Pourquoi nos relations peuvent-elles devenir si compliquées?

Dans nos relations avec nos proches, nos objectifs communs comme être apprécié et soutenu sont à la merci de facteurs peu conscients comme nos attentes, nos différences de perception et nos sensibilités individuelles.

Nos relations avec nos proches nous apportent beaucoup. Elles comblent plusieurs de nos besoins comme être apprécié, être soutenu ou ressentir que l’on compte. Elles nous permettent aussi de donner un sens à notre vie, de nous définir et de contribuer à notre bonheur.

Hélas, nos relations n’ont pas autant de pouvoirs magiques par elles-mêmes. Leurs bienfaits nous font souvent surestimer leurs pouvoirs et sous-estimer leurs défis. Parce qu’elles sont une part importante de qui nous sommes, nous avons tendance à les tenir pour acquises, les considérer comme une ressource naturelle inépuisable ou une partie de notre corps. Nous avons aussi tendance à oublier plusieurs facteurs qui les affectent comme nos attentes, nos perceptions distinctes et nos sensibilités individuelles.

Nos attentes

Dans nos relations essentielles comme l’amour et l’amitié proche, notre attachement crée des attentes envers l’autre. Notamment, nous sommes censés nous comprendre rapidement, avoir un biais positif envers les perceptions de l’autre et être, au moins en partie, responsables du bonheur de l’autre. Ces attentes servent un peu de baromètre pour nos intuitions sur la relation, pour évaluer si nous sommes appréciés ou considérés comme importants.

Cependant, certaines attentes des relations sont parfois irréalistes. Par exemple, la vitesse à laquelle nous comprenons l’autre dépend d’une foule de facteurs, comme notre façon de nous exprimer, nos perceptions différentes des situations ou notre capacité à reconnaître l’état mental de l’autre.

Nos perceptions distinctes

«Je ne vois pas ça comme ça...» «Pourquoi tu ne comprends pas...»

Nous présumons trop souvent que nos proches pensent comme nous. Cependant, nos évaluations ou perceptions des situations sont toujours subjectives, et l’ouverture à l’autre constitue une des principales sources de conflits dans les relations.

Nos perceptions distinctes peuvent même transformer certaines de nos conversations en dialogues de sourds. Elles nous donnent l’impression que l’autre n’arrive pas à comprendre notre point de vue ou qu’il ne veut pas en tenir compte.

Nos sensibilités

Nos relations sont aussi affectées par nos sensibilités spécifiques. Quand une personne est perturbée par une situation ou qu’elle vit des difficultés émotionnelles, elle peut faire des demandes plus insistantes ou manquer de délicatesse envers l’autre.

Nos communications

«On ne se parle plus.» « Tu ne m’écoutes jamais!»

Plusieurs défis de nos relations concernent la communication. Quand nos manques se transforment en demandes ou en plaintes, notre souhait est que l’autre puisse mieux comprendre comment satisfaire nos besoins (parler plus souvent, s’entraider, faire des plans), ce qui en retour augmenterait notre soutien et notre bienveillance. Cependant, notre façon d’exprimer ou d’interpréter ces requêtes peut fluctuer selon nos sensibilités et nos talents diplomatiques. Ainsi, même nos souhaits légitimes peuvent être perçus comme des reproches.

Plusieurs facteurs affectent notre ouverture à l’autre, mais un des plus importants est le sentiment d’être apprécié. Quand nous ressentons un manque de soutien ou d’affection, l’incitatif à comprendre d’autres points de vue diminue. Au contraire, cela augmente notre envie d’être compris et notre envie de nous plaindre pour exprimer notre frustration et notre détresse.

Par contre, se sentir vraiment apprécié réduit notre stress et notre sensibilité à nos manques, ce qui nous rend plus disposés à nous mettre à la place des autres et à comprendre leurs perceptions. Les signes d’appréciation et d’ouverture ne peuvent prévenir tous les conflits, mais ils contribuent à se rappeler les bienfaits de nos relations importantes.