Le burnout parental: comment le détecter, le prévenir et le guérir?
Équipe Salut Bonjour
Avec la rentrée scolaire, la routine et les responsabilités, l’automne est souvent synonyme de surcharge pour les familles. Depuis quelque temps, un terme revient fréquemment dans les discussions: le burnout parental, ou épuisement parental. Ce phénomène, encore tabou, mérite qu’on s’y attarde, car il touche de plus en plus de parents.
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Qu’est-ce que le burnout parental?
La parentalité comporte son lot de fatigue et de stress, mais à quel moment ces difficultés deviennent-elles pathologiques? Le burnout parental n'est pas un diagnostic officiel. Il se caractérise par un état d’épuisement profond lié au rôle de parent. Il ne s’agit pas d’un simple coup de fatigue, mais d’un ensemble de symptômes qui s’installent progressivement et qui peuvent avoir des conséquences importantes sur la relation avec les enfants et sur la santé mentale.
Reconnaître les signes
Les symptômes les plus fréquents sont d’abord un épuisement émotionnel, cognitif et physique. Le parent se sent vidé, incapable de récupérer même après une nuit de sommeil. À cela s’ajoute une perte de plaisir dans le rôle parental: ce qui était source de joie devient une corvée, et la saturation s’installe. Un autre signe préoccupant est la distanciation affective. Le parent se désengage, consacre moins d’attention et exprime moins d’affection à ses enfants. Enfin, il y a ce contraste douloureux entre le parent que l’on était et celui que l’on est devenu. Cette prise de conscience nourrit la culpabilité et la honte, deux émotions qui aggravent la détresse.
Comment le distinguer d’autres troubles?
Il est important de différencier le burnout parental de la dépression postpartum, qui survient après la naissance, et dont les symptômes apparaissent dans un délai précis. Le burnout professionnel, quant à lui, est lié au travail et peut être atténué par une pause ou un arrêt temporaire, ce qui n’est pas possible dans la parentalité. Cette impossibilité de «mettre sur pause» accentue la gravité du problème.
Qui est le plus à risque?
Tous les parents peuvent être concernés, mais certains facteurs augmentent la vulnérabilité. Les parents d’enfants malades ou neuroatypiques, par exemple, sont particulièrement exposés. Du côté des caractéristiques personnelles, le manque de soutien, la désorganisation, le perfectionnisme ou des difficultés à réguler ses émotions sont des éléments qui favorisent l’épuisement. Le burnout survient lorsque les ressources pour compenser le stress ne suffisent plus, et que la pression quotidienne devient insoutenable.
Peut-on prévenir l’épuisement parental?
La prévention repose sur plusieurs leviers. Le premier est la mobilisation du réseau social. Ce conseil peut sembler banal, mais il reste essentiel: il faut un village pour élever un enfant. Certains parents bénéficient d’un entourage présent, tandis que d’autres doivent faire preuve de créativité en sollicitant voisins ou organismes communautaires. La qualité de la relation de couple joue aussi un rôle majeur. Se sentir en équipe, partager des activités et exprimer son affection contribue à une bonne santé mentale. Développer ses compétences émotionnelles est un autre facteur protecteur. Apprendre à reconnaître ses émotions et à les réguler permet de retrouver son calme face au stress. Il est également crucial d’accepter ses limites. On ne peut pas tout faire, même avec les meilleures intentions, et cette acceptation incite à demander de l’aide. Enfin, il faut préserver des moments de plaisir en famille et prioriser le repos, un besoin fondamental trop souvent négligé.
Comment savoir si on approche du burnout?
Certaines questions peuvent servir d’indicateurs: dormir ne suffit-il plus à vous reposer? Avez-vous l’impression d’avoir perdu le cap comme parent? N’avez-vous plus d’énergie pour vous occuper de vos enfants? Vous sentez-vous en pilote automatique, sans apprécier leur présence? Si ces réflexions vous interpellent, il est temps d’agir.
Que faire si l'on est au bout du rouleau?
Il ne faut pas tarder à demander de l’aide. Se sentir dépassé ne signifie pas être un mauvais parent. Une prise en charge psychologique et, au besoin, pharmacologique peut être nécessaire. Briser le silence autour du burnout parental est essentiel pour que les parents osent chercher du soutien sans culpabilité.