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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

La peur que la Russie disjoncte

L’Ukraine sera équipée par l’OTAN pour mieux se protéger des armes biologiques, chimiques et nucléaires

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Photo portrait de Roxane Trudel

Roxane Trudel

2022-03-24T14:27:45Z
2022-03-25T03:37:10Z
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L’OTAN a montré jeudi qu’elle prenait au sérieux la menace grandissante d’une attaque chimique ou nucléaire par la Russie en Ukraine, l’avertissant de représailles et envoyant du matériel de protection dans la région.

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  • Écouter aussi l'entrevue avec Maria Bondarenko, Canadienne d’origine ukrainienne, vivant maintenant à Odessa (Ukraine) à l’émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio : 

Un risque jugé « bien réel » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est adressé dans une vidéo à ses homologues, en marge d’un sommet extraordinaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Bruxelles.

Des rumeurs sur l’utilisation de bombes au phosphore jeudi dans l’est du pays et dans une banlieue de la capitale ont appuyé la mise en garde du président. Ces informations n’ont cependant pas encore été confirmées par une source indépendante.

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Les forces de l’OTAN faisaient des simulations d’attaque chimique la semaine dernière en Lituanie. En mortaise, un exercice similaire par des militaires français l’an dernier.
Les forces de l’OTAN faisaient des simulations d’attaque chimique la semaine dernière en Lituanie. En mortaise, un exercice similaire par des militaires français l’an dernier. Photos AFP

« Nous répondrons s’il y a recours. La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation », a assuré le président américain Joe Biden à l’issue des sommets. 

Équipements de protection

« Je redoute que Poutine ne se satisfasse pas d’un cul-de-sac et qu’il veuille s’acharner à détruire, détruire, détruire. C’est pour ça qu’on ne peut pas exclure le recours à des armes plus terrifiantes » dit Charles-Philippe David, fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques. 

L’OTAN a ainsi annoncé qu’elle fournira à l’Ukraine des équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires. Elle protégera aussi ses troupes aux frontières, a annoncé son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg. 

« Il pourrait s’agir de détection, d’équipement, de protection et de soutien médical, ainsi que de formation à la décontamination et à la gestion des crises », a-t-il dit.

Les membres de l’OTAN sont toutefois demeurés flous sur les représailles encourues par la Russie si elle employait ces armes : une stratégie judicieuse selon M. David.

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« Toute la logique de la dissuasion repose sur les menaces qu’engendrent des risques pour lesquels on ne connaît pas la suite », a-t-il expliqué.  

  • Écoutez l'éditorial de Richard Martineau sur QUB radio :    

 Pas nécessairement militaire

Une réponse de l’OTAN ne serait pas nécessairement militaire, nuance-t-il, mais pourrait impliquer des mesures visant à « suffoquer » l’économie russe, si par exemple l’Europe prive entièrement le pays de tout achat de gaz ou de pétrole. 

Le Canada a annoncé jeudi qu’il pourrait augmenter ses exportations de gaz et de pétrole pour répondre aux besoins des pays qui cherchent à couper les ponts avec la Russie.

Mais s’impliquer militairement dans le conflit signifierait causer beaucoup « plus de dommages » et à « bien plus grande échelle », ajoute Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand. 

Et pour que les États-Unis envoient des soldats, il faudrait que l’opinion publique « bascule complètement » et accepte d’entrer en guerre avec la Russie, « mais on est très, très loin de là », poursuit-il.

Déjà, assurer la protection des pays limitrophes comme l’a annoncé l’OTAN jeudi, dont certains ne sont pas membres de l’alliance, est « tout un jeu d’équilibriste », vu la possibilité de provoquer la Russie, poursuit M. Jacob. 

« Ça montre à quel point il y a beaucoup de peur », conclut-il. 

– Avec l’AFP et l’Agence QMI 

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