Voici 5 premiers romans qui se démarquent

Karine Vilder
Quand on décide d’embrasser la carrière d’écrivain, il faut forcément commencer par écrire un premier roman. En voici cinq qui se démarquent.
La fille au pair

Sidonie Bonnec
Éditions Albin Michel
320 pages
Emmylou, 18 ans, ne veut plus rien savoir de Plouhernec, le bled de Bretagne où elle vit depuis toujours avec sa famille. En fait, elle rêve d’apprendre l’anglais pour pouvoir devenir journaliste. Mais comme on est dans les années 90, impossible de compter sur l’aide d’Internet. La solution? Devenir fille au pair dans une famille anglaise. Alors direction Hidden Grove, un très chic domaine isolé de la banlieue de Londres. Les White, qui sont riches à craquer, ont besoin de quelqu’un pour leur donner un petit coup de main avec les tâches ménagères et les enfants.
Assez vite, Emmylou réalisera toutefois que des choses pas très nettes se déroulent dans cette maison. Des choses qui, si elle ne prend pas garde, pourraient même très bientôt l’affecter directement. Un thriller psychologique bien ficelé... et bien tout court!
Mon vrai nom est Elisabeth

Adèle Yon
Éditions du sous-sol
400 pages
L’autrice de ce superbe premier roman craignait de finir folle, comme son arrière-grand-mère Elisabeth. Le paradoxe, c’est qu’elle ne savait à peu près rien sur cette femme qui a été internée de force dans les années 50. D’abord parce qu’elle était déjà morte à sa naissance, ensuite parce que dans la famille, il ne fallait surtout pas mentionner le nom de cette aïeule, et encore moins parler d’elle. Adèle Yon a donc ouvert l’enquête. Et en fouillant dossiers médicaux, archives et vieux papiers, elle nous permet au passage d’avoir une bien meilleure vision de la psychiatrie de l’époque.
Sans tomber dans l’autobiographie, elle signe un récit coup de cœur aussi bouleversant que captivant.
Tous des animaux

Morgan Greene
Éditions Sonatine
416 pages
On triche un peu ici en présentant le premier roman publié en français d’un auteur qui, du côté anglo, a fait ses preuves depuis longtemps. Cela dit, on triche pour une bonne raison: c’est un excellent, excellent polar qui nous entraîne directo à Savage Ridge, la petite ville de l’État de Washington où Sammy Saint John vient de se faire assassiner. Par un vagabond de passage? Par un fou? Par un meurtrier en série? Non, rien de tout ça. Il a été tué par Emmy, Nicholas et Peter, trois camarades de classe. Aucun d’eux ne sera arrêté, mais 10 ans plus tard, il n’en ira peut-être pas de même. Une histoire pleine de surprises à dévorer sans faute.
La loi du moins fort

David Ducreux Sincey
Éditions Gallimard
256 pages
On se cherche un roman dont le sujet sort totalement de l’ordinaire? Eh bien le voilà. Si jamais on ne connaîtra le nom de son narrateur, on saura d’emblée que dès l’âge de six ou sept ans, ce dernier rêvait de se débarrasser de sa mère toxique et malfaisante. C’est aussi vers le même âge qu’il a fait la rencontre de Romain Poisson, le petit-fils des voisins. Ayant sensiblement les mêmes goûts, ils deviendront rapidement amis. Enfin... «amis» est peut-être un peu exagéré. Disons que Poisson aura sur le narrateur une certaine emprise et qu’avec le temps, les choses n’iront pas en s’améliorant. Un nouvel auteur qu’on se promet vraiment de suivre.
Perle

Siân Hughes
Éditions Le bruit du monde
336 pages
On peut dire que Marianne a été heureuse dans son Cheshire natal jusqu’à ses huit ans. Ensuite, tout n’a été que consternation, désolation et incompréhension. Sa mère, qui a toujours été un peu fantasque, a en effet disparu du jour au lendemain sans laisser d’adresse. Comment se reconstruire après avoir vécu une perte pareille, surtout quand on n’a pas la moindre idée de ce qui a pu arriver? La réponse réside peut-être dans le très vieux poème intitulé Perle que sa mère aimait tant, et une fois elle-même parvenue à l’âge adulte, Marianne tentera d’en percer les secrets. Un premier roman émouvant, marquant.