Les parasites n’ont pas dit leur dernier mot: pourquoi il faut poursuivre la prévention à l’automne
Équipe Salut Bonjour et Claudia Gilbert
On a souvent tendance à croire qu’avec l’arrivée du froid, les parasites disparaissent complètement. Mais on se trompe... Il est essentiel de penser aux derniers traitements antiparasitaires de nos animaux avant l’hiver.
TIQUES
C’est à l’automne que les tiques à patte noires sont les plus actives, jusqu’à ce que la température extérieure descende sous 4°C. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas cesser la prévention en novembre! Même l’hiver, les tiques peuvent se réactiver lors de redoux. On doit donc rester alertes aux tiques toute l’année, parce que ce n’est pas une question de mois, c’est une question de température.
PUCES
En ce qui concerne les puces, elles meurent à l’extérieur après 10 jours sous 3°C. L’hiver les élimine de notre environnement québécois; les chiens et les chats ne peuvent donc pas attraper des puces à l'extérieur pendant l’hiver, sauf si on en a dans la maison ou s’ils visitent un endroit intérieur fréquenté par un animal avec des puces.
En ce moment, à l’extérieur, dans plusieurs régions du Québec, il n’a pas encore fait assez froid pour qu’on oublie les puces, alors c’est important de ne pas cesser la prévention pour que notre animal n'en fasse pas rentrer dans la maison avant l’hiver.
VERS DU CŒUR
Les chiens peuvent attraper des vers du cœur par des piqûres de moustiques. Même s'il n’y a plus de moustiques ces temps-ci, il ne faut pas cesser la prévention des vers du cœur: la prévention des vers du cœur porte mal son nom! Ça ne prévient pas tout à fait.
Les médicaments qu’on donne aux chiens une fois par mois en été ne les empêchent pas d’attraper des vers du cœur. En fait, les médicaments tuent les larves de vers du cœur que les chiens ont potentiellement attrapées le mois précédent. Donc, quand on donne la dose à son animal au mois de novembre, on tue les larves que des moustiques ont pu leur transmettre en octobre. Comme la période juste avant la disparition des moustiques, à l’automne, est la plus propice pour attraper des vers du cœur, il ne faut surtout pas sauter le traitement de novembre. Si on oublie le dernier traitement chez un chien qui avait attrapé des larves de vers du cœur en octobre, lorsqu’on recommencera les traitements au mois de juin suivant, les larves devenues adultes ne vont pas être éliminées par les traitements «préventifs» car ces derniers sont seulement efficaces sur les jeunes larves âgées de moins d’un mois. C’est pour ça qu’on en donne 1 dose par mois jusqu’à 1 mois après la fin de la saison des moustiques.
Il ne faut pas oublier non plus que si on emmène notre chien ou notre chat en vacances dans le Sud en hiver, il faut les traiter pour les parasites pendant qu’on est là-bas et au retour.
TRAITEMENTS EFFICACES
Il existe des traitements efficaces contre les vers du cœur adultes, mais ils sont dangereux. Comme les vers du cœur, dans un chien, sont localisés à l’intérieur de ses vaisseaux sanguins et non dans ses intestins, lorsqu’ils meurent ils ne sortent pas simplement dans les excréments de l’animal comme les parasites intestinaux. Ils causent plutôt des embolies et ça met la vie du chien en danger. C’est pour cette raison qu’on insiste beaucoup sur la prévention mensuelle des vers du cœur et que c’est une très mauvaise idée de simplifier ça en faisant un seul traitement antiparasitaire par année à l’automne, par exemple.
PARASITES DES INTESTINS
Tant que le sol à l’extérieur n’est pas gelé, on traite les chats qui vont dehors et les chiens pour les parasites intestinaux une fois par mois.
Comme pour les vers du cœur, les traitements pour les parasites intestinaux n’empêchent pas les animaux d’en attraper. On en donne pour faire le ménage des intestins une fois par mois avant que ça devienne un problème.
Quand c’est gelé dehors, on peut se permettre de cesser la prévention des parasites intestinaux, sauf chez les animaux de moins de 6 mois, parce que pour eux, il faut éliminer les parasites qu’ils ont potentiellement attrapés de leur mère et ça peut prendre plusieurs traitements. Pour ce qui est des chats qui continuent d’aller dehors et de chasser des oiseaux ou des rongeurs pendant l’hiver, ils doivent continuer les traitements toute l’année.
C’est aussi une très bonne idée de faire tester les selles des chats qui vont dehors et des chiens au moins une fois par année avant de reprendre les traitements préventifs parce qu'aucun traitement n’est efficace contre tous les parasites.
TRAITEMENT BUCCAL OU TOPIQUE
Que ce soit des traitements qu’on applique sur la peau ou qu’on donne par la bouche, certains ne sont efficaces que contre les parasites externes, d’autres que contre les parasites internes, d’autres sont efficaces pour les parasites internes et externes.
Ceci étant dit, je répète qu’aucun traitement antiparasitaire n’est efficace contre tous les parasites.
Le choix du traitement dépend donc de plusieurs facteurs qu’il faut analyser avec un vétérinaire. Le traitement idéal pour un animal n’est pas nécessairement le meilleur choix pour un autre. C’est pour ça qu’il ne faut pas se fier aux conseils recueillis sur les réseaux sociaux.
RUMEURS ET DÉSINFORMATION
Il y a des rumeurs sur le web voulant que les traitements antiparasitaires soient toxiques pour les animaux. D’abord, il est vrai que les antiparasitaires à base de perméthrines (insecticide de synthèse) sont très toxiques pour les chats! Il ne faut donc jamais utiliser un produit destiné aux chiens sur un chat et il faut faire un choix sécuritaire si on a un chien ET un chat à la maison.
Au-delà des perméthrines pour les chats, les traitements antiparasitaires ne sont pas toxiques à proprement parler, du moins pas aux doses prescrites.
Toutefois, dès qu’on administre un médicament ou un traitement antiparasitaire, il y a des effets secondaires possibles ou des effets adverses potentiels.
Globalement, le risque lié à ne pas traiter un animal ayant des parasites est plus grand que le risque lié à lui administrer des antiparasitaires.
Cela étant dit, certaines des molécules qu’on utilise comme antiparasitaire ont un plus grand potentiel à entrainer des effets secondaires que d’autres, notamment des signes neurologiques comme des tremblements, une ataxie (troubles de coordination) ou même des convulsions, surtout chez certains animaux, principalement ceux qui ont déjà des problèmes neurologiques, même s’ils sont peu ou pas apparents, et ceux qui ont une mutation d’un gène qui les rend plus sensibles à certains médicaments (le gène MDR1). Cela reste l’exception, mais les exceptions s’expriment plus agressivement sur les réseaux sociaux.
Si les traitements antiparasitaires vous inquiètent, parlez-en ouvertement avec votre vétérinaire pour choisir des options avec une plus grande marge de sécurité. Aux gens inquiets, je vais parfois même recommander de séparer les traitements pour les parasites internes vs externes et donc de donner 2 produits complémentaires.
APPLIQUER UN TRAITEMENT SUR LA PEAU
Quand on applique un traitement sur la peau, il ne faut pas frotter: il faudrait même idéalement l’appliquer le soir avant d’aller au lit pour éviter de caresser l’animal par accident et d’en avoir sur les doigts avant que ça sèche.