Les chauves-souris: des animaux fascinants

Elles jouent un rôle crucial dans l’écosystème et nous rendent un grand service en contrôlant les populations d’insectes nuisibles. Ne serait-il pas temps de nous réconcilier avec nos chiroptères?

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Les chauves-souris sont les seuls mammifères capables de vol actif. Leurs ailes, constituées de peau tendue entre leurs doigts, leur permettent un vol agile et silencieux. Nocturnes, elles utilisent des ultrasons pour s’orienter dans le noir. Leur système d’écholocalisation est si précis qu’il leur permet de capturer des insectes en plein vol. Contrairement aux mammifères de taille comparable, leur longévité est exceptionnelle. Alors que la plupart des souris, musaraignes et campagnols vivent autour de 1 à 4 ans, les chauves-souris peuvent atteindre 30 à 40 ans!

Des populations en péril

On retrouve huit espèces de chauves-souris au Québec. Certaines sont résidentes permanentes et hibernent donc ici, d’autres sont migratrices. Malheureusement, trois de nos espèces résidentes sont désignées menacées et quatre autres sont en situation précaire pour différentes raisons:

1. Syndrome du museau blanc

Causée par un champignon microscopique extrêmement contagieux introduit par l’humain en Amérique du Nord au début des années 2000, cette maladie, contractée par les chauves-souris pendant leur hibernation, peut entraîner la mort de plus de 90 % des individus d’une population affectée.

2. Perte d’habitat

Les populations de chauves-souris ont besoin de milieux forestiers à proximité de plans d’eau pour s’épanouir. Elles sont donc grandement affectées par les modifications du territoire liées au développement urbain, à la foresterie et à l’agriculture.

3. Pesticides

Toutes les espèces présentes au Québec étant insectivores, elles sont directement affectées par la lutte aux insectes ravageurs par la diminution des proies disponibles, mais aussi indirectement, par la consommation d’insectes contaminés par l’épandage de pesticides.

4. Dérangement

Pendant la période de reproduction, les chauves-souris se regroupent pour donner naissance à leurs bébés et les élever. Les colonies s’abritent parfois dans les greniers, les cheminées ou encore les murs d’habitations humaines. Lorsqu’on déloge une colonie lorsque les jeunes ne savent pas encore voler, on occasionne de nombreuses mortalités.

Le dérangement peut survenir également l’hiver. Les visites de grottes où hibernent des chauves-souris peuvent réveiller ces dernières, ce qui leur fait perdre beaucoup d’énergie et les rend vulnérables.

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Des fabulations qui entretiennent la méfiance

La peur des chauves-souris est indéniablement irrationnelle. On ne devrait surtout pas laisser cette crainte nous faire hésiter à leur venir en aide.

Vampires? Comme elles sont insectivores, elles n’ont aucun intérêt pour le sang. Au contraire, leur présence peut nous protéger des insectes piqueurs-suceurs lors des soirées d’été en plein air.

Se prendre dans nos cheveux? Même si on se retrouvait au milieu du terrain de chasse de chauves-souris, aucune chance d’entrer en collision avec ces mammifères assez agiles pour attraper un moustique en plein vol!

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Et la rage?

Les chiroptères peuvent effectivement être porteuses de la rage au Québec. Cette maladie ne doit pas être prise à la légère, mais on estime que seulement 0,1 % de nos chauves-souris en seraient porteuses. Par précaution, il faut éviter de les toucher, mortes comme vivantes. Si vous entrez en contact avec une chauve-souris ou si vous trouvez un individu dans l’espace habité de votre demeure, sans pouvoir confirmer avec certitude qu’aucun contact physique n’a eu lieu avec un être humain ou un animal de compagnie, signalez la situation à Info-Santé sans délai. Évidemment, il ne faut pas attendre qu’un incident survienne avant de faire vacciner vos animaux de compagnie contre la rage, même s’ils n’ont pas accès à l’extérieur. Malgré tout, ne laissez pas ces derniers s’approcher d’une chauve-souris.

Cohabiter pour mieux les protéger

Outre protéger leur habitat à grande échelle et faire un usage stratégique des pesticides, il est important de venir en aide aux chauves-souris lorsque nécessaire.

Entre juin et août, les femelles se rassemblent dans un lieu, nommé maternité, pour mettre bas et élever les petits. Il arrive qu’elles s’installent dans nos greniers. Pour contribuer à leur survie, il est possible de les abriter en toute sécurité. Vous trouverez tous les renseignements pour vivre en harmonie avec une colonie de chauves-souris et pour la déclarer, afin de collaborer aux efforts de surveillance, sur le site chauve-souris.ca.

Si toutefois vous avez à déloger une colonie, vous devez procéder avant la naissance des petits, soit avant le mois de juin, ou à la fin de la saison de reproduction, soit en septembre ou octobre. Vous trouverez, sur le site déjà mentionné, les indications pour expulser une colonie en toute sécurité et pour installer un dortoir, en guise de gîte alternatif.

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Des refuges pour chauves-souris

Certaines chauves-souris s’installent dans des infrastructures humaines pour hiberner. Si vous trouvez une chauve-souris active dans votre maison pendant l’hiver, vous ne pouvez pas simplement la relâcher à l’extérieur, elle mourrait inévitablement. Il existe toutefois des refuges spécialisés pour en prendre soin tout l’hiver, dans l’objectif de les relâcher en santé au printemps. Le Zoo de Granby s’est engagé pour la conservation de ces petits mammifères et détient l’un de ces repères à qui confier les chiroptères pendant l’hiver.

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