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L'article provient de Le Journal de Montréal

Voici 6 conseils pour entretenir de façon écologique votre jardin ou votre aménagement paysager ce printemps

Courtoisie, Albert Mondor
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Photo portrait de Albert Mondor

Albert Mondor

2024-03-31T04:00:00Z
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Enfin! Voilà le printemps! La terre qui dégèle sent bon l’humus, les premières fleurs éclosent et... les travaux à effectuer au jardin sont multiples. Voici quelques conseils qui vous permettront d’entretenir votre aménagement paysager en respectant la nature tout en économisant temps et argent.

1. Retirez les protections hivernales

C’est habituellement dès le dégel du sol, vers la fin de mars ou au début d’avril, selon les régions, qu’il faut enlever les protections hivernales qui protègent certains végétaux. Si vos rosiers ou vos conifères sont encore emmitouflés à la mi-avril, retirez sans tarder les protections qui les recouvrent pour éviter la surchauffe.

Choisissez une journée nuageuse ou même pluvieuse pour que les plantes ne soient pas soumises à des écarts de température et de luminosité trop importants. Si on annonce un gel important durant les jours qui suivent, n’hésitez pas à remettre la protection en place l’instant d’une journée ou deux.

2. Arrosez abondamment

Si vous demeurez tout près d’une route où il y a énormément de circulation, il est possible que des sels de déglaçage aient atteint certains végétaux qui composent votre aménagement paysager. Lorsque les sels de déglaçage se déposent sur les bourgeons des plantes, l’eau est expulsée hors des cellules ce qui provoque la mort des bourgeons ou, dans le cas d’un conifère, le brunissement du feuillage.

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En avril, arrosez abondamment le feuillage, les tiges et le sol situé à la base des végétaux qui sont plantés en bordure de la route. Cette opération permettra de bien lessiver les sels qui auraient pu les toucher. On recommande aussi de fournir du compost à ces plantes et de fertiliser les conifères au feuillage bruni avec un engrais azoté d’origine naturelle à dégagement lent, comme de la farine de plumes ou de la farine de sang par exemple.

3. Évitez de compacter le sol

Ne marchez pas sur le sol des plates-bandes ou du potager avant qu’il soit bien dégelé et ressuyé. Si vous le piétinez lorsqu’il est encore très humide, il se compactera, ce qui aura pour effet d’asphyxier les racines de certaines plantes. Si vous devez absolument accéder à ces endroits alors que le sol est encore humide, installez un madrier – que vous pouvez surélever avec des briques afin d’éviter d’écraser les nouvelles pousses des plantes – sur lequel vous marcherez.

4. Enlevez les débris et les feuilles mortes

Pour enlever les feuilles mortes et les autres débris qui jonchent votre pelouse et vos plates-bandes, vous pouvez utiliser un râteau à feuilles dont les dents sont faites de bambou ou de plastique plutôt que de métal. Cette précaution évitera d’endommager les jeunes pousses qui émergent du sol lors du nettoyage des plates-bandes. Par la même occasion, coupez au ras du sol et éliminez le feuillage flétri des vivaces et des graminées. N’oubliez pas de mettre au compost toutes les tiges et feuilles mortes que vous récupérez.

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Si l’idée d’utiliser un râteau pour nettoyer votre terrain ne vous plaît pas, vous pouvez plutôt utiliser un souffleur à feuilles électrique rechargeable qui n’émet aucun gaz polluant et qui produit moins de bruit que les modèles dont le moteur fonctionne avec de l’essence.

Toutefois, bien qu’ils ne produisent pas de gaz à effet de serre, les souffleurs électriques émettent tout de même du bruit, allant parfois jusqu’à 80 décibels. Bref, leur utilisation est moins polluante que celle des équipements à essence, mais elle n’est pas sans impact négatif.

D’autre part, comme leur soufflerie projette l’air à des vitesses supérieures à 200 kilomètres/heure, les souffleurs à feuilles électriques contribuent également à mettre des particules fines en suspension dans l’atmosphère (pollen, spores de moisissures, matières fécales, etc.). Ainsi, si vous souhaitez éviter de contribuer à la pollution de l’air, il serait peut-être plus judicieux d’opter pour un équipement qui aspire les débris et les feuilles mortes plutôt qu’un souffleur.

Outre le râteau à feuilles activé au jus de bras, un souffleur électrique ou un aspirateur à feuilles sont assurément les outils les moins polluants pour ramasser les feuilles mortes et les débris au jardin.
Outre le râteau à feuilles activé au jus de bras, un souffleur électrique ou un aspirateur à feuilles sont assurément les outils les moins polluants pour ramasser les feuilles mortes et les débris au jardin. Courtoisie, Sthil

5. Épandez du compost sur le gazon

Non seulement la fertilisation du gazon n’est pas nécessaire, mais, en plus, elle vous fera travailler davantage. Plus vous fertiliserez votre pelouse, plus elle poussera et plus vous devrez la tondre souvent! Vous pouvez obtenir une jolie pelouse en parfaite santé en y épandant que du compost et en laissant les rognures de gazon déchiquetées en place.

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Pour remplacer la fertilisation, on recommande donc d’effectuer un terreautage, une opération qui consiste à épandre une fine couche de compost d’environ 3 mm d’épaisseur sur la pelouse. On doit épandre un à deux sacs de 35 litres de compost par 10 mètres carrés de surface gazonnée au printemps, en avril ou en mai. Il existe des épandeurs à compost, mais une simple pelle fait très bien l’affaire. Évitez d’utiliser un épandeur à engrais; vous pouvez plutôt louer un épandeur spécialement conçu pour le compost dans un centre de jardinage. Il est également important de bien faire pénétrer le compost entre les brins de gazon avec le dos d’un râteau à feuilles.

De nombreuses personnes utilisent de la terre noire pour terreauter la pelouse. Lorsqu’il est vendu en sacs, cet amendement est généralement constitué de tourbe de sphaigne noire, puisqu’il provient de la partie inférieure des tourbières. Malheureusement, lorsque la tourbe noire est prélevée au fond d’une tourbière, cette dernière ne peut pas être renaturalisée une fois son exploitation terminée; cet écosystème précieux est ainsi détruit à jamais. La terre noire a d’autres désavantages puisqu’elle est pauvre en microorganismes ainsi qu’en éléments nutritifs, elle est très acide et elle possède une structure très fine, peu stable. Bref, de la véritable poussière qui ne convient pas du tout à la majorité des jardins!

Le compost est assurément l’un des meilleurs amendements et fertilisants qu’on puisse utiliser pour la pelouse et les plates-bandes.
Le compost est assurément l’un des meilleurs amendements et fertilisants qu’on puisse utiliser pour la pelouse et les plates-bandes. Courtoisie, Albert Mondor

6. Épandez du compost dans les plates-bandes

Lorsque la terre d’une plate-bande est laissée à elle-même, elle se dégrade et se compacte, rendant ainsi la culture des plantes plus ardue. Afin de contrer cette dégradation et pour améliorer la qualité du sol, ajoutez du compost chaque printemps dans vos plates-bandes.

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La plupart des composts commerciaux, ou celui que vous faites vous-même, contiennent de grandes quantités d’éléments nutritifs essentiels à la croissance et au développement des végétaux. En fait, le compost subvient généralement aux besoins en azote et en phosphore de la majorité des plantes ornementales. Le compost libère progressivement les éléments nutritifs qu’il contient, ce qui permet un apport constant, évitant ainsi en partie le lessivage et, par conséquent, la pollution. De plus, un ajout régulier de compost permet d’apporter de nombreux microorganismes bénéfiques au sol, ce qui a pour effet de réduire la fréquence et la sévérité des attaques des maladies.

La majorité des plantes qui poussent dans les plates-bandes ensoleillées, comme les pivoines et les rosiers, peuvent recevoir annuellement environ 2 à 3 cm d’épaisseur de compost sur un diamètre qui équivaut à celui de leur couronne de feuilles. On en fournira toutefois beaucoup moins aux végétaux de rocaille adaptés aux sols sableux et pauvres, tels que la lavande et les orpins.

Si vous ne faites pas votre propre compost, vous devrez acheter du compost commercial. Il est fortement recommandé d’opter pour un compost certifié par l’Alliance de la qualité du compost (AQC). Ce programme de certification garantit que le compost que vous achetez a été fabriqué selon les règles de l’art et qu’il est exempt de bactéries pathogènes telles que E. coli. Le fumier de bétail composté de marque Biomax en est un bon exemple.

Par ailleurs, il est préférable d’éviter d’utiliser les composts contenant de grandes quantités de tourbe de sphaigne, comme certains composts de crevettes ou marins. Par contre, le compost marin et forestier de marque Bionik est à privilégier puisqu’il ne contient aucune tourbe de sphaigne. Il est également approuvé et certifié pour l’agriculture biologique par Québec Vrai.

Bon printemps et, surtout, bon jardinage... en tout respect de la nature!

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