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Donald Trump chez les Windsor: Les petits secrets d'une grande séduction

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Adapté par Anaïs Chabot

2025-09-19T19:45:00Z
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Le Royaume-Uni a déroulé le tapis rouge pour Donald Trump et son épouse, Melania, lors de leur seconde visite d’État, du jamais vu pour un président américain. Cette fois, le roi Charles III a orchestré un ballet d’honneurs sous les voûtes du château de Windsor, dans un décor où chaque détail traduisait l’intention de marquer les esprits.

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Dès l’arrivée du président américain, les coulisses s’activaient: les régiments d’apparat répétaient depuis l’aube, les chefs passaient au crible les ingrédients du menu du banquet royal, et des employés supervisaient la disposition des 1452 couverts dressés une semaine avant la réception. Un défilé aérien inédit avait été organisé, pendant que les jardiniers composaient des arrangements floraux avec des plantes venues des jardins privés de Buckingham et Windsor.

Symboles diplomatiques

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La préparation de la visite à huis clos obligeait à redoubler de vigilance: pas question d’aborder de façon frontale des sujets qui fâchent, comme l’Ukraine, Gaza ou le climat. Les diplomates tentaient de capter l'état d'esprit du président, reconnu pour ses changements d'humeur, son goût du faste royal et son attachement à l’Écosse, patrie de sa mère et terre où il adore jouer au golf.

Fins stratèges, le roi Charles III et son équipe ont su éviter toute gêne dans l’attribution des places ou des sujets évoqués à table. Le placement même des convives répondait à une chorégraphie méticuleuse: Donald Trump trônait au centre d’une table de près de 47 mètres, encadré par le souverain et la princesse Catherine, alors que sa femme était de l'autre côté de la table, entourée du prince William et de la reine Camilla. Le choix d’un cognac millésimé 1912, clin d’œil à l'année de naissance de la mère de Trump, témoignait du sens du détail du Palais.

Décors grandioses et scrutation

L'organisation de la réception mobilisait une centaine de serveurs, dont la discrétion était tout autant scrutée que l’efficacité. Melania Trump avait opté pour une robe jaune ceinturée de rose. D'ailleurs, la Première dame des États-Unis a planifié ses tenues, notamment sa robe pour le banquet royal, des mois à l’avance, a confié un responsable de la Maison-Blanche à CNN.

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La liste des invités, soumise à validation jusque tard dans la nuit précédant la soirée, incluait la crème du domaine technologique mondial – Tim Cook d’Apple, Sam Altman d’OpenAI, Jensen Huang de Nvidia –, mais peu de personnalités du monde culturel ou cinématographique, signe d’une sélection d’abord politique et économique. Le magnat de la presse Rupert Murdoch était prudemment placé à distance de Trump, contexte judiciaire oblige.

Si les caméras n’ont pas capté l’intégralité des échanges entre le couple présidentiel et les royaux, certains gestes n’ont échappé ni aux journalistes, ni aux observateurs royaux. Donald Trump a, à plusieurs reprises, enfreint le protocole en posant la main sur le dos du roi Charles III lors du défilé militaire, geste qui a fait grincer les dents des puristes, mais que le souverain, toujours impeccable, a accueilli avec son flegme légendaire.

Longs préparatifs

Au banquet, le menu – écrit en français, jadis langue officielle de la cour d’Angleterre — rendait hommage à la diplomatie à la française: panna cotta de cresson aux œufs de caille, ballottine de poulet courgettes, bombe glacée cardinal en dessert. Les vins provenaient autant des caves californiennes que de vignobles anglais. Le président américain, qui ne boit pas d’alcool, a tout de même salué la création d’un cocktail spécial, le Transatlantic Whisky Sour. Derrière les dorures, ce sont de nombreux acteurs invisibles, maîtres d’hôtel, sommeliers, agents techniques et gardes, qui garantissaient le bon déroulement de ce banquet, dont la réussite a nécessité plus d’une semaine de préparatifs.

Quelques manifestations

AFP via Getty Images
AFP via Getty Images

La visite s’est déroulée presque sans heurt, à l’abri des protestations de centaines de manifestants à Londres, tenus éloignés du château par un dispositif de sécurité digne d’un couronnement. Seules des projections lumineuses, dont une image de Donald Trump et Jeffrey Epstein sur une tour du château de Windsor, ont réussi à troubler le calme.

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