Voici 3 «surprises» qui se sont invitées dans la campagne électorale fédérale


Jean-Philippe Guilbault
Chaque élection amène son lot de surprises qui s’invitent dans la campagne et 2025 n'y a pas fait pas exception. Le bonbon électoral de la taxe carbone que ne toucheront pas les Québécois, l’organisation déficiente des débats des chefs et la loi 96 sur la langue française ont forcé les chefs à s’ajuster tout au long de cette courte campagne électorale.
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Un bonbon électoral discriminatoire

En abolissant la taxe carbone tout juste avant le début des élections, les libéraux pensaient couper l’herbe sous le pied des conservateurs qui en avaient fait leur principale promesse.
Or cette manœuvre a eu un effet boomerang au Québec en créant des inégalités à la pompe puisque la province a conservé sa propre taxe. De plus, les Québécois ne recevront pas leur part de la remise de 3,75 milliards $ financée à même les fonds publics.
Le chef libéral Mark Carney a d’ailleurs eu du mal à défendre la position de son parti lors du débat des chefs, alors qu’il était talonné par le chef bloquiste, Yves-François Blanchet.
Près de la moitié des Québécois réclament maintenant l’abolition de la taxe provinciale de 10 cents par litre d’essence.
La clause dérogatoire à toutes les sauces

Le Québec a utilisé la clause dérogatoire de façon préventive pour protéger des tribunaux ses lois sur la langue française et sur la laïcité de l’État. Les libéraux fédéraux s’y opposent, mais les conservateurs, à l’inverse, veulent l’utiliser pour imposer des peines cumulatives aux tueurs de masse et contourner une décision de la Cour suprême du Canada. Les néo-démocrates, eux, songent à carrément l’abolir.
Les libéraux et leur chef Mark Carney se sont rapidement retrouvés au cœur de la tourmente puisque ce dernier a confirmé qu’il joindrait une contestation de la loi 96 du Québec sur le français devant la Cour suprême. Son parti en a justement contre l’usage de la clause dérogatoire de manière préventive par le gouvernement québécois.
Cette clause prévue dans la Constitution canadienne a donc soulevé bien des débats au cours d’une campagne qui devait surtout être marquée par l’économie et la guerre tarifaire avec les États-Unis.
Cafouillage aux débats des chefs

Ce qui ne devait être qu’une formalité de mi-campagne s’est vite transformé en téléroman aux multiples rebondissements.
Initialement prévu pour 20h le 16 avril, le débat en français a été devancé de deux heures pour ne pas trop empiéter sur un match crucial du Canadien de Montréal qui se battait pour une place en séries éliminatoires.
À quelques heures du débat, le co-chef du Parti vert du Canada, Jonathan Pedneault, a appris qu’il n’était plus invité, car son parti ne respectait plus les critères établis, notamment le nombre de candidats nécessaires dans 90% des circonscriptions au pays.
Finalement, la présence de médias alternatifs d’extrême droite a chamboulé les périodes de questions post-débat, forçant carrément l’annulation de celle suivant le débat en anglais.
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