Procès des ex-joueurs d’Équipe Canada junior: «Ils traînent cette femme-là dans la boue»
TVA Nouvelles
La chroniqueuse Isabelle Maréchal déplore le traitement réservé à la présumée victime des cinq ex-hockeyeurs d’Équipe Canada durant le procès qui se déroule actuellement en Ontario.
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Depuis plusieurs jours, la jeune femme est contre-interrogée par les avocats des athlètes qui tentent de miner sa crédibilité.
«Pour moi, c'était clairement une attaque à 5 contre une et ça ne devrait pas exister», clame Mme Maréchal.
Pour cette dernière, on n’assiste à rien de moins qu’à un «dénigrement public de la victime».
«C'est sûr qu'ici, tout le monde a le droit à sa propre défense. Ces 5 gars-là, ils ont le droit de se défendre. D'ailleurs, ils sont bien armés: chacun a son équipe juridique, son équipe d'avocats, sans doute chèrement payés, puis qui va allègrement dans les commentaires désobligeants. Ce n'est pas compliqué, ils traînent cette femme-là dans la boue. Mais c'est terrible. Depuis le début, depuis 13 jours qu'elle est contre-interrogée par les 5 équipes d'avocats, on l'a traitée de fille facile, de véritable pornstar», déplore la chroniqueuse.
En plus des impacts sur la présumée victime, Isabelle Maréchal s’inquiète des répercussions de ce procès sur les autres personnes qui ont subi des agressions sexuelles. Pour elle, cette affaire mine davantage la confiance des victimes envers le système de justice.
«J'ai aussi parlé à plusieurs victimes de ce genre d'actes et beaucoup aujourd'hui ne se considèrent pas encore des victimes parfaites. Et c'est ça qui est malheureux, c'est qu'on est encore à la recherche d'une victime parfaite. Et c'est quoi une victime parfaite? C'est une fille qui n'aurait pas bu. "Écoute, elle a bu dix shooters, elle était saoule, tu comprends, elle ne s'est pas aidée." Beaucoup de gens vont dire ça. Je trouve ça terrible», mentionne l’animatrice et chroniqueuse.
«Il y a beaucoup de victimes qui disent: "je ne vais même pas essayer, je vais le garder pour moi, je vais passer sur cet épisode triste de ma vie." Et puis, c'est un traumatisme», ajoute-t-elle.
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