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L'article provient de Le Journal de Montréal

Voici «James», une nouvelle mouture des «Aventures de Huckleberry Finn», lauréat du Pulitzer de la fiction

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Photo portrait de Karine Vilder

Karine Vilder

2025-10-19T19:00:00Z
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Qu’on ait lu ou non Les aventures de Huckleberry Finn, cette nouvelle mouture doit absolument être dévorée.

Quand de bons écrivains contemporains revisitent les classiques, ça donne parfois de grands, de très grands romans. On songe notamment à Barbara Kingsolver qui, en s’inspirant du célèbre David Copperfield de Charles Dickens, a signé avec Demon Copperhead l’un des 100 meilleurs livres du XXIe siècle – dixit le New York Times.

L’Américain Percival Everett a, quant à lui, plutôt choisi de reprendre à sa façon les non moins célèbres Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain. Résultat des courses? En plus d’avoir été finaliste du prix Booker, il a récolté en 2024 le National Book Award, et cette année, il a reçu le Pulitzer de la fiction.

Bref, un livre vraiment formidable.

Maît’e ou maître?

Tout comme dans le chef-d’œuvre de Twain, on va avoir un gamin (Huckleberry) qui se verra forcé de simuler sa propre mort pour échapper aux coups de son horrible père alcoolo. En se cachant ensuite sur Jackson Island, il tombera par hasard sur Jim, lui aussi en fuite, mais pas du tout pour les mêmes raisons: esclave dans une plantation de la région, Jim veut éviter d’être vendu par ses maîtres et d’être séparé à jamais de sa femme et de leur petite Elizabeth.

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La différence, c’est que dans ce roman-ci, ça ne sera pas Huck qui racontera leurs aventures le long du Mississippi. Bien plus instruit que la moyenne des gens, le Jim imaginé par Everett est un conteur-né qui ne parle «petit nègre» qu’en présence des Blancs. Un récit brillant qu’on recommande sans réserve.

Éditions de l’Olivier
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James
Percival Everett, les Éditions de l’Olivier, 288 pages

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