Quel métier aurait pu faire Thomas Vallières s’il n’avait pas obtenu son rôle dans «Indéfendable»
«Indéfendable» est de retour dès le 8 spetembre
Alicia Bélanger-Bolduc
L’acteur Thomas Vallières en a surpris plus d’un avec le virage de son personnage dans Indéfendable. Il nous raconte ce qui attend le ripou Diaz, ses souhaits pour la suite de sa carrière ainsi que les projets qui s’en viennent pour lui.
• À lire aussi: «Indéfendable»: La 4e saison vous fera voir des facettes méconnues de personnages que vous aimez
• À lire aussi: «Indéfendable» saison 4: Une bande-annonce qui ne laisse présager rien de bon pour Léo Macdonald
Que peux-tu nous dire sur ce qui s’en vient pour ton personnage dans la quatrième saison d’Indéfendable?
Le premier épisode sera une suite directe de ce qu’on a laissé en suspens dans les dernières scènes. On en apprend déjà un peu plus sur ce qui s’est passé et on découvre assez vite que Diaz est bel et bien un ripou. On a même tourné les premières scènes à la fin de la saison 3, pour assurer une continuité. J’ai pu discuter avec la production de la suite de ma courbe narrative. On pourra explorer la dichotomie d’Alex: le public saura qu’il est un méchant, mais les autres personnages, non. C’est très stimulant de jouer avec ces deux facettes.
Quelle a été ta réaction en apprenant que tu passais de l’autre côté de la force?
J'étais un peu ambivalent, puisque ça veut dire deux choses. D’un côté, j’ai plus à explorer, ça donne de la vie au personnage et j’adore incarner des méchants. Mais de l'autre, ça veut dire qu’inévitablement, il y aura une fin, peu importe la trame, puisque l’émission suit des gentils et non des vilains. Je ne vais pas me plaindre, on me verra encore pendant un bon moment puisque cette situation ne se réglera pas rapidement. Par contre, je joue souvent des méchants, je ne sais pas ce que ça dit sur moi... (rires)
Avant ce rôle, tu avais considéré l'idée de te retirer du milieu. Où en es-tu dans cette remise en question?
J’ai toujours eu le syndrome de l’imposteur. Je suis très dur envers moi-même et je travaille là-dessus. La vie, c’est une question de bon timing et j’y crois sincèrement. Dans le passé, j’ai eu certains rôles parce que la production était mal prise ou simplement par chance. Je me demandais si j’étais vraiment à ma place ou si je ne devais pas plutôt me retirer. Le fait qu’on ait carrément développé une trame pour mon personnage, c’est une validation professionnelle très importante pour moi. C'est une famille assez exigeante, mais c’était vraiment une belle marque de confiance aussi, surtout qu’ils ne me connaissaient pas tant que ça au départ. Pour moi, ç'a été le plus beau cadeau. Finalement, je ne suis peut-être pas complètement à côté de la track. Je me sens plus sur mon X. J’ai accès à des auditions plus intéressantes et je remarque la visibilité que ça m’apporte.

• À lire aussi: Mathieu Baron et Nathalie Madore lèvent le voile sur la complicité inattendue de leurs personnages dans «Indéfendable»
Développer des personnages doit aussi te permettre d’en apprendre plus sur toi-même...
Définitivement. À l’école de théâtre, mes profs disaient qu’on a tous des choses qu’on possède naturellement. J’ai réalisé que j’ai une pesanteur, une gravité et une approche naturaliste du jeu qui devient de plus en plus populaire dans le milieu. Dans la vie, je suis assez extraverti, mais quand je joue, j’arrive vraiment à me poser et à bien rendre les émotions. Jouer me permet de me recentrer.
Dans ces périodes de doute, as-tu pensé à un autre métier que tu aurais aimé faire?
Mon père est médecin et j’ai toujours eu une fascination pour la santé, donc j’avais pensé devenir médecin de famille ou même psychologue. Je consulte depuis des années et je crois avoir beaucoup d’empathie et une bonne écoute. Il y a aussi une part de psychologie dans le jeu, dans le fait de comprendre ses personnages. Je sais que ce seraient de longues études, mais j’adore l’école, donc ce ne serait pas un problème. J’ai également un autre emploi en parallèle, pour lequel je fais de la rédaction de contenu, et j’adore ça. J’en fais le plus possible, quitte à manquer de sommeil! (rires)
Tu as étudié à Londres, au London Academy of Music and Dramatic Arts. Aimerais-tu retourner de l’autre côté de l’océan pour développer ta carrière?
J’ai encore un agent là-bas. C’est un peu compliqué, car j’ai besoin d’un visa. J’étais censé y retourner, mais la pandémie a changé mes plans. J’ai aussi quelqu’un qui me représente ailleurs au Canada et un peu aux États-Unis. Je suis ouvert à tout, c’est la beauté de ce métier: on peut être nomade. Je ne cherche pas nécessairement à aller ailleurs, mais je travaille où je peux. Peu importe où le travail se trouve, si je peux m’y déplacer et ajuster mon horaire, pourquoi pas?
• À lire aussi: Rentrée télé 2025: Voici 19 scoops à propos de vos séries cet automne
Ta famille est un peu partout dans le monde. Comment trouvez-vous le temps de vous voir?
Mon père est à Seattle, ma sœur en Irlande et mon frère à Hawaï. On essaie de se voir le plus souvent possible, au moins une fois par année à Noël. Quand mes parents se sont séparés, on s’est dit que peu importe, on allait rester proches, et c’est toujours le cas. Récemment, on était à Seattle pour fêter la retraite de mon père et on s’est fait faire un tatouage de fratrie! (rires) Je vois ma sœur un peu plus souvent puisqu’elle est plus près, et j’aime voyager en Europe. Cette année, je serai justement en Irlande pour Noël. On reste très attachés au Québec: ma mère et le reste de la famille sont ici.
Tu es toi aussi un grand voyageur. Qu’aimes-tu le plus de tes aventures?
La découverte de nouvelles cultures et de nouvelles langues. Si je retournais aux études, ce serait peut-être en linguistique, car je suis passionné par les langues. Ça me fait du bien de sortir de ma zone de confort et de me dépayser, ça remet les choses en perspective. C’est facile de rester dans sa bulle et de se plaindre, mais on n’a pas besoin d’aller bien loin pour apprécier. Déjà, dans les Maritimes ou l’Ouest canadien, c’est suffisant. Voyager reconnecte autant avec soi-même qu’avec la communauté.

• À lire aussi: Toujours en deuil de son conjoint, l'autrice d'«Indéfendable» transforme sa peine en création
As-tu des voyages prévus bientôt?
Je voudrais aller sur la côte ouest du Mexique en novembre. Sinon, je passe Noël en Irlande et je rejoins un ami à Londres, puisque je n’y suis pas retourné depuis mes études. J’ai hâte d'y aller, pour voir ce qu’aurait pu être ma vie si j’étais resté là-bas. J’ai une petite crainte de manquer des contrats, mais il faut savoir prendre du temps pour soi.
Je te ramène à l'un de tes premiers rôles, à 15 ans, dans Tactik. Quel souvenir gardes-tu de cette expérience?
J’avais rencontré Marianne Verville dans un party quelques mois plus tôt et on avait vraiment cliqué. Finalement, je me suis retrouvé à auditionner avec elle, qui me donnait la réplique. On jouait de meilleurs amis et on s’entendait aussi très bien dans la vraie vie. Je me souviens que le premier mois, je me suis planté solide. J’arrivais à la cinquième saison et tout le monde était rodé. Moi, avec beaucoup moins d’expérience, je débarquais dans un rythme d’un épisode par jour, c’était intense. J’ai eu de la difficulté à apprendre tous ces textes... Mais j’ai tellement appris durant ce premier mois, que ç'a été la meilleure école possible. Une quotidienne comme Indéfendable, ce n’était finalement pas si pire! (rires)

Qu’est-ce qui t’attend dans les prochains mois?
Je développe actuellement un projet avec Marianne Verville qui a été accepté en préproduction à Télé-Québec. On va se mettre à l’écriture des épisodes. Sinon, j’ai un petit rôle dans la websérie d’Ariel Charest, Échouées. Je joue encore un méchant! (rires) En septembre, je tourne dans une autre série où, enfin, je joue le gentil! Et je serai aussi dans la pièce Cult Play, produite par Imago, une troupe de théâtre féministe anglophone à Montréal, qui débute la semaine prochaine.