«Les Bougon»: 20 ans plus tard, voici 10 faits inédits sur la série
Annie Hogue
Diffusée à Radio-Canada de 2004 à 2006, Les Bougon: C’est aussi ça la vie! a marqué la télévision québécoise en repoussant les limites du politiquement acceptable. Zoom sur 10 faits étonnants au sujet de cette série, qui célèbre ses 20 ans cette année.
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1) Junior Bougon devait initialement être joué par un acteur mince.
Au moment de créer le personnage de Junior Bougon, l’auteur, François Avard, avait en tête un petit personnage maigre et vif d’esprit. Si le rôle était tout indiqué pour Louis-José Houde, Fabienne Larouche a proposé de voir en audition Antoine Bertrand, un jeune homme qu’elle avait connu sur le plateau de Virginie. Antoine, à la fois drôle et vulnérable, a été une révélation pour le créateur de l’émission.
2) Le local de production était jadis utilisé par les Rock Machine.
C’est à Ville-Émard, non loin de l’appartement qui deviendrait celui de la famille Bougon, que l’équipe a installé ses bureaux de production. Au premier regard, le local semblait être un simple club vidéo déserté, mais l’équipe a appris qu’il servait autrefois de couverture aux Rock Machine pour passer de la drogue. Peu importe, l’équipe en a fait son quartier général pendant les trois années de tournage.
3) Les gens du quartier ont assuré la sécurité autour du plateau.
Aux alentours du plateau de tournage, la sécurité a entre autres été confiée à des gens du quartier où se trouvait le logement de la famille Bougon. Puisque tout le monde se connaît dans le coin, si on volait quelque chose, cela se serait immédiatement su. D’ailleurs, à la suite de cette expérience enrichissante, certaines personnes ont continué à travailler sur les plateaux d’autres productions télévisuelles ou cinématographiques.
4) C’est d’abord Véronique Le Flaguais qui devait jouer Rita «Tita» Bougon.
L’équipe de production avait proposé à la comédienne de camper la mère de ce clan de joyeuses fripouilles complètement en marge de la société. Or c’est Véronique Le Flaguais elle-même qui, à la lecture du scénario, aurait décliné l’offre en précisant que c’était un rôle tout indiqué pour l’actrice Louison Danis.
5) Le personnage de Mao a complexifié la distribution des rôles.
François Avard, qui a grandi dans le Centre-Sud, a puisé des idées dans son propre univers pour créer Les Bougon. Sa soeur a été adoptée, à l’instar de Mao dans l’émission. Comme aucun petit garçon asiatique n’avait la tête de l’emploi à cette époque au Québec, c’est toutefois Rosalee Jacques, une petite fille, qui a été embauchée. Si tout le monde pensait que ce fait passerait inaperçu, plus l’enfant grandissait, plus il était clair qu’il s’agissait d’une fille. C’est d’ailleurs ce qui a donné l’idée à Avard de révéler, dans la série, que Mao n’était pas garçon. Le drôle de rebondissement en a évidemment étonné plus d’un.
6) On a tenté de bloquer Les Bougon en France.
Quand la série a été vendue en France, un regroupement de familles portant le nom de Bougon a tenté — sans succès — d’en bloquer la diffusion, mentionnant qu’elle nuirait à leur réputation.
7) La série a été tournée en film, sur pellicule.
C’était la volonté de Fabienne Larouche de tourner toutes les scènes de l’émission en 35 mm. Cette façon de faire donnait un rendu plus réaliste, s’éloignant du style des téléromans et se rapprochant un peu du documentaire.
8) Les enfants du quartier compliquaient le tournage.
Les tournages extérieurs de téléséries ou de films attirent toujours de nombreux curieux, et ceux des Bougon ne faisaient pas exception à la règle. Comme beaucoup d’enfants du quartier se promenaient dans les environs du plateau pour voir ce qui s’y passait, la production a un jour décidé de leur faire un horaire, pour éviter qu’ils s’y retrouvent tous en même temps.
9) Les Bougon ont été accusés de cruauté envers les animaux.
Aux yeux des téléspectateurs, les Bougon peuvent voler, rire des politiciens... mais pas tuer un chat. En effet, un épisode où l’on peut voir Junior en tuer un et le déchiqueter a entraîné plus de 100 plaintes à Radio-Canada et a mis la SPCA très en colère.
10) Le réalisateur a soupé avec Rémy Girard pour le convaincre de jouer papa Bougon.
Lors de son processus d’écriture, François Avard avait déjà quelques noms en tête pour jouer tel ou tel personnage. Pour Paul Bougon, par exemple, il avait pensé à Rémy Girard. Ce dernier faisant partie de ces comédiens qui n’ont plus besoin de passer d’audition pour décrocher un rôle, le réalisateur, Alain Desrochers, l’a invité à souper pour le convaincre d’embarquer dans la série. Après quelques coupes de vin, l’acteur était emballé par le sujet. D’ailleurs, même Fabienne Larouche, la productrice, a admis avoir été conquise par l’écriture de François Avard dès la lecture des trois premiers épisodes.
