Joanie Lamoureux guidée par les frères Kratt et Mademoiselle Bille-en-Tête

Yan Lauzon
À un très jeune âge, Joanie Lamoureux s’est découvert une passion pour la nature et les animaux. Évidemment, la télévision n’est pas étrangère à ses grands intérêts...
Joanie, quelle émission jeunesse a été la plus marquante pour toi?

C’est Zoboomafoo, suivie de près par Le Bus magique et Mademoiselle Bille-en-Tête. Dans Zoboomafoo, il y avait Chris et Martin [les frères Kratt, NDLR] avec un lémur qui parlait. La proximité avec les animaux est venue me chercher. Les enfants, on était jaloux, envieux du lien que ces deux gars-là pouvaient avoir avec la nature. Dans Le safari de Joanie j’essaie de créer ça en me penchant pour montrer les empreintes, en me mettant les doigts dans la boue. Quand j’étais jeune, je trouvais cool que les gars se salissent et se mettent dans la peau des animaux. Si ç’a marché pour moi quand j’avais 7 ans, ça marche encore sûrement pour les jeunes.
Et pourquoi cette fascination pour Le Bus magique?

Dans Le Bus magique, c’était une dame qui enseignait. C’est peut-être plus tard que j’ai fait ce lien, mais quand j’étais jeune, on avait beaucoup de modèles d’hommes explorateurs ou aventuriers, mais pas beaucoup de femmes. Mademoiselle Bille-en-Tête était une femme qui plongeait littéralement dans l’action. Je l’analyse aujourd’hui et cette femme qui nous amenait dans son bus avec son lézard, c’était vraiment original. Je me rappelle d’un épisode où les enfants étaient rapetissés et amenés dans des œufs de saumon qui étaient fertilisés par un saumon mâle. Je ne suis pas sûr que ça passerait aujourd’hui... (rires) On peut à la fois être pédagogue et loufoque en enseignant. C’était l’énergie de Mademoiselle Bille-en-Tête.
Tes plus beaux souvenirs sont-ils associés à des moments passés seule ou en famille?

Chaque soir, on se faisait garder chez notre grand-mère paternelle qui aimait beaucoup ses petits-enfants. Elle veillait à ce qu’on ait des émissions enregistrées qui nous plaisaient. Mon cousin et mon frère regardaient des petits bonhommes et des jeux vidéo; moi, c’étaient les animaux. Mon grand-père maternel était plus un homme de science, il croyait beaucoup aux produits naturels. Il m’enregistrait toutes les Découverte avec Charles Tisseyre. J’avais entre 6 et 8 ans. Mon grand-père ne réalisait pas que j’étais trop jeune pour ça, mais on passait une heure à écouter Charles Tisseyre nous parler de cellules, de fourmis, de gorilles. Pour lui, c’était un beau moment en famille, et moi je ne me posais pas de questions.
Toi qui fais de la télé, quel univers veux-tu faire découvrir aux enfants?
Je suis une passionnée de nature. La deuxième ou troisième journée de tournage de la première saison du Safari de Joanie, on a réussi à trouver des bébés bécasses en train de naître. C’était une première pour moi et j’étais vraiment émue. J’essaie de faire le pont avec les enfants; si tu ne connais pas une chose, tu n’as pas d’intérêt à la protéger, à la conserver. Et peut-être que tu ne te sens pas visé quand on te dit qu’à certains endroits, la nature se meurt. Pour moi, ç’a marché.
La troisième saison du rendez-vous familial Le safari de Joanie sera dévoilée le mardi 2 septembre à 17h. Lors de son voyage au Nunavik, Joanie Lamoureux y rencontrera entre autres des ours polaires, un bœuf musqué et des renards arctiques. Les deux premières saisons de l’émission sont disponibles en tout temps en ligne sur video.telequebec.tv.