Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal

Pink Floyd: Retour sur «Animals», l’album inspiré de George Orwell qui dénonçait le capitalisme

Courtoisie
Partager
Photo portrait de Louise Bourbonnais

Louise Bourbonnais

2025-08-24T05:00:00Z
Partager

Les nostalgiques se souviendront de Pink Floyd et de The Dark Side of the Moon ou encore de la chanson Another Brick In the Wall qui avait ravi les jeunes et même les moins jeunes. Bien que le groupe mythique britannique aux 360 millions d’albums vendus compte une quinzaine d’albums, on vient de faire paraître une nouvelle biographie consacrée uniquement à leur album Animals, le plus controversé et le plus virulent.

L’auteur Philippe Gonin qui signe Pink Floyd, Animals n’en est pas à ses débuts. Il a déjà écrit trois autres livres sur le célèbre groupe britannique se consacrant tour à tour sur les albums The Dard Side Of The Moon, The Wall et Wish You Were Here.

Rien d’étonnant à ce qu’il s’attaque maintenant à l’album Animals sorti en 1977, le 10e album du groupe légendaire qui a tant fait jaser.

Photo tirée de Spotify
Photo tirée de Spotify

Déjà, la pochette de l’album n’avait rien de banal. On y voyait un cochon flottant entre deux cheminées de la Battersea Power Station, une des premières grandes centrales électriques au charbon d’Angleterre. Rappelons que nous étions dans l’ère de la musique punk où plusieurs voulaient dénoncer notre société de consommation émergente. Et Pink Floyd ne faisait pas exception.

Publicité

Pour produire son album, la formation s’est, en partie, inspirée du roman La Ferme des animaux de George Orwell paru en 1945, qui dénonce la révolution russe tout en faisant une critique du régime soviétique et où les animaux se révoltent contre leur maître.

Dans les animaux évoqués sur l’album figurent des moutons, des chiens et des cochons, bel et bien inspirés de La Ferme des Animaux de George Orwell.

AFP
AFP
Critiquer la société

Roger Waters, l’un des fondateurs du groupe qui s’est toujours considéré comme le leader, est à l’origine d’Animals, mettant l’accent dans cet album sur le cynisme, l’agressivité et la critique sociale. Il se sert de ses chansons pour dénoncer les injustices de la société allant même beaucoup plus loin dans son utopie. De surcroît, il s’en prend au système capitalisme. Les questions existentielles et des réflexions sont mises de l’avant.

Dans la chanson Dogs, notamment, on illustre à l’aide de métaphores les personnages brutaux de la société aux services des plus puissants de l’État. La décadence sociale et morale de la société contemporaine y est dépeinte sans détour, faisant un parallèle entre la condition humaine et celle des animaux.

Même si l’album s’amorce avec une chanson d’amour, la suite est différente et l’univers musical est loin de faire dans le magnifique. Il présente plutôt un univers dangereux et injuste, dominé par des chiens qui aboient.

Publicité

Pour pousser l'idée à l’extrême, on utilisera aux fins de promotion et lors des spectacles un cochon géant gonflé à l’hélium suspendu par des fils.

Courtoisie Pink Floyd Music Ltd
Courtoisie Pink Floyd Music Ltd

Rupture à venir

L’album Animals survient à l’époque où le groupe connaît des disputes, car David Gilmour et Richard Wright (cofondateur) reconnaissent que Roger Waters a signé plusieurs chansons depuis les débuts de la formation, mais ils estiment également que leur apport aux groupes est beaucoup plus important que ce que prétend Waters. Ainsi, l’album Animals correspond à une période charnière pour Pink Floyd qui s’en va à sa perte.

Aux problèmes d’ego s’ajoutent les problèmes financiers. Les disputes et les conflits juridiques à propos des chansons et des droits d’auteurs iront en se multipliant en raison de Roger Water qui souhaite une plus grosse part du gâteau. Plus rien ne va pour la formation et les batailles iront même jusqu’en cour et s’étendront sur deux ans.

C’est, selon l’auteur, lors du dernier concert de leur tournée à Montréal, en 1977, que les dissensions au sein du groupe atteignent leur paroxysme.

Jean-Louis Boyer / Le Journal de Montreal
Jean-Louis Boyer / Le Journal de Montreal

D’ailleurs, Roger Waters n’avait pas apprécié le Stade olympique de Montréal ainsi que l’attitude de ses fans. Il avait même été jusqu’à cracher à la figure de l’un de ses spectateurs.

L’incident lui a donné l’idée d’avoir un mur entre lui et les spectateurs. De là le concept de l’album suivant, The Wall qui sortira en 1979.

Finalement, Roger Waters quittera le groupe en 1985 et c’est David Gilmour qui prendra la relève, principalement en tant que parolier du groupe. Mais la fin est proche pour la formation et Gilmour amorcera ensuite une carrière solo.

Courtoisie
Courtoisie

C’est principalement la mort de Richard Wright en 2008 qui a mis fin définitivement au groupe malgré de nombreuses prétentions de réunir le groupe.

Certes, Pink Floyd aura marqué l’univers musical à leur façon. Outre la dimension musicale, il aura exploré des thèmes profonds de la société, dont la folie, la guerre, la mort et l’aliénation, en utilisant parfois une dimension philosophique.

Même si, à certains égards, ce livre est très pointu dans les détails, il n’en demeure pas moins des plus intéressants.

Photo fournie par Le Mot et le Reste
Photo fournie par Le Mot et le Reste

Pink Floyd Animals
Philippe Gonin
Le mot et le reste
152 pages

Publicité
Publicité