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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

À 70 ans, il se «garde jeune» sur un circuit automobile et le pied au plancher

Jean D’Amours, 70 ans, vibre toujours au son du moteur de son bolide. Le pilote a récemment participé à sa 100e course en carrière.
Jean D’Amours, 70 ans, vibre toujours au son du moteur de son bolide. Le pilote a récemment participé à sa 100e course en carrière. Photo Simon Baillargeon
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Photo portrait de Simon Baillargeon

Simon Baillargeon

2023-07-24T16:00:00Z
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Durant quelques jours, Le Journal vous présentera les portraits d'anciennes gloires de leur sport qui demeurent toujours aussi passionnées, même s'ils ont aujourd'hui franchi le cap dans 70 ou même des 80 ans.


À un âge où plusieurs conducteurs préfèrent jouer de prudence derrière le volant, un véritable mordu de course automobile de 70 ans continue de «se garder jeune» sur un circuit automobile où il savoure encore chaque dépassement contre des pilotes dans la fleur de l’âge. 

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«Je suis le spectateur le mieux assis de la course», s’exclame Jean D’Amours, assis dans la cour arrière de sa résidence de Québec, en jetant un coup d’œil à sa voiture, sortie de sa remorque à l’occasion du passage du Journal

Plus âgé que l’oncle Jacques Villeneuve, ce mordu de course automobile depuis l’enfance compte parmi les plus vieux pilotes au Québec. À titre comparatif, le détenteur du titre de plus vieux pilote à avoir pris part à une course d’une des trois principales séries NASCAR aux États-Unis, Morgan Sheperd, avait 77 ans lors de la course.

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Et le volubile retraité fait tout sans être épaulé par une équipe. Il fait tout lui-même ou presque. Au volant de sa voiture numéro 54, M. D’Amours participe à la série Sportsman Unitool, une série de courses automobiles de type stock-car, à raison de quelques courses par saison. Il prépare son bolide dans son garage et reçoit l’aide d’un frère et d’un neveu lors des courses.  

«Pour pas être vieux»

«Pourquoi je cours encore? Bin, pour pas être vieux! Pour me garder jeune», lance-t-il avant d’échapper un rire.

Photo fournie par Jean D'Amours
Photo fournie par Jean D'Amours

Selon M. D’Amours, rien n’égale l’euphorie d’un départ. Même s’il n’est pas un habitué du podium, son plaisir, il le trouve quand il parvient à «bien finir une course» sans embûche et surtout «sans envoyer le char dans le mur», souligne-t-il, dans un autre éclat de rire. «Je n’ai pas les mêmes motivations que les jeunes coureurs. Et c’est parfait comme ça.»

Au début du mois, il a atteint le cap des 100 courses en carrière après avoir pris la 14e position à l’Autodrome de Montmagny. Il s’était promis d’arrêter après avoir atteint ce plateau, mais à l’écouter parler, il ne faudrait pas se surprendre de le voir rouler «le gaz au fond» sur un autre circuit. 

«C’est l’adrénaline. Quand une course part. Ça, ça m’allume encore», assure celui qui doit affronter des pilots beaucoup plus jeunes, souvent dans la vingtaine et la trentaine.

Photo Simon Baillargeon
Photo Simon Baillargeon

Encore capable

Avec les années qui ont passé, M. D’Amours a encore les réflexes vifs et de bonnes facultés cognitives. Son médecin ne lui a toujours pas interdit de se glisser derrière le volant malgré une fibrose pulmonaire. 

Mais au fil de l’entrevue, le pilote admet que le métier est «de plus en plus exigeant». «Des fois, il fait chaud dans le char», dit-il. Il se rappelle une course, où le départ tardait à être donné alors qu’une chaleur caniculaire régnait sur le circuit. Il est sorti de son véhicule «pour avoir de l’air» et se rafraîchir, le temps que la course démarre. «Je leur avais dit: “Allez-vous la partir, la course?” J’avais trop chaud. Je n’en pouvais plus», se rappelle l’homme qui avait ensuite demandé qu’on l’attende pour le départ.

Le jour approche où M. D’Amours devra se départir de son bolide, mais celui qui lui fera tourner le dos aux sensations fortes a du pain sur la planche. «J’aimerais essayer la course sur terre. Pourquoi pas?» conclut-il.

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