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Culture

Rémy Girard sera-t-il de retour dans «STAT»?: Voici ce qu'il avait à nous dire

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Patrick Delisle-Crevier

2025-07-31T10:00:00Z
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Rémy Girard célèbre ces jours-ci 55 ans de carrière. S’il rêvait avant tout d’être un comédien de théâtre, il constate que c'est finalement le cinéma qui a pris toute la place dans son parcours; il a même tourné dernièrement son 63e film. Il a toutefois l'occasion de remonter enfin sur scène dans la nouvelle adaptation de la pièce Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?, qui sera présentée durant la saison estivale au Théâtre Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse. Entrevue avec le comédien sur cette pièce, sa carrière, mais aussi sur son 75e anniversaire, qui arrivera dans quelques jours.

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Rémy Girard, comment allez-vous?

Je vais très bien. Je passe un bel été au théâtre! Ça faisait 30 ans que je n’avais pas joué dans un théâtre d’été. Tout simplement parce que, pendant toutes ces années, je tournais pour le cinéma durant la belle saison. Mais cette année, j’avais une pause de cinéma. Alors, quand on m’a proposé de jouer dans la pièce Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu?, qu’on avait présentée il y a sept ans, ça tombait bien! Alors, cet été, je serai sur les planches au théâtre et je vais profiter de périodes de repos avec ma belle Nadine. En 2025, on célèbre 25 années de vie à deux. Je ferai aussi quelques sauts à Sherbrooke, puisque mon fils habite là-bas en famille d’accueil. Ce sera un bel été.

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Parlez-moi d’abord de la pièce Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu? que vous reprenez sept ans plus tard...

C’est un plaisir pour moi de reprendre cette pièce qui est joyeuse et très drôle. Il y a quelques petits changements dans la pièce et la distribution, mais l’œuvre est toujours aussi drôle et efficace. Ç’a été d’abord un film français, qui a ensuite été adapté pour la scène. Ça raconte l’histoire d’une famille. J’incarne le paternel qui a eu quatre filles. La première est mariée avec un arabe, la deuxième, un juif, la troisième, un Coréen. Quand la dernière arrive avec son nouveau chum et qu’il est noir, eh bien, là ça ne passe pas. C’est une pièce sur l’inclusion à l’échelle d’une famille qui vit ensemble, malgré les différentes coutumes, nationalités et religions de ses membres. Chacun a ses préjugés. La pièce est une bonne comédie qui remet justement le public face à ses préjugés et à ses contradictions. Quand on m’a proposé de jouer à nouveau dans cette pièce, je ne pouvais pas dire non. 

Quel est votre rapport au théâtre?

J’adore le théâtre! Je pensais d’ailleurs en faire plus dans ma carrière. En fait, j’ai beaucoup tourné pour le cinéma, qui a pris une grande place dans mon parcours professionnel. Ces 30 dernières années, j’ai été rarement disponible pour jouer dans un théâtre d’été. Il faut dire qu’à mon âge j’en fais aussi volontairement moins, parce que jouer sur les planches tous les soirs, ça demande beaucoup d’énergie. Je ne suis cependant pas fermé à de beaux rôles intéressants.

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On vous voit cet été dans le film Menteuse. Parlez-moi de votre rôle dans ce film...

Je joue le rôle du père de Virginie, le personnage d’Anne-Élisabeth Bossé. Ce que j’ai aimé de ce film, c’est que les personnages se transforment en fonction des mensonges que raconte Virginie. Cela nous a donc amenés à jouer sur différents niveaux de jeu. C’est un peu comme si on devait jouer plusieurs personnages dans un même film. Et jouer sous la gouverne d’Émile Gaudreault, c’est un honneur. Cet homme est le maître de la comédie au Québec. Il a filmé plusieurs grandes comédies. Il a vraiment le sens du comique et du montage. C’est le deuxième film que je tourne avec lui, puisqu’on a fait De père en flic ensemble. Dès que j’ai lu le scénario de Menteuse, je n’ai pas hésité à accepter d’y participer, surtout que mon personnage est fort intéressant à jouer.

Cet été marque aussi votre 75e anniversaire. Comment vivez-vous ça?

Je ne pense pas que je vais fêter ça bien fort. Je trouve que la vie passe trop vite. Me voilà rendu à 75 ans et je ne suis pas dupe: je sais qu’il m’en reste pas mal moins devant, puisque j’ai déjà un long chemin de parcouru. Mais je suis en bonne santé et je travaille toujours. C’est important pour moi, car dans mon vocabulaire à moi, le mot retraite n’existe pas.

Vous avez plus de 50 années de carrière. Diriez-vous que vous avez la carrière que vous pensiez avoir au départ ou pas?

Non. Ma carrière est bien différente de ce à quoi je m’attendais. Je pensais surtout faire carrière au théâtre. J’en ai quand même fait beaucoup, mais pas autant que je le pensais. Finalement, c’est le cinéma qui m’a beaucoup fait de l’œil. Je suis fier de ma carrière au cinéma. Je viens de terminer le tournage de Juste Xavier, un film de Stéphane E. Roy qui prendra l’affiche à la fin de l’année. Il raconte le parcours de Xavier, un avocat trans qui retourne dans sa famille pour le réveillon de Noël. Je joue le rôle du père de Xavier, et France Castel incarne une fois de plus ma femme. C’est très drôle parce que nous jouons aussi un couple dans STAT. J’aime jouer avec France, qui est une grande amie. C’est chaque fois un grand plaisir de la retrouver. Au cours de ma carrière, j’ai pu jouer autant en français qu’en anglais, et je ne m’attendais pas du tout à être principalement un acteur de cinéma. J’ai eu l’occasion de travailler avec de grands réalisateurs, dont Denys Arcand, avec qui j’ai fait sept films. Je suis très fier de ma carrière au cinéma. J’ai pu aller aux Oscars et à Cannes. Je suis fier aussi de certains grands spectacles que j’ai faits, dont ceux avec Robert Lepage au TNM. Ce furent de grands moments pour moi.

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Qu’est-ce qui vous a amené à faire ce métier-là à l’époque?

C’est arrivé à l’école. J’étais un élève agité et distrait - aujourd’hui, on me mettrait sûrement sur le ritalin, mais ça n’existait pas dans mon temps -, et un jour M. Gabriel Riverin est arrivé avec une pièce de théâtre, qu’il voulait monter à l’école les fins de semaine, et il m’a donné le rôle principal. Je suis donc monté sur une scène pour la première fois et j’ai capoté. À ce moment-là, je ne pensais pas que j'en ferais une carrière un jour. Je me suis donc inscrit en droit à l’Université Laval. Là-bas, il y avait la troupe de théâtre qui s’appelait Les Treize. J’ai tout de suite embarqué dans cette troupe et, après deux ans et demi d’études en droit, je me suis rendu compte que ce n’était pas pour moi. Ce qui m’interpelait vraiment, c’était le théâtre. Je me suis lancé et je me suis inscrit au Conservatoire de théâtre. Mon père a trouvé ça dur de me voir prendre cette voie. Heureusement, il a pu me voir réussir avant de partir.

Vous avez été comblé sur le plan professionnel. Est-ce le cas sur le plan personnel?

Oui, absolument. Je suis bien entouré et j’ai toujours réussi à concilier la vie de famille et mon métier. Je suis en couple avec Nadine depuis maintenant 25 ans. Cette belle union a débuté alors que j’avais 50 ans. Je suis comblé. Nous n’allons pas célébrer ça cet été, mais plutôt quelque part à l’automne, car je suis sur scène pas mal chaque soir. Nous ferons un voyage en amoureux cet automne. À part ça, j’ai mon fils, Renaud, qui souffre de déficience intellectuelle. Il a 28 ans et il est maintenant dans une belle famille d’accueil. Et il aime ça. Alors, tout va bien pour lui. Je vais lui rendre visite le plus souvent possible.

Qu’en est-il de votre personnage dans STAT?

Je ne sais pas si mon personnage, Richard Perron, reviendra dans la prochaine saison. Je n’ai pas encore eu de nouvelles de ce côté. J’espère qu’il sera là puisqu’à la fin de la saison, il débutait une idylle avec Liliane, qui est jouée par mon amie France Castel!

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu? est présentée jusqu’au 24 août au Théâtre Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse.

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