Voici dix romans ensoleillés pour bien lancer l'été

Karine Vilder
Pour commencer l’été du bon pied, on vous propose plein de bons romans à lire sous le parasol!
Uvaspina

Monica Acito, Éditions du sous-sol, 464 pages
On a eu envie d’entamer ce dossier de lectures estivales avec un bon gros coup de cœur. Alors, sans plus attendre, cap sur Naples! C’est là qu’Uvaspina et Minuccia ont été conçus et sont venus au monde. On aurait aimé pouvoir dire qu’ils y sont parfaitement heureux, mais hélas, ce n’est pas tout à fait le cas. D’abord, à cause de leur mère qui, tous les mercredis soirs, fait semblant de mourir sous leurs yeux pour mieux ressusciter. Ensuite, parce que leur relation frère-sœur est loin d’être simple, Minuccia pouvant parfois être terriblement méchante.
Une chronique familiale prenante et impossible à lâcher. Parole.
Débâcle

Ian Manook, Éditions Paulsen, 382 pages
Ce qu’il y a de bien avec l’écrivain français Ian Manook, c’est que d’un roman à l’autre, on ne sait jamais où on va atterrir. Mongolie (série Yeruldelgger), Brésil (Mato Grosso), Islande (série Kornelius Jakobsson), Grand Nord canadien (Ravage)... Ce coup-ci, l’auteur a opté pour l’Union soviétique. Ou du moins, ce qu’il en reste. On est en 1991, et le président Boris Eltsine vient d’orchestrer sa dissolution. Mais certaines choses ne changent pas: un ancien agent du KGB sera chargé d’éliminer un survivant du goulag, qui a été vu pour la dernière fois au fin fond de la Sibérie. Dans une taïga qui ne pardonne pas, une randonnée qu’on n’est pas près d’oublier!
Immortels

Camille Kouchner, Éditions du Seuil, 224 pages
Alors qu’elle est à l’hôpital avec la tête encore embrumée par l’anesthésie, K., la cinquantaine, entreprend de nous parler de Ben, son ami de toujours. Enfants, ils étaient inséparables. C’est qu’avec les parents qu’ils avaient, on ne peut pas dire que chez eux, l’amour, les encouragements et le soutien étaient souvent au rendez-vous. Pour le coup, ils ont choisi de s’épauler, de se consoler et d’être systématiquement là l’un pour l’autre, parce qu’à deux, tout peut être un peu mieux.
Un récit intime et poignant qui explore avec délicatesse les liens indéfectibles de l’amitié face aux manques de l’enfance.
La porteuse de lettres

Francesca Giannone, Éditions Albin Michel, 336 pages
Originaire du nord de l’Italie, Anna a accepté de suivre son mari, Carlo, à Lizzanello, le petit village ultraconservateur des Pouilles où il a grandi. L’endroit n’a rien à voir avec tout ce qu’elle a connu, et l’inverse est également vrai. Comparée aux femmes de la région, elle fait presque figure d’ovni: elle ne va pas à l’église, est indépendante, adore la littérature et souhaite devenir postière. Une hérésie pour l’époque, puisque dans les années 1930, ce genre de boulot était réservé aux hommes. Mais Anna tiendra son bout et deviendra la première factrice de ce village, dont elle connaîtra bientôt tous les secrets. Une belle, belle histoire.
Day One

Abigail Dean, Éditions JC Lattès, 432 pages
École primaire de Stonesmere, dans la banlieue anglaise. Ava Ward y enseigne depuis déjà 20 ans et, tel que le veut la tradition, Day One va encore être joué à la fin de l’année scolaire. Day One, c’est la pièce de théâtre s’adressant aux bambins de 4 ans qui commenceront l’école en septembre. Sauf que cette fois, Day One sera aussi le dernier jour de quelques personnes dans l’assemblée. Car au cours de la représentation, un tireur se faufilera dans la salle et ouvrira le feu.
Un petit air de déjà-vu? Oui, mais non. Ce roman se penche sur l’après, sur la façon dont une communauté peut réagir à ce genre de tragédies hélas de plus en plus fréquentes.
Les heures fragiles

Virginie Grimaldi, Éditions Édito, 288 pages
Diane est du genre mère poule. Mais quand Seb va lui annoncer qu’il a besoin de prendre du recul, qu’il ne sait plus très bien où il en est, elle va perdre tous ses repères. Après presque 10 ans de mariage, on peut comprendre que le coup soit un peu dur à encaisser. Surtout quand on n’a rien vu venir... Ce que Diane mettra donc aussi du temps à voir, c’est le mal-être de sa fille. À 16 ans, Lou ne va plus du tout. Elle a les émotions à fleur de peau et, de plus en plus souvent, elle a des idées noir ébène. Pour la tirer de là, Diane devra donc ramer fort, très fort.
On est loin des feel-good auxquels la romancière française Virginie Grimaldi nous a habitués. Ce qui n’est pas plus mal, ce roman étant particulièrement touchant.
Quelque part en mer

Dörte Hansen, Éditions Stock, 352 pages
Embarquement immédiat vers l’une des petites îles de la mer du Nord. Plus précisément, celle où vivent les membres de la famille Sander. À leurs côtés, on découvrira ce que c’est que de vivre loin de la côte, de subir les vents et le froid, d’avoir pour ancêtres des navigateurs du Groenland qui chassaient la baleine dans l’Arctique, d’être envahi chaque été par des hordes de touristes pas toujours respectueux ou de voir de riches étrangers du continent s’installer dans la région.
Un beau roman qui raconte cette vie marquée par les marées, les silences, les souvenirs, les départs et le lent déclin des traditions insulaires ancestrales.
The happy couple

Naoise Dolan, Éditions de l’Olivier, 336 pages
Celine, 26 ans, et Luke, 28 ans, ont décidé de se fiancer presque par hasard, à la suite d’une curieuse soirée à Dublin. Et ensuite, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants? Heu... pas tout à fait. Celine aurait vraiment aimé que ce soit le cas, mais hélas, Luke est loin d’être l’homme le plus sérieux et le plus fidèle d’Irlande. Pour notre plus grand plaisir, cinq de leurs proches prendront d’ailleurs tour à tour la parole pour raconter cette relation bancale pleine de non-dits.
Divertissant à souhait, un roman choral qui montre pourquoi une rupture heureuse vaut beaucoup mieux qu’un mariage malheureux!
Le secret de Thyrcée

Aline Desarzens, Éditions La Tribu, 420 pages
Paola est doctorante en littérature antique à l’Université de Montréal et, si tout se passe bien, sa thèse sera terminée dans quelques mois. Seulement voilà. Fasciné par Thyrcée, une contemporaine de la poétesse grecque Sappho, son professeur lui demandera plutôt de retrouver un sulfureux poème qui aurait traversé les siècles et dont on ne connaît que le premier vers: «Moi Thyrcée, j’aime Sappho».
Commencera alors une quête à travers les siècles: de la Grèce antique au Moyen Âge en passant par le XVIIIe siècle, Paola suivra la trace de ce texte interdit auréolé de secrets et de passions. À découvrir!
Le Duc

Matteo Melchiorre, Éditions Métailié, 492 pages
On termine avec un autre petit bijou, qui nous transporte cette fois au nord de l’Italie, dans un village de montagne du nom de Vallorgàna. Le dernier descendant des Cimamonte, que tout le monde dans le coin surnomme ironiquement «le Duc», est revenu s’installer dans le manoir familial, perdu au milieu de la forêt. Et il y aurait sans doute longtemps vécu heureux si Mario Fastréda, un homme de la région qui s’est fait tout seul, n’avait pas décidé de s’approprier quelques hectares de son bois. Le conflit qui en découlera sera carrément épique, puisque tous les villageois s’en mêleront, les uns prenant pour le Duc, les autres pour Fastréda. Du bonbon!