Des bacilles à la rescousse des plantes!


Albert Mondor
Pour une troisième et dernière semaine, je prends le temps de répondre aux nombreuses questions d’ordre horticole que vous m’avez posées récemment. Je vous invite à continuer à me faire parvenir vos questions.
Q. Bonjour M. Albert. Je cultive des choux verts dans mon potager depuis quelques années. L’été dernier, les feuilles de mes choux étaient toutes trouées par un insecte qui ressemble à un petit ver de couleur vert-jaunâtre. Pouvez-vous me dire comment éviter que cette bestiole fasse encore des ravages dans mon jardin l’année prochaine?
– M. Toussaint
R. La piéride du chou est un papillon de couleur blanche dont la larve est une chenille de couleur verte et jaune qui dévore principalement le feuillage des choux et de certaines plantes qui en sont proches parentes, telles que le kale et le brocoli. Cette chenille se nourrit habituellement en début d’été et provoque l’apparition de nombreux trous dans les feuilles de ces végétaux.
Durant la période où les chenilles sont les plus actives, en juin et en juillet, vous pouvez faire une vaporisation hebdomadaire de Bacillus thuringiensis var. kurstaki (Btk). Cette bactérie trouvée naturellement dans le sol produit une toxine qui endommage le système digestif des chenilles qui l’ingèrent. En conséquence, les chenilles cessent de s’alimenter après quelques heures et meurent dans les jours qui suivent. Cet insecticide biologique est donc efficace lorsque les chenilles sont encore jeunes et qu’elles se nourrissent. Le Btk n’a toutefois aucun effet sur les piérides du chou adultes (papillons).


Q. Chaque année, les feuilles de mes phlox sont couvertes d’une espèce de poudre blanche. Ils deviennent vraiment laids, ce qui m’oblige à les couper au ras du sol. Pouvez-vous me dire comment régler ce problème?
– Mme Garcia
R. Le blanc ou oïdium, appelé à tort mildiou, est fort probablement la maladie qui affecte vos phlox. Ce problème est causé par un champignon prenant l’aspect d’un feutre blanc grisâtre à la surface des feuilles des plantes.
Contrairement à la plupart des maladies fongiques, la présence d’eau n’est pas absolument nécessaire à la germination des spores de l’oïdium. En fait, les plantes qui manquent d’eau sont souvent plus sensibles à cette maladie. Pour éviter que vos phlox soient affectés par l’oïdium, il est conseillé de ne jamais les laisser se dessécher complètement. Arrosez-les régulièrement, en évitant toutefois de mouiller leur feuillage.
D’autre part, pour prévenir l’apparition de l’oïdium, vous pouvez vaporiser sur le feuillage de vos phlox chaque semaine, dès le début de la saison, un biofongicide à base de Bacillus subtilis, une bactérie inoffensive pour l’humain mais capable de détruire certaines espèces de champignons et de bactéries pathogènes.
Vous pouvez aussi prévenir l’apparition du blanc en aspergeant le feuillage des plantes sensibles une à deux fois par semaine avec une solution constituée d’un litre d’eau tiède et d’une cuiller à table et demie de bicarbonate de sodium. Afin de bien faire adhérer cette potion sur le feuillage des végétaux, vous pouvez aussi y ajouter une cuiller à table de savon bio ou d’huile de canola. N’oubliez pas d’asperger cette solution à nouveau après chaque pluie ou chaque arrosage.
À l’automne, lorsque vous taillez les tiges et le feuillage des plantes qui ont été affectées par l’oïdium, n’oubliez pas de ne pas les mettre au compost mais de plutôt les mettre aux ordures.
En dernier recours, n’hésitez pas à arracher vos phlox malades et à les remplacer par des cultivars résistants à l’oïdium tels que ‘Jeana’, ‘Opening Act Blush’ et Sweet SummerTM. Évitez toutefois de replanter les nouveaux phlox exactement au même endroit que ceux qui étaient malades.

