L’art et la science de l’embaumement
En ce début du mois des morts, Virginie Gagnon nous amène dans les coulisses d’un salon funéraire pour comprendre le métier de thanatologue.
Le respect au cœur de chaque geste
Dès l’arrivée au salon funéraire, le corps est d’abord placé dans une chambre réfrigérée, le temps pour la famille de choisir les arrangements : exposition, crémation ou cérémonie. La réfrigération ralentit naturellement la décomposition, une étape nécessaire avant les soins.
Mitchel Fortin, directeur général chez Urgel Bourgie, rappelle que « chaque personne reçoit une dernière toilette, un dernier soin, qu’elle soit exposée ou non ». Une attention empreinte de dignité, avant le travail méticuleux du thanatologue.
L’art et la science de l’embaumement
Dans le laboratoire, le corps est préparé pour sa présentation ou la crémation. L’embaumement consiste à remplacer les liquides corporels par un fluide de préservation, à base notamment de formaldéhyde. Ce processus, ajusté selon l’âge ou la condition du défunt, permet de ralentir la décomposition et de rendre au visage son aspect apaisé. Mais au-delà de la technique, il y a une dimension artistique. Les produits de maquillage mortuaire comme le fonds de teint, cires et les poudres redonnent au visage sa douceur. Parfois, la famille apporte même les produits de maquillage du défunt, un geste tendre et profondément personnel.
Crémation : un dernier au revoir
Au crématorium, le silence et le respect dominent. Certaines familles choisissent d’assister à la crémation, d’autres glissent dans le cercueil des lettres ou des objets symboliques. Virginie raconte avoir été touchée par ces gestes d’amour et par la rigueur du processus : chaque urne est soigneusement identifiée, chaque cendre restituée à la bonne personne.
Après la crémation, les ossements restants sont réduits en fines cendres, qui seront déposées dans l’urne, parfois placée dans un columbarium vitré, ultime espace de recueillement.
Des métiers d’humanité
Souvent invisibles, les thanatologues et thanatopracteurs œuvrent dans l’ombre, avec respect et bienveillance. « Parler de la mort, c’est aussi parler d’amour », conclut Virginie. Car derrière chaque soin, il y a une promesse : celle d’accompagner les familles avec douceur, jusqu’à la toute fin.