Procès des ex-joueurs d’Équipe Canada junior: la victime aurait demandé des relations sexuelles, selon un coéquipier

Un coéquipier présent dans la chambre d’hôtel où cinq ex-joueurs d’Équipe Canada junior 2018 auraient violé une femme a raconté que c’est plutôt elle qui a demandé à avoir des relations sexuelles.

«C’est elle qui a dit: “Est-ce qu’un de vous peut venir ici et me baiser?”». Tyler Steenbergen, un ancien joueur d’Équipe Canada junior, a fait cette déclaration choc rapidement au début de son témoignage, mercredi.

Cinq de ses anciens coéquipiers, Carter Hart, Michael McLeod, Dillon Dubé, Alex Formenton et Cal Foote, subissent présentement leur procès pour des agressions sexuelles sur une femme âgée de 20 ans à l’époque, après une soirée arrosée.

Au début du procès, la victime alléguée a raconté avoir été agressée à répétition et avoir eu l’impression d’être «emprisonnée» dans la chambre.

De son plein gré

Avec d’autres joueurs, Tyler Steenbergen s’est rendu dans la chambre de McLeod ce soir-là, en croyant qu’il y avait «de la nourriture».

Il était assis à un bureau dans le coin de la chambre quand il a vu une femme sortir nue de la salle de bain, s’est-il souvenu en témoignant par visioconférence. «J’ai été choqué», a-t-il dit.

Ensuite, «elle s’est étendue sur un drap sur le sol et elle a commencé à se masturber en demandant aux gars de venir la baiser», a précisé Steenbergen, qui travaille maintenant dans le milieu de la construction.

C’est à ce moment que la plaignante aurait fait une fellation à Carter Hart, qui était assis sur le bord du lit avec les pantalons environ aux genoux.

«Ça n’a pas duré longtemps, entre 30 secondes et une minute», a détaillé l’ex-hockeyeur.

Ensuite, la femme aurait dit «vous êtes des peureux [pussies]», puis elle aurait fait une fellation à McLeod, selon Steenbergen.

Son récit rejoint d’ailleurs ce que la défense avait suggéré à la présumée victime lors du contre-interrogatoire, qui a duré sept jours.

Son témoignage terminé

Plus tôt dans la journée, mercredi, la Couronne a eu l’occasion de réinterroger la présumée victime, que l’on ne peut identifier que par les initiales E.M.

Elle a réitéré le fait qu’elle était partie du bar ce soir-là avec une seule personne, en parlant de Michael McLeod. Elle a fait sa connaissance au bar, où elle avait bu plus d’une dizaine de consommations alcoolisées, dont plusieurs shooters.

«Je suis partie avec l’impression que je partais avec lui seul et que la nuit se terminerait comme ça», a-t-elle dit.

E.M. a aussi insisté: avoir des relations sexuelles en groupe, ce n’est pas quelque chose qu’elle ferait.

En fin d’après-midi, la femme a officiellement terminé son témoignage, elle qui était à la barre depuis le 2 mai dernier. «Vous êtes donc libre de partir», lui a dit la juge Maria Carroccia.

Le procès reprend jeudi, au palais de justice de London.

– Avec Antoine Lacroix