Frederik X de Danemark: Le nouveau roi face aux visées expansionnistes de Donald Trump

Devenu roi en janvier 2024 à la suite de l’abdication surprise de sa mère, Margrethe II, Frederik X de Danemark n’a pas chômé. S’il a dû d’abord faire face à des rumeurs d’infidélité en début de règne, ce sont plutôt les tensions entre son pays et Donald Trump, dont les visées expansionnistes ciblent le Groenland, qui l’occupent depuis janvier.

• À lire aussi: Catharina-Amalia des Pays-Bas prend les grands moyens

• À lire aussi: Marius Borg Høiby inculpé de viol

• À lire aussi: Leonor d'Espagne: l'atout de la monarchie espagnole sous pression

Le président américain a rapidement fait part, après son arrivée officielle au pouvoir en janvier dernier, de ses visées expansionnistes au Danemark, prenant un peu tout le monde de cours. Mais le ton a monté entre les États-Unis et le Danemark après la visite du vice-président américain JD Vance, en mars, sur la base militaire américaine du Groenland. Le bras droit de Donald Trump a alors violemment critiqué l'inaction supposée du Danemark sur ce territoire, lui reprochant d'avoir «sous-investi dans la sécurité de cette incroyable et magnifique terre».

Le mois suivant, en avril, Frederik X s’est rendu sur le territoire groenlandais, au plus grand plaisir du premier ministre du Groenland, qui l’a accueilli à Nuuk, la capitale. Les deux hommes ont fait une excursion en bateau autour de la ville, avant de saluer la foule au centre culturel Katuaq. «Il est très apprécié ici et il a toujours eu une grande affection pour le Groenland, ce que j'apprécie sincèrement», soutient Jens-Frederik Nielsen. C’était la deuxième visite du roi depuis son accession au trône, lui qui s’y était rendu en juillet 2024. Mais cette deuxième visite revêtait une importance toute particulière. Donald Trump affirme que le contrôle du Groenland, riche en minéraux stratégiques, est essentiel pour la sécurité nationale des États-Unis et la paix mondiale. Malgré l’opposition du Danemark et des autorités groenlandaises, il a déclaré être prêt à aller «aussi loin que nécessaire» pour obtenir l’île, sans exclure explicitement le recours à la force militaire, et ce, même si le Danemark est un allié des États-Unis au sein de l’OTAN. Cette position a provoqué des tensions avec Copenhague et suscité l’inquiétude au sein de la population groenlandaise. Le roi a donc cru bon de venir la rassurer. Rappelons par ailleurs que le Danemark occupera la présidence du Conseil de l'Union européenne au deuxième semestre de 2025.

Un roi qui sort de l’ordinaire

L’accession au trône de Frederik X n’était pas évidente, son passé de prince héritier ayant été marqué par des scandales et des doutes sur sa capacité à devenir roi. Les rumeurs d’infidélité — notamment à la fin de 2023, lorsqu'il avait été photographié sortant du domicile madrilène de «sa bonne amie», Genoveva Casanova, au petit matin — et les craintes initiales ont cependant été rapidement oubliées. Selon l’historien Lars Hovbakke Soerensen, cité dans le Figaro, Frederik a su gagner la confiance et la popularité des Danois lors de sa première année de règne, incarnant une monarchie moderne, plus proche du peuple et moins distante que celle de sa mère.

Son parcours n’a pas été simple. Adolescent rebelle marqué par des périodes difficiles, il a longtemps refusé son destin royal. Surnommé «Prince Turbo» pour son goût de la fête et du sport, il s’est distingué par son style de vie atypique pour un héritier, allant jusqu’à participer à l’Ironman et à des événements comme le festival Burning Man.

Peu attiré par les obligations protocolaires, Frederik cherche régulièrement à sortir de son rôle royal pour vivre des expériences plus authentiques. Sa popularité doit aussi beaucoup à la reine Mary, son épouse d’origine australienne, qui lui a apporté stabilité et harmonie familiale. Frederik reconnaît d’ailleurs l’importance de sa femme dans son équilibre et son règne, affirmant: «Pas de roi sans reine.»

À voir aussi: