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L'article provient de Salut Bonjour

Voici comment comprendre et apprivoiser la colère

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Équipe Salut Bonjour

2025-06-29T13:00:17Z
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Souvent perçue comme une émotion négative ou incontrôlable, la colère a pourtant sa raison d’être. Et si on cessait de la diaboliser pour mieux la comprendre? Dans cette chronique, le psychologue Marc-André Dufour, explore les facettes parfois méconnues de cette émotion pas si mauvaise que ça.  

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Une émotion d’abord physique!  

La colère ne se vit pas seulement dans la tête. Elle se manifeste aussi très concrètement dans le corps. 

Quand elle monte, notre organisme se prépare littéralement à passer à l’action : 

  • Augmentation de la pression sanguine et du rythme cardiaque 
  • Sécrétion d’adrénaline 
  • Respiration accélérée 
  • Tension musculaire, serrement de mâchoires 
  • Froncement des sourcils, dilatation des narines 
  • Sensation de chaleur, maux de tête 

Tous ces signaux physiques sont autant d’avertissements : reconnaître ces signes peut nous permettre de prévenir un éclat et de protéger notre entourage et nous-mêmes. 

Sur le plan comportemental et psychologique, la colère peut se traduire par : 

  • Parler fort ou utiliser un langage agressif (sacres, interruptions) 
  • Pensées ou gestes violents 
  • Irritabilité, nervosité, isolement 
  • Difficulté à se concentrer 
  • Fatigue, ressentiment, méfiance 
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Ces manifestations peuvent nuire à nos relations si elles ne sont pas gérées, mais elles sont aussi un message : quelque chose ne va pas. 

Les bons côtés de la colère 

Malgré sa mauvaise réputation, la colère joue un rôle essentiel dans notre vie. Voici pourquoi elle peut être... bénéfique. 

  • Un instinct de survie 

Depuis la préhistoire, la colère nous aide à nous défendre, à protéger nos ressources, nos proches et nos droits. Elle nous donne l’énergie nécessaire pour agir face à une menace, qu’elle soit physique ou psychologique. 

  • Un outil de cohésion sociale 

La colère peut aussi rassembler. Lorsqu’elle est dirigée contre une injustice collective, elle mobilise, motive à l’action, crée un sentiment d’unité. Elle est souvent à l’origine de changements sociaux importants. 

  • Un moyen de communication universel 

Même sans mot, la colère s’exprime : ton de voix, posture, regard. Ces signaux non verbaux alertent les autres qu’un problème existe et doit être interprété avec attention. 

 

Les différentes formes de colère 

La colère n’est pas toujours explosive : elle peut prendre plusieurs formes, plus ou moins visibles. 

La colère saine : Réaction proportionnelle à une situation injuste ou menaçante. Elle permet d’agir avec discernement. 

La colère passive-agressive : Se manifeste par le silence, le sarcasme ou la procrastination. Souvent difficile à identifier. 

La colère réprimée : inexprimée, elle peut causer des troubles physiques (somatisation) et du stress chronique. 

Le tempérament colérique : Personne qui réagit souvent de façon excessive, sans toujours comprendre pourquoi. 

La colère explosive : Accès soudains de rage, suivis parfois de regrets. Signale une accumulation émotionnelle importante. 

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Bon à savoir : Si quelqu’un semble en colère en permanence ou si l’entourage marche constamment sur des œufs, il est temps de chercher de l’aide. 

Il est crucial de faire la distinction entre la colère (émotion) et la violence (comportement). Ressentir de la colère est légitime. En revanche, la violence n’est jamais justifiable, sauf en cas de légitime défense. Une colère mal gérée peut dégénérer en violence verbale ou physique c’est pourquoi la prévention est essentielle. 

Gérer la colère : des stratégies concrètes 

Sur le moment :

  • Le “time out” : Quitter une pièce temporairement pour se calmer. Prévenez les autres : “Je vais prendre l’air, j’ai besoin de me recentrer.” 
  • Respiration profonde : Expirer lentement pour apaiser le système nerveux. 
  • Se rappeler des conséquences : les mots ou gestes sous l’emprise de la colère peuvent laisser des cicatrices. 

À long terme :

  • Responsabilisation : Ce n’est pas aux autres d’éviter votre colère, c’est à vous d’en comprendre les mécanismes. 
  • Diminuer son niveau d’activation : intégrer des habitudes qui calment (sport, méditation, sommeil, nature). 
  • Identifier les déclencheurs : est-ce vraiment cette situation ou un stress accumulé ailleurs ? 
  • Se confier : parler à une personne de confiance, ou à un professionnel, aide à relâcher la pression. 
  • S’affirmer sainement : exprimer ses besoins sans agressivité, apprendre à poser des limites. 
  • Accepter les émotions vulnérables : Tristesse, impuissance, honte... Mieux vaut les reconnaître que les transformer en rage. 
  • Demander de l’aide : il n’y a aucune faiblesse à consulter un professionnel quand la colère prend trop de place. 

La colère est une émotion humaine, naturelle et utile. Lorsqu’elle est comprise et bien canalisée, elle peut devenir une force de transformation. Mieux la connaître, c’est s’offrir la possibilité d’en faire une alliée plutôt qu’une ennemie. 

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