Meurtre à Brownsburg-Chatham: l’accusé aurait tout confessé en interrogatoire

L’homme accusé d’avoir abattu sa voisine à l’aide d’un fusil de calibre 12 pour une banale chicane de délimitation de terrain en 2020, à Brownsburg-Chatham, avait tout confessé au terme d’un long interrogatoire.

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«J’ai craqué», a laissé tomber Howard Charles Kirby pour expliquer son crime, dans une vidéo en anglais diffusée jeudi à l’attention du jury, durant son procès qui se déroule depuis trois semaines, au palais de justice de Saint-Jérôme.

C’était peu avant 4h du matin, vers la fin d’un interrogatoire serré effectué par la Sûreté du Québec (SQ), et filmé dans la nuit suivant le crime.

L’homme de 78 ans est accusé du meurtre prémédité de sa voisine immédiate, Bonnie-Lyn Finnigan, le 14 octobre 2020.

Depuis des années

Ce jour-là, la mère de cinq enfants a été abattue sur son terrain par une décharge d’un fusil de calibre 12 qui lui aurait causé plus de 140 orifices sur le corps.

Le drame a été capté par des caméras de surveillance installées sur la modeste maison de la dame de 62 ans, sur le chemin Édina. Celle-ci aurait craint l’accusé, avec qui elle entretenait une relation conflictuelle depuis des années.

«Il y a eu une gradation des évènements. Ç’a escaladé assez vite, mais c’était sur près de 20 ans», a témoigné jeudi Crystal Finnigan, une des filles de la victime.

«Elle était apeurée, fâchée, émotive, a-t-elle poursuivi. Elle croyait que le monde ne la croirait pas.»

La vidéo fatidique a donc été visionnée par les jurés. On y voit un individu, sur une partie surélevée du terrain, tirer la victime qui s’effondre au sol.

Trouvée inerte dans les secondes qui ont suivi le coup de feu, Bonnie-Lyn Finnigan n’aurait eu aucune chance.

Une autre voisine située à environ 500 mètres de là aurait vite confié aux autorités sur place que l’arme du crime pouvait se trouver dans son garage.

Des branches d’arbres

Kirby, qui l’aurait cachée là, a ensuite été rapidement appréhendé par la SQ, qui l’a longuement cuisiné, en interrogatoire.

Afin de gagner sa confiance, le sergent-détective Pier-Luc Brisson a couvert avec lui son enfance, son mariage raté, le fait qu’il n’a pas d’enfant, et son chien. Ils ont parlé de hockey et même de Maurice Richard, qui aurait arbitré une des parties de Kirby.

Après plusieurs tentatives, Kirby a flanché. Il a alors expliqué sa motivation à tuer celle qu’il considérait comme une «étrange» voisine.

«J’ai appelé plusieurs fois. Il y avait de l’intrusion, et rien ne se passait. Elle coupait des branches. Elle continuait et continuait. Et c’était après les jugements de cour», a mentionné le détenu, vêtu d’une combinaison blanche, ses vêtements ayant été envoyés en analyse.

Celui qui n’aurait pas apprécié que M^me Finnigan empiète sur son terrain a continué en racontant froidement la scène.

Kirby a par la suite refusé de visionner les bandes vidéo des caméras de surveillance.

«C’est encore dans ma tête. Je suis en train de traiter l’information», a-t-il dit, se balançant à quelques reprises, semblant nerveux.

Il a précisé à l’enquêteur Brisson être sain d’esprit, et bien «comprendre» ce qui l’attendait.

La poursuite a terminé sa preuve vendredi. Kirby devrait pouvoir entamer sa défense au cours de la semaine prochaine.