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L'article provient de Salut Bonjour

Transformation numérique en santé: la suspension d’un projet coûtera très cher à Québec

En raison d’une clause particulière, Québec devra rapidement dédommager le fournisseur LGS (IBM) et payer la totalité du contrat

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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-10-07T08:00:00Z
2025-10-08T16:40:18Z
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Santé Québec est piégée: sa décision de suspendre le déploiement du projet de transformation numérique du système financier du réseau de la santé lui coûtera très cher. En raison d’une clause particulière, Québec devra rapidement dédommager le fournisseur LGS (IBM) et payer la totalité du contrat.

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Le Parti libéral du Québec (PLQ) a obtenu une partie du contrat de 405 millions$ qui lie Santé Québec à la firme LGS (IBM) dans le cadre du projet de numérisation de ses systèmes financiers et d’approvisionnement (SIFA).

Le contrat, signé en janvier 2024, stipule que Québec consent «à payer le total des récurrences dès la deuxième année suivant celle où LGS avait prévu terminer le déploiement complet».

Cette clause «d’empêchement» est inhabituelle et risque de coûter cher à la société d’État, qui a décidé de suspendre le projet, déjà en retard de deux ans.

Selon nos informations, il s’agit d’un contrat de 15 ans qui «comprend les licences d’utilisation, l’installation, la configuration, [la formation], l’hébergement en infonuagique ainsi que l’entretien et le support annuel pour toute la durée de l’entente».

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Le projet devait être terminé en mai 2026 et maintenu jusqu’en 2039. En raison des reports et de la suspension, Québec pourrait donc devoir débourser dès 2028 presque la totalité des 405 millions$ prévus au contrat avec la multinationale américaine.

«Deux ans après, vous payez tout [...]. Ça va coûter une fortune», s’est offusqué le porte-parole libéral en matière de santé, Marc Tanguay.

«Pourquoi le gouvernement a-t-il accepté une clause qui avantage autant LGS?»

Clause particulière

Comme pour SAAQclic, le fournisseur LGS, une branche du géant IBM, a remporté un des plus importants contrats de transformation numérique dans le secteur de la santé. Habituellement, des clauses protègent le gouvernement contre les retards et leurs impacts financiers. En cas de retard, elles prévoient un prolongement de l’échéancier. Or, ce n’est pas le cas du projet SIFA.

«Là, ce n’est plus la clause standard», a signalé Marc Tanguay, qui dénonce l’absence de protections dans ce contrat et exige des réponses.

«On demande que le contrat soit rendu public et qu’une reddition de comptes complète soit faite», a-t-il déclaré, évoquant que LGS avait peut-être voulu se protéger à la suite du fiasco SAAQclic. «Est-ce que LGS était échaudée par SAAQclic et ses retards? C’est une question que je pose», a mentionné M. Tanguay.

Ainsi, les libéraux réclament un mandat d’initiative pour éviter un deuxième SAAQclic et souhaitent entendre les hauts dirigeants de Santé Québec à l’Assemblée nationale. «Ce qu’on demande, c’est d’entendre en commission parlementaire Santé Québec ainsi que le directeur principal de l’information du gouvernement. Plus que jamais, nous voulons les questionner», a ajouté le député libéral.

200M$ à la poubelle

Étrangement, mettre fin au contrat serait moins coûteux pour Santé Québec. Vendredi dernier, notre Bureau parlementaire réitérait que Santé Québec s’exposait à des pénalités de plus de 150 millions$ et à une coûteuse poursuite judiciaire si elle mettait fin au contrat informatique avec LGS pour SIFA, sans compter les 65 millions$ déjà injectés dans le projet.

La PDG de Santé Québec avait admis que rompre l’entente faisait partie des «scénarios» envisagés.

Le directeur des relations médias, Yann Langlais Plante, a confirmé qu’il y avait des négociations en cours entre Santé Québec et LGS «afin de minimiser les impacts financiers liés à la suspension temporaire du projet».

Revoyez l'entrevue ci-dessus

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