Hommage à cette génération qui vieillit
Julie Houle et Équipe Salut Bonjour
Quand on m’a proposé la chronique «Famille» à Salut Bonjour Week-end, j’avais hâte de parler de la famille élargie: les parents et surtout les grands-parents. Parce que vieillir, c’est un privilège.
J’ai encore mes deux parents dans la vie. Ils sont vivants, actifs, pleins d’énergie... et beaux. Mon conjoint, lui, a perdu son père dans la trentaine; je ne l’ai jamais rencontré. Sa mère habite avec nous, au sous-sol. On est une vraie maisonnée bigénérationnelle. Ça me fait apprécier encore plus mes parents et réaliser que mes enfants sont chanceux d’avoir ce contact-là avec leurs grands-parents.
Ma mère fait partie de ma vie, elle habite dans la même ville que nous. Je trouve mes filles privilégiées d'avoir cette présence autour d'elles parce que c’est un lien unique et une autre approche de l’éducation. Moins de réseaux sociaux, plus de quelque chose de pur dans la relation grands-parents/petits-enfants.
Aujourd’hui, nos retraités sont souvent semi-retraités. Ils choisissent de continuer à travailler. Moi, j’adore aller à la quincaillerie et demander conseil aux messieurs de plus de 55 ans: ils ont l’expérience. Et ça, c’est précieux pour notre société. Il faut absolument valoriser ça.
Le rôle qui change
On parle souvent du rôle des grands-parents auprès des enfants, mais il y a aussi un renversement: parfois, c’est nous qui devenons les «parents» de nos parents. Mon frère, Denis, par exemple, s’est occupé de mes parents quand ils ont eu besoin d’aide. Il est devenu la pierre angulaire, celui qui rassure, qui enlève la pression des épaules des autres. Bravo, Denis, ça prend ça.
Une discussion nécessaire
J’aimerais que cette chronique vous inspire à avoir la discussion à la maison: avec vos parents, vos grands-parents. Qu’est-ce qu’ils envisagent? Qu’est-ce qu’ils aimeraient? Une vraie rencontre franche et honnête, dans la bienveillance. Parce qu’il y a des choses qu’on ne prévoit pas et qui peuvent arriver.
Petit conseil: utilisez l’humour. Chez nous, ça fonctionne toujours. On commence par des blagues, puis on arrive à parler des soins, du logement, des projets. Souvent, les parents n’osent pas demander; ils ne veulent pas déranger. Si c’est l’enfant qui ouvre la conversation, ça change tout.
Redonner et évoluer
On oublie parfois tout ce que nos parents ont donné. Aujourd’hui, ils sont encore très impliqués. Ils se gardent jeunes avec la présence des petits-enfants... et avec la technologie! Mes parents ont des iPhone, des horaires plus chargés que le mien, un abonnement au gym, ils jouent au pickleball! Je trouve ça fabuleux.
Les organisations aident aussi beaucoup. Ma mère hésitait à aller à la FADOQ, pensant que c’était «pour les vieux». Au contraire! C’est vivant: soirées, soupers, danse, entraînements de groupe. Allez-y, vous trouverez une belle solidarité.
Vieillir aujourd’hui, c’est voyager, bouger, s’informer. L’accès à l’information a tout changé: prévention, santé, alimentation. Nos parents vivent plus longtemps... et mieux. Guy Mongrain disait toujours: «Vieillir, c’est un privilège.» Et comme le chantait Charles Aznavour: «Je ne vieillis pas, je prends de l’âge en beauté.»