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L'article provient de Salut Bonjour

Comment explique-t-on la haine à nos enfants ?

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Mélia Goulet-Jacques

2025-09-30T15:46:52Z
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L’assassinat de Charlie Kirk nous a tous bouleversés et soulève des questions douloureuses, surtout chez les jeunes : Pourquoi cela est-il arrivé ? Est-ce que ça peut se reproduire ici ? L’école et la maison deviennent alors des lieux cruciaux pour en parler, non pas pour effrayer, mais pour donner aux enfants des clés de compréhension et des outils pour résister à la haine.

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 Même lorsqu’il n’existe pas de réponse simple, nous pouvons nous engager à déconstruire la haine et à montrer comment y faire face.

Mais c’est quoi exactement la haine?

Ce n’est pas une opinion. La haine est une émotion négative intense et destructrice, qui cherche à rejeter, réduire au silence ou détruire l’autre. Elle se manifeste par des insultes, du harcèlement, de la violence en ligne, des idéologies extrêmes comme le racisme ou le sexisme, et parfois par des gestes violents qui frappent nos sociétés. Pour la contrer, l’empathie est essentielle. L’empathie, c’est la capacité de se mettre à la place de l’autre, de comprendre ce qu’il ressent et de partager ses joies comme ses souffrances. Elle agit comme un véritable vaccin contre la haine, désamorce la violence, renforce les liens sociaux et protège la démocratie. Enseigner aux jeunes à voir l’autre non comme un ennemi, mais comme un être humain, est donc un outil puissant pour prévenir la haine.

Le modèle danois offre un exemple concret

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Depuis 1993, les élèves de 6 à 16 ans bénéficient d’une heure obligatoire d’empathie par semaine. Les activités incluent l’identification des émotions à travers des images ou des mises en situation, des jeux de rôle, des exercices comme le dessin dans le dos pour développer l’écoute non verbale, l’apprentissage du consentement et du respect des limites, ainsi que des réactions collectives face au harcèlement. Les parents sont également impliqués, pour que l’éducation à l’empathie dépasse l’école. Les résultats sont probants : le Danemark affiche l’un des taux de harcèlement scolaire les plus bas d’Europe (6,3 %). L’empathie n’est pas une valeur abstraite, c’est une compétence qui se transmet et qui protège les jeunes.

L’art et la créativité peuvent aussi jouer un rôle majeur. 

Le projet Landscape for Hate and Hope de Vivek Venkatesh transforme les données de haine en ligne en œuvres artistiques multimédias utilisées dans des ateliers scolaires. À l’instar de l’art-thérapie, ces activités rendent la haine visible tout en créant des espaces d’expression, de dialogue et d’espoir. Les exercices concrets incluent la fresque collective, le masque des émotions, la photo-nature ou le carnet secret, permettant aux jeunes de déposer ce qui est difficile à exprimer.

À la maison, les parents ont un rôle central. Il est important d’écouter l’enfant avant d’expliquer, de nommer les émotions, de contextualiser la situation en rappelant que la haine n’est pas la norme et qu’il existe des protections, d’encourager l’empathie et de donner des outils pour se protéger. 

Les enfants apprennent ainsi à donner l’exemple au quotidien, à développer leur empathie grâce aux lectures, aux jeux de rôle ou au soin d’un animal, à exercer leur esprit critique en décodant les messages médiatiques et en nommant les injustices, et à créer un climat de dialogue avec cercles de parole et valorisation de la différence.

Au Québec, il existe des ressources précieuses pour accompagner ces démarches : le balado Pourquoi tant de haine? pour comprendre les mécanismes de la haine, Le Petit guide illustré de la haine au Québec pour identifier les symboles haineux, et la campagne Stop les cyberviolences pour sensibiliser à la haine envers les femmes.

En combinant écoute, empathie, créativité et information, parents et éducateurs peuvent offrir aux enfants des outils concrets pour comprendre, prévenir et résister à la haine, et ainsi contribuer à construire une société plus respectueuse et solidaire.

Revoyez la capsule de Léa Clermont-Dion ci-dessus

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