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L'article provient de Le Journal de Montréal

Plantes à l’épreuve des cerfs de Virginie et revégétalisation d’un talus sableux: des réponses à vos questions

Le cerf de Virginie: joli mais destructeur
Le cerf de Virginie: joli mais destructeur Pat Schleiffer, Fédération canadienne de la faune
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Photo portrait de Albert Mondor

Albert Mondor

2024-03-10T05:00:00Z
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Quelques fois par année, je réponds dans ma chronique aux questions d’ordre horticole que vous m’avez posées. Voici donc, pour une troisième et dernière semaine, quelques réponses aux questions que vous m’avez fait parvenir par courriel. 

Question: Les chevreuils ont fait des ravages dans mon jardin l’automne dernier et aussi cet hiver. Ils ont mangé plusieurs de mes vivaces et se sont attaqués à ma haie de cèdres. Comment les empêcher de s’attaquer à mes plantes? Est-ce que vous croyez que je devrais planter des végétaux toxiques qui ne seront pas mangés par les chevreuils? – M. Desaulniers

Réponse: Le cerf de Virginie est l’un des animaux les plus gracieux de notre faune nordique, mais c’est également le mammifère qui cause le plus de ravages dans nos jardins. Durant la saison estivale, il se nourrit des feuilles, des jeunes rameaux et des fruits d’une grande variété d’arbres, d’arbustes et de plantes herbacées. En hiver, il broute principalement le feuillage des thuyas (cèdres) et des sapins ainsi que les ramilles de plusieurs arbustes.

Par contre, les aconits, les armoises, les asclépiades, les berbéris, les chardons bleus, les euphorbes, les hellébores, les genévriers, le myrique de Pennsylvanie, les pivoines ainsi que les pérovskies sont dédaignés par les cerfs de Virginie. Ces arbustes et ces vivaces peuvent être plantés dans les aménagements sans crainte de les voir un jour être mangés par les cerfs.

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En ce qui concerne les haies de thuya qui sont très appréciées par les cerfs, on peut avantageusement remplacer ce conifère par le genévrier de Chine Mountbatten ou l’épinette bleue du Colorado Iseli Fastigiate.

Par contre, les populations de cerfs ayant doublé depuis 30 ans dans certaines régions du Québec, il est possible que certaines années où la nourriture manque ceux-ci soient particulièrement affamés et qu’ils se décident à bouffer les plantes qui sont réputées être toxiques pour eux...

D’autre part, le moyen le plus efficace de tenir les cerfs à l’écart est d’entourer votre terrain d’une haute clôture. Les cerfs ne sautent habituellement pas par-dessus un écran opaque faisant plus de 2 mètres de hauteur. Toutefois, si ces animaux peuvent voir à travers la clôture, elle doit alors absolument atteindre une hauteur de 2,50 mètres. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’utiliser des matériaux rigides; un simple filet de nylon bien ancré au sol et maintenu à la verticale par de solides piquets fait l’affaire. N’oubliez pas d’installer un caillebotis en acier à l’entrée de votre stationnement pour éviter que les cerfs puissent entrer sur votre terrain par cet endroit.

Si la perspective de devoir clôturer votre terrain vous déplaît ou si l’installation de ce genre de haute clôture est interdite dans votre municipalité, vous pouvez plutôt ceinturer votre jardin d’une haie défensive composée d’arbustes très épineux. Des rosiers rugueux plantés densément au pied d’aubépines d’une hauteur minimale de 2 mètres forment une haie infranchissable par les cerfs de Virginie.

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Finalement, vous pouvez également vaporiser un répulsif commercial sur les plantes attaquées. Certaines études conduites aux États-Unis ont démontré que le répulsif de marque Deer Away est l’un des plus efficaces pour repousser les cerfs de Virginie. L’urine de loup ou de coyote semble aussi avoir une certaine efficacité. Vous pouvez vous en procurer dans un magasin de chasse et de pêche de votre région.

Vous pouvez également en commander sur Internet.

Dans tous les cas, n’oubliez pas que le cerf de Virginie est un animal curieux et intelligent qui arrivera parfois à déjouer les meilleurs stratagèmes défensifs... Bonne chance!

Berbéris de Thunberg ‘Aurea’ et euphorbe faux-myrte, deux plantes à l’épreuve des cerfs de Virginie
Berbéris de Thunberg ‘Aurea’ et euphorbe faux-myrte, deux plantes à l’épreuve des cerfs de Virginie Albert Mondor

Question: J’habite sur le bord d’un lac dans les Laurentides. Ma maison est située au sommet d’une pente très sableuse où rien ne pousse et j’essaie depuis quelques années de revitaliser le sol de façon écologique sans y cultiver du gazon. Pouvez-vous me suggérer des plantes qui pourraient pousser dans ces conditions difficiles? Je vous remercie à l’avance. – Mme Corbeil

Réponse: Le lupin peut vous aider à végétaliser et à stabiliser le sol sableux du talus sur lequel est située votre maison. Le lupin à folioles nombreuses, une plante indigène de l’ouest de l’Amérique du Nord qui est naturalisée au Québec et dans les Maritimes, est à privilégier. Vous pouvez acheter des semences de cette plante que vous mettrez idéalement en terre au printemps prochain – à la condition que les semences aient préalablement subi un traitement au froid.

Lupin à folioles nombreuses
Lupin à folioles nombreuses gardenia.net

Je vous suggère de semer aussi de la coronille bigarrée, une plante aux fleurs roses proche parente du lupin qui n’a pas d’égal pour stabiliser les sols sableux en pente. Comme le lupin, cette dernière peut être semée en mai.

Coronille bigarrée
Coronille bigarrée Photopoésie/Flickr

Vous pouvez également planter de l’arctostaphyle raisin-d’ours et du sumac aromatique Gro-Low, deux plantes ligneuses rampantes qui apprécient et stabilisent rapidement les sols sableux.

Arctostaphyle raisin-d’ours
Arctostaphyle raisin-d’ours MAPAQ

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