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Culture

Après plus de 10 ans de métier, Marguerite Bouchard doute encore de son choix de carrière

La première saison de «Libre dès maintenant» est disponible sur ICI Tou.tv

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Alicia Bélanger-Bolduc

2025-10-16T10:00:00Z
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Marguerite Bouchard évolue dans ce métier depuis son enfance, ayant débuté vers l'âge de neuf ans. Au fil des années, elle s'est illustrée en incarnant des personnages puissants aux fêlures lumineuses, leurs défauts les rendant plus puissants et réels, tant dans des séries que dans des longs métrages. Un bon exemple est son personnage de Bérénice dans Libre dès maintenant, qui sera de retour pour deuxième saison. La comédienne apprécie la diversité des projets et cultive d'autres passions pendant les périodes où les contrats se font plus rares.

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Comment a été ton expérience sur la première saison de Libre dès maintenant?

J'ai eu un réel coup de foudre pour toute l'équipe, ce qui est très rare. J'inclus aussi le réalisateur et Guillaume Wagner, qui sont vrais, très sensibles. Ils apprécient véritablement les personnages et le font transparaître. J'adore travailler avec des gens qui donnent autant d'importance aux personnages, ça me parle beaucoup. Avec notre gang de jeunes, c'était intéressant de leur donner à tous un parcours différent, de ne pas se fier uniquement aux stéréotypes et d'enlever certains préjugés. Tout l'amour qu'on a retrouvé sur ce plateau a vraiment donné un projet précieux et très vivant. Mes collègues de jeu sont plus que fantastiques. Je me sentais en sécurité avec eux et j'ai toujours hâte de les revoir, même après une longue journée difficile.

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La saison 2 a été annoncée dernièrement. Comment as-tu reçu cette nouvelle?

J'étais vraiment ravie! Pendant le tournage de la première saison, on se disait qu'il était impossible de ne pas renouveler cette expérience. C'était tellement amusant et on considérait ce projet comme magnifique. On est très heureux de se retrouver à nouveau et d'approfondir cette histoire qui nous tient tant à cœur. Les tournages sont maintenant complétés et je peux vous dire qu’on retrouve une Bérénice différente. Elle a fait une nouvelle rencontre qui change sa trajectoire et qui lui fait vivre autre chose que des problèmes de cœur. C’est aussi vraiment intéressant d’aller chercher une autre partie de mon jeu. Elle est très drôle dans ses décisions, mais il y a une profondeur qui s'installe chez elle et elle devient tranquillement une femme.

Qu’entends-tu comme commentaires de la part du public?

Ce que j’ai le plus entendu, c'est que la série fait du bien par sa légèreté, son humour et les sujets abordés. De mon côté, les gens me disent souvent qu’ils se sont attachés à Bérénice vers la fin, quand ils comprennent d’où viennent ses blessures. Je pense qu’elle peut être irritante et confrontante pour certains, donc je suis heureuse qu’on puisse s’y associer à un certain moment. J’ai beaucoup de plaisir à la jouer.

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C’est bien évidemment une série sur l’amitié. Quelle place prend celle-ci dans ta vie?

Je suis une fille profondément attachée à ma famille et à mes amis, depuis toujours. Ma gang de filles et moi, on se connaît depuis le primaire, depuis l'époque où on perdait nos dents de lait! Pour moi, l'amitié représente la plus belle chose au monde. C'est d'une importance capitale, mais ce n'est pas toujours facile. Comme dans un couple, il faut y prêter attention, y travailler sérieusement et faire des compromis. En vieillissant, on change et on perd parfois des personnes en chemin, les priorités évoluant différemment pour chacune. Je suis fière de mes amitiés car, bien qu'on ne soit plus les mêmes qu'au primaire, notre affection reste intacte. Ces amies sont devenues mes véritables sœurs de cœur.

Tu as commencé ta carrière très tôt. Comment as-tu pris conscience que tu souhaitais en faire ton métier?

Quand j'avais huit ans, la voisine de ma mère, qui était actrice de théâtre, nous a invitées à voir une pièce. Immédiatement après la représentation, j'ai dit à ma mère que c'était ce que je voulais faire dans la vie. Elle m'a alors inscrite dans une troupe de théâtre avec des adultes, où j'ai obtenu de bons rôles malgré mon jeune âge. Au fil des années, j'apprenais vite et tout se passait bien. J'ai donc demandé à être inscrite dans une agence. J'ai été très chanceuse, puisqu'après seulement un an, j'ai décroché un rôle dans l'émission Nouvelle adresse.

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

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Quel projet t’a fait comprendre que tu étais à la bonne place?

Je me questionne encore sur ma voie... J'adore mon travail et tous mes contrats, mais chaque matin au réveil, je me demande si l'enseignement ne serait finalement pas ma vocation. Plusieurs autres professions m'attirent, mais je reste profondément reconnaissante de pouvoir exercer ce métier. Dans les moments intenses, je m'épanouis pleinement — c'est là que j'excelle vraiment. Aucun rôle en particulier n'a confirmé mon choix de carrière, mais j'aime ce que je fais et, à chaque projet, je suis heureuse, alors pour l'instant, je poursuis ce chemin.

La série Libre dès maintenant est destinée aux jeunes adultes, une tranche d'âge difficile à raccrocher à la culture ces derniers temps. De ton côté, comment perçois-tu la culture?

Pour ma part, je n'écoute pas beaucoup de contenu en anglais. Je préfère les films et séries d'ici. À mon avis, l'imbattable reste Série noire, que je peux regarder en boucle sans qu'elle se démode jamais. Je ne parle pas très bien anglais, c'est un peu politique, je l'avoue, mais ça ne m'aide pas non plus à m'acclimater à la culture américaine. Mon cercle d'amis proches est également comme moi. J'ai espoir que cette série ralliera les jeunes, comme l'ont fait les émissions Le chalet ou Jérémie. Je crois que les jeunes veulent se reconnaître, et la télévision évolue de plus en plus vers l'ouverture et la diversité. Je dois aussi mentionner la qualité de la proposition musicale dans la saison 1, qui sera encore meilleure dans la suite.

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Tu as également une passion pour la photographie. Sur quels projets travailles-tu en ce moment?

Depuis des années, je me consacre à la photographie argentique, tout en explorant récemment le numérique, principalement pour la vidéo. Mes projets personnels s'orientent souvent vers le «soft horreur», qui présente des images énigmatiques créant un certain malaise chez celui qui regarde. Je collabore également avec des artistes musicaux, pour qui je réalise des clips et des photos. Cette année, j'ai même eu l'occasion de filmer des coulisses à Osheaga. Le montage est aussi une passion qui stimule considérablement ma créativité.

La photo, c’est aussi s’attarder aux petites choses, trouver le beau dans certains détails inusités.

La photographie argentique offre une expérience particulière. Comme on ne voit pas immédiatement le résultat et que le développement représente un certain coût, on prend davantage son temps pour capturer le moment parfait. Avec un téléphone, on multiplie les prises sans jamais vraiment les consulter par la suite. J'aime particulièrement le caractère unique de chaque cliché argentique et la collection limitée de souvenirs précieux que ça nous offre. J'aime développer ma signature visuelle et affiner mon regard. Si 10 photographes immortalisent le même sujet, chacun produira une image différente. On perçoit la sensibilité et la créativité propres à chaque personne à travers sa façon de photographier.

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Est-ce que les personnages féminins forts et assumés, comme Bérénice, te représentent dans ta vie quotidienne?

J'ai souvent interprété des personnages manipulés ou victimes, mais je remarque que mon casting tend vers des rôles de femmes assumées qui se cherchent beaucoup. Avec Charlotte a du fun, par exemple, je me demande si ça ne m'a pas collé une étiquette. Je partage certains traits avec ces personnages, mais dans la vie, je m'exprime vraiment différemment. Mes amies et les personnes qui travaillent avec moi diraient probablement que ces rôles ne me représentent pas du tout.

Aimerais-tu, au contraire, aller complètement à l’opposé avec des personnages très vulnérables?

Absolument! Je fais aussi des rôles entre les deux puisque j'aime chercher la nuance, qui m'offre un éventail de possibilités. J'aimerais parfois sortir de mon casting de blonde aux yeux bleus pour jouer des rôles de composition. Mon âge me permet d’incarner aussi bien des personnages de 16 ans que de 28 ans, ce qui multiplie mes opportunités, même si cet entre-deux peut parfois être désavantageux. Dans mon travail d’interprétation, j’apporte toujours une sensibilité à mes personnages. Même lorsqu’ils sont bitchy ou irrévérencieux, je cherche constamment à les pousser plus loin et à comprendre les motivations derrière leurs actions.

En terminant, qu’est-ce qui t’attend prochainement?

Je vais bientôt jouer dans un film non encore annoncé, dirigé par une réalisatrice que j’apprécie énormément. Ce sera mon premier long métrage depuis Charlotte a du fun. Actuellement, je tourne la deuxième saison de U-Hauling sous la direction de Dani.ka Vermette, ainsi qu’un court métrage. En parallèle, je me consacre à la photographie et à mes projets personnels. J’aspire également à être directrice photo et monteuse sur mes propres créations. Je suis en pleine période d'écriture d’un film et j’ai hâte de découvrir où cette aventure me conduira. J’ai expérimenté la réalisation, mais ce n’est pas fait pour moi; je ne me sens pas à l’aise de diriger les autres.

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