Le prince William: «Nous avons encore tant à accomplir»
Le 25e duc de Cornouailles est ambitieux, malgré un objectif simple: «améliorer la vie des gens» et transformer le duché en une «branche de sa philanthropie», un véritable outil d'«impact social» plutôt qu'une simple source de revenus traditionnelle.
Isabelle Hontebeyrie
De son père, le roi Charles III, William a hérité la capacité de penser hors des sentiers battus. Et il a aussi, depuis le couronnement en 2022, la responsabilité du Duché de Cornouailles, un domaine de 52 000 hectares répartis sur 20 comtés qui a généré 43,7 M$ en 2024.
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Le prince William, 25e duc de Cornouailles, est ambitieux, malgré un objectif simple: «améliorer la vie des gens» et transformer le duché en une «branche de sa philanthropie», un véritable outil d'«impact social» plutôt qu'une simple source de revenus traditionnelle. Le prince, âgé de 42 ans et père de trois enfants, s'est donné comme priorités la lutte contre l’itinérance et la restauration des rivières. Il s'efforce de visiter une partie du duché toutes les quatre à six semaines, interagissant directement avec les familles et le personnel pour comprendre leurs besoins et voir comment il peut les aider. Ces visites sont souvent privées, mais The Telegraph a obtenu une autorisation pour l'accompagner lors d'une de ces «journées du duché».
Une force de changement
Le duché de Cornouailles, créé en 1337 par Édouard III pour subvenir aux besoins de son héritier, couvre également la gestion de Kensington Palace ainsi que les salaires du personnel — Charles est désormais le locataire de son fils, son domaine de Highgrove faisant partie du duché — et se transmet intact à la génération suivante, le duc en est le gestionnaire. William s’est doté d'une nouvelle devise: «Impact positif pour les gens, les lieux et la planète» avec un engagement fort envers le soutien à la santé mentale des agriculteurs et l'organisation d'événements pour lutter contre l'isolement rural. Le duché emploie plus de 150 personnes dans ses huit bureaux, sous la direction de son nouveau secrétaire, Will Bax, et du prince William lui-même.
Depuis qu'il est devenu duc, le prince William a entrepris un état des lieux approfondi pour identifier les points forts et les axes d'amélioration. Il affirme: «Le duché a toujours été une force positive, mais nous pouvons faire tellement plus. Ce qui compte, c’est de ne pas perdre les liens communautaires et historiques importants du duché, tout en veillant à le moderniser et à le renforcer.» Il reconnaît évidemment que la modernisation de cette institution vieille de 700 ans prendra du temps, la comparant à «faire virer de bord un pétrolier», mais il est déterminé à la réorienter de manière significative.
Entre tradition et avenir
Depuis qu’il est devenu duc de Cornouailles, le prince William a entrepris un état des lieux minutieux afin de déterminer ce qui fonctionne et ce qui doit évoluer. Il veut, souligne-t-il, «creuser en profondeur» pour «vraiment comprendre ce que fait le duché», en passant «tout au peigne fin. Le duché a toujours été une force positive, mais nous pouvons faire tellement plus. Ce qui compte, c’est de ne pas perdre les liens communautaires et historiques importants du duché, tout en veillant à le moderniser et à le renforcer. Nous allons le moderniser sans perdre son esprit communautaire». Lorsqu’on lui demande ce que le Duché pourrait faire pour améliorer le quotidien des locataires, le patriarche Gerald Addicott — aujourd’hui retraité mais qui a rencontré le prince Charles à plusieurs reprises pendant sa propre période de location — taquine le prince en lui suggérant de supprimer les loyers. «Vous n’êtes pas le premier à me le dire», répond William en riant, ajoutant — à moitié sérieusement — qu’il s’était effectivement demandé s’il pouvait le faire, et qu’il s’était retrouvé face aux «visages bien inquiets» des comptables quand il a émis la suggestion.
Et à la fin de la visite, il conclut: «Nous avons encore tant à accomplir. Mais je suis fier de ce que nous avons déjà mis en place, et des liens que nous tissons chaque jour. Ce Duché est bien plus qu’un patrimoine foncier ou une source de revenus. C’est une communauté vivante, un levier d’action et un héritage collectif. J’aime ces terres. Elles font partie de moi.»