmes animaux peut augmenter le risque de transmission de maladies, tant pour les lapins que pour les humains.
4. Les installations temporaires peuvent ne pas offrir un espace adéquat, une alimentation appropriée ou des conditions d’hygiène suffisantes pour les lapins.
5. Ce type d’activité peut favoriser l’adoption de lapins sur un coup de tête.
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