La poire: bénéfique pour la santé
Louise Bouchard
Un fruit qui réjouit les papilles!
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La poire est un aliment dont les origines remonteraient à l’époque préhistorique. Il semble que le poirier existait à l’état sauvage sur les territoires du nord de l’Asie centrale et se serait propagé en Europe dès la période néolithique. On attribue les tout débuts de la culture de la poire aux Chinois, qui auraient commencé à la cultiver de 1000 à 2000 ans avant notre ère. Beaucoup plus tard, les Romains ont mis au point des techniques de greffe pour créer de nouvelles variétés de meilleure qualité et mieux adaptées aux caractéristiques des terreaux. Les poires que nous consommons de nos jours résultent de croisements effectués aux XVIIe et XVIIIe siècles. Bien que des milliers de sortes existent, nous avons accès à un nombre plus restreint en raison des contraintes de la distribution moderne et des exigences des consommateurs. La Chine et l’Italie fi gurent toujours parmi les trois plus grands producteurs mondiaux de poires avec les États-Unis.
Les plus populaires
Proche parent du pommier, de l’abricotier et de l’amandier, le poirier évolue bien dans les pays tempérés, même s’il est plus sensible aux variations climatiques que ses cousins. Il donne un beau fruit à pépins oblong ou rond. Sous sa mince pelure verte, jaune, rouge ou brune, on trouve une chair blanchâtre, délicate et juteuse lorsqu’elle est à point. Le moelleux, le parfum et l’abondance de jus diffèrent selon la variété. Excellente à croquer en raison de sa pulpe douce, juteuse et aromatique, la bartlett est très populaire au Québec. On apprécie aussi l’anjou, originaire de France, pour l’onctuosité de sa chair. Quant à la bosc, elle réjouit les papilles de ceux qui aiment en avoir plein la bouche. Une fois qu’on a transpercé sa peau brunâtre et un peu rugueuse, on trouve une pulpe charnue, granuleuse et très goûteuse. Quant à la rocha, aux origines portugaises, elle offre une chair des plus veloutées sous une robe jaune-vert au col brun. Notons que la comice, la packham, la louise-bonne, la conférence, la savignac (espèce québécoise résistante aux maladies) et tellement d’autres assouvissent aussi les préférences de tout un chacun.
1000 possibilités
La poire se mange nature, cuite, confi te ou déshydratée, aussi sous forme de confi ture, de compote, de coulis et de gelée. On en tire également du nectar, du jus, de l’eau-de-vie (dont la réputée Poire Williams), du poiré (dont le poiré de glace fabriqué au Québec à partir de jus de poires concentré par l’action du froid hivernal), du calvados, etc. Ce fruit accompagne plusieurs fromages, se marie avec le chocolat et le prosciutto. Il s’incorpore dans les salades, les sauces aigres-douces et les chutneys. Caramélisée, la poire rehausse les mets de volaille, de porc et de veau. Elle bonifi e les yogourts, la crème glacée, les tartes, les gâteauxet, bien sûr, elle est la vedette du grand classique, la poire belle--hélène.
Mûre ou non?
À l’instar du kiwi, de la banane et de l’avocat, la poire doit être cueillie avant sa pleine maturité. Elle est entreposée dans des salles réfrigérées ou à atmosphère contrôlée où il est possible d’intervenir dans le processus de mûrissement si nécessaire. Une poire à point doit dégager un bon parfum et céder légèrement sous la pression des doigts à la hauteur du pédoncule. Si le fruit est encore dur, on peut activer sa maturation en le plaçant dans un sac de papier à température ambiante. Par contre, on range les poires mûres au frigo pour bloquer l’action du gaz éthylène qui les fait dégrader rapidement. Elles s’y conserveront quelques jours.
Achat et conservation
- À l’achat, choisissez des poires lisses, fermes sans être trop dures. Elles ne doivent pas être meurtries.
- Les poires se conservent quelques jours à l’air ambiant. Mûres, elles se conservent quelques jours au frigo.
- Les poires absorbent facilement les odeurs. Il vaut mieux les éloigner des autres fruits ou légumes odorants.
- Les poires se congèlent uniquement si elles sont cuites.
- Pour empêcher que la chair s’oxyde, on les arrose d’alcool ou de jus d’agrumes
Alliées pour la santé
La peau, riche en fibres, renferme la majeure partie des composantes qui jouent un rôle prépondérant dans le transit intestinal. Dotée de plusieurs composés phénoliques dont les pouvoirs antioxydants détruisent les radicaux libres, la poire fait partie des aliments qui protègent et renforcent le système immunitaire. Ce fruit est aussi un agent préventif de plusieurs maladies, comme certains cancers et troubles cardiovasculaires. Il est bon de savoir qu’une tasse de tranches de poire en collation ou ajoutées à une salade procure 10 % de l’apport quotidien en vitamine C et facilite l’absorption du fer. Une poire moyenne contient entre autres du potassium qui participe à la régulation des fonctions rénales et musculaires, et du cuivre, élément nécessaire au bon fonctionnement des synapses. Elle procure aussi des doses intéressantes de magnésium, de sélénium, contribuant au maintien de la glande thyroïde, des cheveux, des ongles, et de phosphore, minéral indispensable au métabolisme des graisses.