Voici comment aider notre enfant à gérer l’angoisse de la séparation
Mélia Goulet-Jacques
La rentrée scolaire est souvent présentée comme un moment festif : photos souriantes sur les réseaux sociaux, nouveaux vêtements, cartable soigneusement choisi... Pourtant, derrière cette image idéale, la réalité est parfois tout autre.
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Certains enfants vivent une forte angoisse au moment de se séparer de leurs parents, et cela peut surprendre ou même inquiéter les adultes. Retour sur la chronique d'Ingrid Falaise.

Selon la psychoéducatrice Sarah Hamel, il existe quatre piliers essentiels à sécuriser chez l’enfant pour l’aider à vivre une rentrée plus sereine. Parce que, rappelons-le, commencer quelque chose de nouveau, qu’on soit petit ou grand, reste une expérience anxiogène.
1. Valider les émotions
La première étape consiste à reconnaître que toutes les émotions sont valides. La tristesse, la peur ou même la colère ne sont pas des caprices. Comme le souligne Sarah Hamel, « la colère est le bodyguard de la tristesse ». Autrement dit, ce n’est pas de la manipulation, mais bien l’expression d’un trop-plein émotif chez un enfant qui n’a pas encore acquis toutes les stratégies pour gérer ce débordement.
Plutôt que de minimiser ou d’éviter ces réactions, il est important d’accueillir l’émotion et de rappeler à l’enfant qu’il a le droit de la vivre.
2. Comprendre le concept de la « bulle relationnelle »
Pour imaginer la relation parent-enfant, Sarah Hamel propose une métaphore : une grande bulle protectrice dans laquelle l’enfant se sent en sécurité, aimé et protégé. Or, le premier jour d’école, il doit sortir de cette bulle... sans forcément avoir une nouvelle bulle d’accueil dès son arrivée dans la cour.
C’est cette transition qui crée une résistance. La bonne nouvelle : au fil des jours, grâce à la présence bienveillante des enseignants, des surveillants et d’autres adultes significatifs, une nouvelle bulle de sécurité va peu à peu se construire à l’école. C’est ce passage progressif d’une bulle à l’autre qui permet à l’enfant de s’adapter.
3. Déconstruire le mythe de l’indépendance précoce
Beaucoup de parents pensent qu’il faut pousser leur enfant à être indépendant rapidement : la fameuse idée de « sortir des jupes de sa mère ». Or, les recherches en psychoéducation démontrent que forcer l’autonomie trop tôt peut être contre-productif.
Un enfant anxieux ou insécurisé n’est pas en mesure d’apprendre ni de s’épanouir pleinement. Au contraire, lui offrir une dépendance saine et temporaire constitue la meilleure base pour développer, au bon moment, une autonomie réelle et durable.
4. Faciliter la séparation par des rituels
Il ne suffit pas de dire « ça va bien aller ». Les enfants ont besoin de repères concrets. Créer des ponts de connexion aide à rendre la séparation plus douce :
- Prévoir un moment spécial après l’école (collation partagée, activité attendue).
- Laisser un petit objet symbolique (un mot, un porte-bonheur, une photo).
- Installer un rituel récurrent (un câlin spécial, une phrase-clé avant de quitter).
Ces gestes simples permettent à l’enfant de se projeter dans un futur proche où il retrouvera la sécurité affective de son parent.
Pour accompagner un enfant dans son anxiété de séparation à l’école, retenons trois clés :
- Valider les émotions, sans jugement.
- Offrir une dépendance saine, au lieu de forcer une autonomie prématurée.
- Faciliter les séparations par des rituels concrets et des objets de connexion.
Avec patience et constance, la rentrée devient alors une occasion d’apprentissage non seulement scolaire, mais aussi émotionnel, autant pour l’enfant que pour le parent.
Revoyez la chronique d'Ingrid Falaise dans la capsule ci-dessus
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