Charles III: Une monarchie plus moderne, mais surtout humaine
Depuis son accession au trône, Charles s’affaire à moderniser la monarchie, insufflant un vent de fraîcheur chez les Windsor.
Anaïs Chabot
Depuis son accession au trône après la mort d’Élisabeth II en septembre 2022, Charles s’affaire à moderniser la monarchie et à la faire entrer dans le XXIe siècle. Une reconstruction qui s’est faite à vitesse grand V, insufflant un vent de fraîcheur chez les Windsor.
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À la suite du décès d’Élisabeth II, Charles III a été confronté à la nécessité de redéfinir la monarchie pour une nouvelle ère. S’il a rendu hommage à l’exemple de sa mère, il a aussi affiché la volonté d’«agir» et de moderniser l’institution, convaincu que la survie de la Couronne passait par une adaptation aux attentes contemporaines. Parmi ses dernières décisions symboliques, il a choisi de supprimer le train royal, un emblème historique mais coûteux, préférant «ne pas s’enfermer dans le passé» et illustrer une gestion plus rigoureuse des fonds publics. Cette discipline budgétaire vise à offrir un « bon rapport qualité-prix » aux Britanniques, tout en conservant certains éléments du patrimoine pour les exposer au public.
Une implication politique plus affirmée, mais subtile
Sous le règne de Charles III, la famille royale s’est montrée plus présente sur la scène politique internationale, bien que de façon nuancée, respectant la tradition de neutralité. Charles III a multiplié les gestes diplomatiques forts, comme son plaidoyer pour le lien franco-britannique lors de sa visite d’État à Paris, ou ses prises de parole sur des sujets globaux tels que l’environnement ou la solidarité internationale. Face à des enjeux contemporains majeurs — tensions au Canada, menaces d’annexion évoquées par Trump, guerre en Ukraine — la monarchie joue un rôle de «carte maîtresse» pour soutenir la diplomatie britannique sans jamais franchir la ligne de l’ingérence directe. Cette posture, plus engagée mais toujours subtile, reflète une adaptation aux attentes d’une société en quête de repères et d’incarnation.
Évolution des codes et de l’image familiale
L’un des changements les plus perceptibles concerne le style et les usages au sein de la famille royale. Le relâchement du protocole vestimentaire, l’acceptation de la barbe chez le prince William ou encore l’augmentation des démonstrations publiques d’affection entre couples royaux contrastent avec la retenue stricte du temps d’Élisabeth II. Ces évolutions traduisent la volonté d’offrir une image plus accessible et humaine.
La gestion de la santé de la princesse Catherine illustre aussi cette transparence nouvelle: elle a pu s’absenter d’événements officiels pour raisons médicales sans que cela ne soit caché ou minimisé. Plus encore, Catherine a pris la parole publiquement sur son cancer, brisant le tabou traditionnel du silence sur la vie privée des membres de la famille royale. Cette ouverture suscite l’empathie et rapproche la monarchie du vécu de ses sujets.
Vers une monarchie à visage humain?
L’ensemble de ces changements dessine les contours d’une monarchie à visage humain, moins distante, plus connectée aux réalités sociales et politiques de son temps. Charles III, tout en conservant des éléments de tradition, s’efforce de rajeunir l’image de la Couronne et de l’adapter à un XXIe siècle marqué par la diversité, la transparence et la nécessité de justifier sa légitimité. Le rôle de William et Catherine, figures de la nouvelle génération, s’inscrit dans cette dynamique: ils incarnent une institution qui n’hésite plus à montrer ses failles, ses émotions et sa capacité à évoluer.
En somme, la modernisation de la royauté britannique sous Charles III ne se limite pas à des gestes symboliques ou à une communication renouvelée; elle engage la monarchie dans un processus de transformation profonde, visant à préserver sa pertinence et sa place dans une société en mutation.