Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Les Forces armées canadiennes tentent de retrouver les descendants de trois soldats du Québec morts en Corée du Sud il y a plus de 60 ans

Des artilleurs canadiens lors de la guerre de Corée, en mai 1951.
Des artilleurs canadiens lors de la guerre de Corée, en mai 1951. Photo: Bibliothèque et Archives Canada PA-129115
Partager
Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2023-09-16T04:05:00Z
Partager

Les Forces armées canadiennes tentent de retrouver les familles de deux soldats et d’un officier québécois morts sur le champ de bataille en Corée du Sud en 1952 et en 1953 afin de leur offrir une sépulture et un monument à leurs noms.

• À lire aussi: La Corée du Nord joue avec le feu nucléaire

• À lire aussi: Corée du Sud et Asean doivent «unir leurs forces» face à la menace nord-coréenne

Les soldats Robert Gendron, de Donnacona, et Joseph Edward Kilpatrick, de Montréal, et le sergent Gordon William Morrison Walker, de Montréal, ont combattu sous le drapeau canadien en Corée du Sud, dans les années 1950, et ils ne sont jamais revenus. 

Une compagnie de la Princess Patricia's Canadian Light Infantry traverse des rizières durant la guerre de Corée, en mars 1951.
Une compagnie de la Princess Patricia's Canadian Light Infantry traverse des rizières durant la guerre de Corée, en mars 1951. Photo: Bibliothèque et Archives Canada PA-171228

Comme au moins 27 000 Canadiens qui ont disparu lors de la Première et lors de la Seconde Guerre mondiale, les trois militaires qui combattaient pour les 1er et 3e bataillons du Royal Canadian Regiment en Asie sont présumés morts, mais on ne connaît pas l’emplacement exact de l’endroit où ils reposent.  

Or, voici que la science pourrait apporter aux descendants la possibilité d’achever leur deuil en associant les restes humains exhumés à la filiation génétique des enfants, des petits-enfants ou d’autres membres des familles. 

Publicité

«Nous faisons appel à la collaboration des descendants des militaires canadiens disparus au cours des conflits passés pour qu’ils nous permettent d’identifier formellement les ossements», explique Sarah Lockyer, coordonnatrice de ce programme. 

Soldats blessés au cours de la Première Guerre mondiale, en France, en 1917.
Soldats blessés au cours de la Première Guerre mondiale, en France, en 1917. Source: ministère de la Défense nationale, Bibliothèques et Archives nationales du Canada, PA-001759

Un siècle plus tard

Au cours des dernières années, l’anthropologue judiciaire a réussi à associer plusieurs restes humains de soldats morts au combat à des familles canadiennes. Ils ont eu droit à une cérémonie d’inhumation et à un monument commémoratif dans un cimetière approprié. 

Par exemple, le sergent Harold Wilfred Shaughnessy est mort le 16 août 1917 à Lens, en France, dans un assaut contre les Allemands où pas moins de 10 000 Canadiens ont été tués ou blessés.  

Harold Wilfred Shaughnessy (1884-1917) est mort sur le champ de bataille en France.
Harold Wilfred Shaughnessy (1884-1917) est mort sur le champ de bataille en France. Photo courtoisie famille Shaughnessy, ministère de la Défense nationale.

L’analyse anthropologique et médico-légale a permis de confirmer que les restes humains retrouvés étaient bien ceux du sergent Shaughnessy, un Néo-Brunswickois qui avait étudié à l’Université McGill de Montréal avant de s‘enrôler. 

En août 2017, un siècle après sa mort, il a été inhumé dans le cimetière de France près de l’endroit où il a péri. «Je peux vous dire que pour la famille, ce genre de reconnaissance est très appréciée», signale la «Kathy Reichs» de l’Armée canadienne. C’est en regardant des téléséries sur l’anthropologie judiciaire que Mme Lockyer a senti l’appel de cette profession. 

Sarah Lockyer, anthropologue judiciaire et coordonnatrice du programme d’identification des pertes militaires.
Sarah Lockyer, anthropologue judiciaire et coordonnatrice du programme d’identification des pertes militaires. Défense nationale / gouvernement du Canada

Descendants conviés

De 1950 à 1953, quelque 26 000 Canadiens ont participé à la guerre de Corée et 516 y ont trouvé la mort. 

Les Forces armées canadiennes invitent donc les familles de ces soldats à les aider à déterminer, au moyen de recherches généalogiques, familiales ou historiques, si les restes découverts sont associés à leur filiation génétique.  

Les enfants et les petits-enfants sont les meilleures personnes pour l’analyse d’ADN, mais les cousins et d’autres membres des familles peuvent eux aussi être utiles aux recherches. 

On espère que les recherches dans les zones démilitarisées de Corée du Sud où des travaux d’exhumation sont en cours mèneront à des appariements. En deux ans, on a obtenu de l’information sur une dizaine de familles de militaires disparus.  

Inscription au programme

Publicité
Publicité