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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Guerre en Ukraine: Biden poursuit en Pologne sa tournée européenne

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AFP

2022-03-25T02:12:30Z
2022-03-25T14:30:56Z
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RZESZOW | Le président américain Joe Biden est arrivé vendredi en Pologne, seconde étape après Bruxelles d’un voyage en Europe destiné à cimenter l’union des Occidentaux contre l’invasion russe en Ukraine, aussi bien sur le front diplomatique qu’économique.

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M. Biden a atterri vers 9 h, heure du Québec, à Rzeszow, ville polonaise située à une centaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, pour une visite de deux jours au cours de laquelle il doit rencontrer notamment des soldats américains stationnés dans cette ville. Ensuite, le président gagnera Varsovie pour des entretiens avec les dirigeants polonais et pour visiter un centre d’accueil de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays. 

Depuis le 24 février, plus de 2,2 millions de personnes fuyant le conflit sont entrées en Pologne, selon les garde-frontières polonais. Au total, près de 3,7 millions de personnes ont fui l’invasion russe de l’Ukraine, selon le décompte de l’ONU publié vendredi.

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Dans la matinée, le président américain avait annoncé dans un communiqué conjoint avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la création d’un groupe de travail visant à réduire la dépendance de l’Europe envers les énergies fossiles russes et le projet de Washington de fournir à l’Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) cette année.

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Au même moment, l’Allemagne, qui importait avant l’invasion russe un tiers de son pétrole et quelque 45% de son charbon de Russie, a annoncé qu’elle se passerait du charbon russe d’ici l’automne et réduirait très fortement sa dépendance au pétrole russe d’ici la fin de l’année, tandis qu’elle table sur mi-2024 pour être «largement indépendante» du gaz russe.

300 morts redoutées dans le théâtre de Marioupol

Le ministère ukrainien des Infrastructures a de son côté demandé à l’Union européenne, sur Telegram, de «bloquer complètement les liaisons terrestres et maritimes avec la Russie et le Bélarus» pour empêcher la fourniture de biens pouvant servir à des fins militaires.

À des milliers de kilomètres de là, la mairie de Marioupol, port ukrainien stratégique de la mer d’Azov, dont le théâtre avait été bombardé le 16 mars, a affirmé sur Telegram qu’environ 300 personnes y seraient mortes, selon des témoins. Des centaines de personnes, «principalement des femmes, enfants et personnes âgées», étaient réfugiées dans ce théâtre.

Plus de 2000 civils ont été tués dans la ville assiégée, indique un dernier bilan communiqué par la mairie, et quelque 100 000 personnes sont toujours bloquées et manquent de tout, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Photo AFP
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Deux couloirs humanitaires ont été mis en place vendredi pour évacuer les civils de Marioupol ainsi que ceux de Melitopol, une autre localité du sud contrôlée par les forces russes, selon l’émissaire ukrainienne aux droits humains, Lyudmyla Denisova.

Guerre d’usure  

Ailleurs dans le pays, l’offensive russe, qui entre dans son deuxième mois, se poursuit et se mue de plus en plus en une guerre d’usure. 

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«L’opération (dans l’ensemble du pays) doit se poursuivre jusqu’à ce qu’elle atteigne son objectif de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine», a déclaré vendredi le vice-président du conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, reprenant la rhétorique chère au président Vladimir Poutine.

Moscou a reconnu la mort de 1351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine.

Selon Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, 3825 militaires russes ont été blessés et la Russie a accueilli 419 736 réfugiés d’Ukraine depuis le début de l’opération.

Auparavant, le ministère russe de la Défense avait affirmé avoir détruit avec des missiles de croisière la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne près de Kyïv, qui servait selon Moscou «à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays», attaque confirmée par le ministère ukrainien des Situations d’urgence.

Un incendie y était toujours en cours vendredi matin, dégageant une épaisse fumée noire, ont constaté des journalistes de l’AFP.

«On a vu l’explosion, c’était vraiment puissant», a raconté à l’AFP un agent de sécurité du site ayant requis l’anonymat. «Heureusement, il n’y a pas de victimes», a-t-il précisé.

Dans l’est, quatre civils ont été tués et trois autres ont été blessés par des tirs de lance-roquettes sur un centre médical à Kharkiv, selon la police régionale. 

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L’ogive utilisée – une bombe à fragmentation, selon plusieurs habitants – gisait vendredi matin sur un carré de pelouse pelée, selon des journalistes de l’AFP, qui ont par ailleurs vu plusieurs violents incendies provoqués dans la matinée par des bombardements dans l’est de la ville.

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À Roubijné, localité située près de Lougansk, deux habitants ont été tués dans des bombardements la nuit de jeudi à vendredi, selon le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï. 

La nuit précédente, au moins quatre personnes, dont deux enfants, y étaient déjà mortes et les autorités ukrainiennes avaient accusé Moscou d’avoir employé des bombes au phosphore.

Interrogé sur ces accusations, le Kremlin a démenti vendredi toute violation du droit international et accusé Joe Biden de vouloir «détourner l’attention» des «programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les États-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine».

Renforcement des positions près de Kyïv  

Sur le front de la capitale ukrainienne, la bataille s’intensifie.

«Plus de 30 bombardements» ont eu lieu dans la région de Kyïv jeudi, a indiqué l’administration régionale sur Telegram, tout en assurant que les troupes russes n’avaient pas progressé et que les Ukrainiens avaient «pu renforcer leurs positions» à certains endroits.

Le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov a dit vendredi sur Facebook s’être rendu la veille sur des «positions d’avant-garde» ukrainiennes dans la région de Kyïv. «Kyïv est sous la protection sûre de notre armée. Cela veut dire que l’Ukraine tiendra bon», a-t-il écrit.

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En un mois de guerre, des milliers d’Ukrainiens ont été tués, 6,5 millions ont dû quitter leurs maisons dont plus de 4300 ont été détruites, selon un dernier bilan du président Zelensky. Le parquet général a fait état de son côté d’au moins 135 enfants tués et 184 autres blessés.

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Le conseiller de la présidence Oleksiï Arestovytch a annoncé vendredi dans une vidéo que les troupes ukrainiennes avaient tué un général russe sur un aérodrome proche de Kherson, seule ville majeure conquise entièrement par les forces de Moscou.

L’Église orthodoxe russe a de son côté annoncé qu’un aumônier militaire avait été tué par des tirs ukrainiens de roquettes sur un village frontalier russe non loin de Kharkiv. C’est la première fois qu’un décès en territoire russe est rendu public depuis le début de l’offensive le 24 février.

À Bruxelles, où il a multiplié les sommets – OTAN, G7, UE –, Joe Biden a promis jeudi, pour la première fois, une «réponse» de l’OTAN dans le conflit en Ukraine si la Russie y recourait à l’arme chimique, une menace qu’il a jugée «crédible». Vendredi, son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a précisé que les États-Unis n’avaient «pas l’intention d’utiliser des armes chimiques, quelles que soient les circonstances».

M. Biden s’est aussi dit favorable à ce que la Russie soit exclue du G20. Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé qu’un tel coup ne serait «pas mortel».

Les autorités russes ne cessent d’accuser les Occidentaux de mener une campagne russophobe. 

Lors d’une rencontre avec des personnalités de la culture, Vladimir Poutine a comparé la déprogrammation en Europe et aux États-Unis d’artistes et d’événements culturels russes aux autodafés orchestrés par les nazis. «La dernière fois, ce sont les nazis en Allemagne, il y a près de 90 ans, qui ont mené une telle campagne de destruction d’une culture indésirable», a-t-il déclaré.

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