Voici à quoi ressembleront les pommes du futur

Au Québec, on a la chance de croquer dans une dizaine de variétés de pommes locales tout au long de l’année. Cortland, McIntosh, Lobo, Honeycrisp...

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Derrière ces nouvelles pommes se cachent des années, voire des décennies, de travail patient, de pollinisation manuelle et d’expérimentations menées par des passionnés. On en parle avec notre collaborateur Bernard Lavallée

Créer une pomme, c’est possible... mais c’est long!

Le développement de nouvelles variétés de pommes est motivé par plusieurs facteurs. D’abord, les préférences des consommateurs évoluent. Certaines pommes très populaires ailleurs, comme la Granny Smith ou la Red Delicious, ne poussent pas facilement au Québec en raison du climat. Pour éviter de dépendre d’importations, il devient essentiel de développer des variétés locales capables d’offrir des caractéristiques semblables tout en étant adaptées aux conditions québécoises.

Ce travail permet aussi de soutenir la rentabilité des producteurs. Lorsqu’une variété développée ici devient populaire, elle offre un avantage économique important : moins de concurrence étrangère et plus de valeur ajoutée pour les vergers d’ici.

Comment crée-t-on une nouvelle pomme?

La création d’une pomme est un processus long et minutieux, mené notamment par des organismes comme La pomme de demain, actif depuis près de 40 ans. Tout commence par la pollinisation manuelle : deux pommiers jugés intéressants sont croisés à la main. Les fleurs ainsi fécondées produisent des pommes dont les pépins sont récoltés, puis plantés.

Environ 1 000 à 1 500 jeunes arbres poussent à partir de ces semences. Après deux ans en pépinière, ils sont transplantés à l’extérieur, où il faudra près de dix ans avant qu’ils donnent leurs premiers fruits. Parmi tous ces arbres, seuls un à trois individus présenteront des caractéristiques jugées prometteuses : goût, texture, résistance ou apparence.

Lorsqu’un pommier « gagnant » est identifié, il doit ensuite être multiplié par greffe : une branche de l’arbre est greffée sur un porte-greffe, c’est-à-dire une base racinaire destinée à soutenir sa croissance. Les jeunes arbres ainsi produits sont ensuite testés dans différents vergers, afin de vérifier leur performance à grande échelle.

Ce processus s’étend sur plusieurs décennies. La Rosinette, par exemple, a été créée en 1994, introduite dans les vergers en 2014, puis mise en marché en 2024 : 30 ansde recherche, d’observation et de patience avant d’arriver dans les supermarchés québécois.

Les pommes du futur

Les tendances actuelles dans le monde de la pomme mettent de l’avant des variétés plus colorées, plus résistantes et plus goûteuses. Certaines présentent une chair rouge, d’autres se distinguent par leur goût floral ou leur meilleure conservation naturelle. Ces innovations sont le fruit d’un savoir-faire local combinant science, passion et respect du terroir québécois.

Grâce à des projets comme La pomme de demain, le Québec contribue activement à façonner les pommes du futur : des fruits adaptés à son climat, à ses sols et à ses consommateurs.

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