Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

À 89 ans, cet haltérophile soulève encore des poids cinq fois par semaine

À 89 ans, l’haltérophile Marcel Perron se rend encore au gymnase cinq fois par semaine afin de pratiquer la discipline qui le passionne depuis qu’il a 15 ans.
À 89 ans, l’haltérophile Marcel Perron se rend encore au gymnase cinq fois par semaine afin de pratiquer la discipline qui le passionne depuis qu’il a 15 ans. Photo Dave Lévesque
Partager
Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2023-07-23T04:00:00Z
Partager

Durant quelques jours, Le Journal vous présentera les portraits d'anciennes gloires de leur sport qui demeurent toujours aussi passionnées, même s'ils ont aujourd'hui franchi le cap dans 70 ou même des 80 ans.


À 89 ans, Marcel Perron est toujours aussi mordu d’haltérophilie, un sport qu’il pratique depuis qu’il a 15 ans. Il part de chez lui, dans le quartier montréalais de Rosemont, prend deux autobus et va s’entraîner à Saint-Léonard. Ça donne déjà une idée du dévouement.

• À lire aussi: Miniputt: à 70 ans, Carl Carmoni vise toujours le «birdie», malgré sa bataille contre le cancer

• À lire aussi: Cet ancien marathonien de 81 ans compte 165 000 kilomètres à son compteur... et il n’entend pas s’arrêter là

L’homme à l’esprit toujours vif passe ses matins de semaine au Progym, sur le boulevard Langelier, un endroit qu’il fréquente depuis une quinzaine d’années et où Le Journal l’a rencontré.

«Je m’entraîne cinq jours par semaine, trois heures par jour. Il y en a qui viennent ici, ils font un exercice et ils passent 15 minutes sur leur cellulaire. Je leur dis de le laisser à la maison, qu’ils sont ici pour s’entraîner.

«Moi quand je fais trois heures, c’est un vrai trois heures!» lance-t-il avec un sourire en coin.

Publicité

Quand il est devenu orphelin

C’est la passion qui fait que M. Perron va faire son tour à la salle d’entraînement tous les matins de la semaine. Il y allait même le samedi il n’y a pas si longtemps.

«Ça fait partie de ma vie. Je suis blessé un peu partout et ça ne m’empêche pas de m’entraîner. J’aime ce sport parce que c’est explosif.»

C’est un peu la vie qui l’a mené vers l’haltérophilie, sport qu’il a appris de façon autodidacte.

«En 1948, je suis devenu orphelin, j’ai été placé au Mont-Saint-Antoine. Il y avait des poids alors j’ai commencé à m’entraîner pour le fun. Il y avait 248 livres et on était seulement deux à pouvoir lever ça à bout de bras.

«Je n’avais pas de style et de technique, on levait comme on pouvait. Je n’ai jamais eu d’entraîneur de ma vie.»

Photo Dave Lévesque
Photo Dave Lévesque

Il précise tout de même qu’il a eu un bon coup de main de la part de Serge Chrétien, un ami qui a entraîné Maude Charron, la Rimouskoise qui a raflé une médaille d’or aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021.

Près des Jeux olympiques

Marcel Perron a lui-même passé près de participer aux Jeux de Rome en 1960.

«Le type qui y est allé, je levais plus que lui à l’entraînement, mais la journée de la compétition, ça n’a pas marché pour moi», admet sans l’ombre d’un regret.

Il a poursuivi la compétition jusqu’en 1976 avant de prendre une pause de quelques années au cours de laquelle il a couru des marathons. Sans arrêter de s’entraîner, c’est en 1983 qu’il renoue avec la compétition, lors de la création de la classe pour les maîtres, soit les compétiteurs âgés de plus de 35 ans.

Publicité

Depuis, il a remporté six titres mondiaux chez les maîtres, dont le dernier en 2019, alors que le Championnat du monde était présenté à Montréal.

«Cette année j’aimerais bien aller au championnat qui aura lieu en Pologne au mois d’août, mais ça coûte cher et je me cherche des commanditaires», admet-il.

Photo Dave Lévesque
Photo Dave Lévesque

Un exemple pour les autres

Ce qui est clair, c’est que ce n’est pas l’âge qui va arrêter Marcel Perron.

«Même si j’ai des blessures, je viens m’entraîner. J’ai plein de petites blessures, mais entre les deux oreilles ça fonctionne. Je me fais souvent dire par les jeunes et les moins jeunes que je suis un exemple pour eux.»

Son secret est de garder son corps souple en effectuant beaucoup d’étirements avant et après ses entraînements.

«Je fais plus de 300 mouvements de souplesse avant et après. Ensuite, je prends un sauna et une douche froide de cinq minutes», nous dit-il en lançant un coup de pied vers l’avant qui monte plus haut que sa tête, comme pour nous prouver ce qu’il vient de nous dire.

MARCEL PERRON

  • 89 ans
  • Il a commencé l’haltérophilie à 15 ans
  • Il a participé aux Jeux du Commonwealth en 1974
  • Il a participé à diverses compétitions au fil des années notamment les Jeux panaméricains sénior, le Championnat canadien sénior, le Championnat canadien masters, le Championnat du monde masters et les World Masters Games
  • Il a fait des marathons de 1976 à 1983
  • Il a repris l’haltérophilie en 1983
  • Ses conseils pour garder la forme: faire des étirements avant et après chaque entraînement.
Publicité
Publicité

Sur le même sujet