Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal

On est tout feu, tout flamme pour ce nouveau roman de S. A. Cosby

Photo fournie par Sam Sauter Photography
Partager
Photo portrait de Karine Vilder

Karine Vilder

2025-10-26T11:00:00Z
Partager

Le roi des cendres, le nouveau roman de l’écrivain américain S. A. Cosby, est un vrai gros coup de cœur, dont on brûle de vous parler!

Il n’y a plus le moindre doute possible: S. A. Cosby s’impose comme l’un des grands auteurs américains de romans noirs. 

On le pressentait déjà à la lecture de La colère et du Sang des innocents (parus respectivement en 2023 et en 2024), deux livres qui s’étaient tout de suite glissés dans la liste de nos coups de cœur. Mais après avoir dévoré Le roi des cendres, wow. Son petit nouveau est... comment dire? Son petit nouveau est tout simplement brillant, génial, exceptionnellement bon. 

Par contre, il faut être prêt à lire une histoire particulièrement sombre et tragique. Ce qui n’a rien de bien surprenant, S. A. Cosby étant un inconditionnel de Shakespeare.

«Je suis l’un de ses grands fans, confirme-t-il en entrevue. D’ailleurs, c’est en assistant à une représentation de son Hamlet que j’ai eu envie d’écrire un genre de tragédie familiale dans laquelle loyauté et revanche auraient la part belle. Ça a été pour moi tout un exercice d’équilibriste parce qu’il a fallu que je pousse les choses assez loin dans la noirceur pour captiver, mais pas trop loin non plus au point de perdre des lecteurs. Je voulais montrer jusqu’où Roman (le personnage principal) était prêt à aller pour sauver sa famille et jusqu’où il pouvait justifier chacun de ses actes au nom de celle-ci. Sauf qu’à un moment, peu importe les raisons, il y a toujours une ligne qu’il vaut mieux ne pas franchir...»

Publicité
Le retour du roi

Roman Carruthers, dans la mi-trentaine, n’avait pas remis les pieds à Jefferson Run depuis cinq ans. Et sans le grave accident de voiture de son père, il se serait sans doute écoulé encore cinq ans avant qu’il ne retourne dans cette petite ville de Virginie.

À la tête d’un prestigieux cabinet de gestion de patrimoine basé à Atlanta, Roman est l’incarnation même du gars qui a réussi: voitures de luxe, vêtements taillés sur mesure, portefeuille bien garni. Il n’a jamais rien voulu savoir de l’entreprise familiale, même si le crématorium fondé par son père marche maintenant du feu de Dieu. 

C’est qu’à Jefferson Run, deux gangs rivaux se disputent désormais le territoire, alors entre la drogue et les règlements de compte, ça finit par faire pas mal de cadavres... et qui dit cadavres dit boulot!

Avec un père dans le coma, Roman n’aura donc pas vraiment le choix de venir donner un coup de main à sa sœur Neveah, qui commence à brûler la chandelle par les deux bouts. 

Qu'en est-il de son jeune frère Dante? Pfff. N’y pensons même pas. Il s’est à nouveau mis dans la merde et ce coup-ci, la situation est grave. Si grave que Roman se sentira carrément obligé de tout mettre en œuvre pour le sortir de là.

«Dans mes précédents livres, les héros étaient toujours des hommes durs et physiquement imposants, dit S. A. Cosby. Ici, je voulais créer un personnage peu charpenté, mais très intelligent et profondément brisé à l’intérieur. En gros, c’est une histoire qui porte sur la douleur que l’on garde en soi et sur la manière dont elle peut nous détruire.»

Publicité
Jouer avec le feu

Pour l’écrire, S. A. Cosby s’est une fois de plus inspiré de sa propre existence. Ce qui signifie que oui, il a lui-même longtemps été assistant funéraire dans une entreprise de pompes funèbres, notamment. 

«De nombreux éléments ou détails de ma vie se glissent dans mon travail, ajoute-t-il. Mais je souhaitais également utiliser l’aspect spécifique du crématorium comme métaphore du changement, de la renaissance.»

Cela dit, il n’a jamais directement frayé avec le monde du crime organisé. 

«Par contre, j’ai lu beaucoup de récits de true crime, poursuit-il. Et j’ai grandi parmi des gens qui, sans appartenir tout à fait au milieu que je décris dans mon livre, se trouvaient tout de même à la lisière. Je me suis inspiré de cet univers, que j’ai ensuite amplifié et exagéré pour créer les gangsters du roman.»

«Pour moi, les gangsters sont des gens désespérés, souligne S. A. Cosby. Il s’agissait simplement de comprendre ce qu’ils recherchaient, ce qui les rendait si désespérés. Je pense qu’on vit dans une société obsédée par le statut, par l’argent et par la richesse, et qu’aux États-Unis, il n’est pas facile d’y accéder.»

Impossible d’imaginer ce qui découlera de tout ça. Car si on pense que rien de pire ne peut arriver aux protagonistes, chaque page tournée se charge de nous prouver le contraire.

À lire sans faute.

Photo fournie par les Éditions Sonatine
Photo fournie par les Éditions Sonatine

Le roi des cendres
S. A. Cosby
Éditions Sonatine
408 pages

Publicité
Publicité

Sur le même sujet