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L'article provient de Clin d'oeil
Célébrités

On rencontre Velma/Johnny Jones, première candidate drag queen et drag king à Canada's Drag Race

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Juliette de Lamberterie

2025-11-19T02:00:00Z
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Première femme cisgenre à faire partie de Canada's Drag Race, Velma Jones — ou Johnny Jones à ses heures — marquera l'histoire en se produisant en tant que drag queen et drag king au sein de la compétition où 100 000$ sont en jeu.

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Courtoisie Crave
Courtoisie Crave

Lorsque l'artiste drag aux deux personnages — Velma Jones, la drag queen, et Johnny Jones, le drag king — a reçu la confirmation qu'elle ferait partie des candidats de la sixième saison de Canada's Drag Race, elle n'en revenait tout simplement pas. "J'y croyais pas, pour vrai. Jamais j'aurais pensé qu'ils allaient aller jusque là", dit-elle à propos de l'équipe de l'émission. C'était la deuxième fois qu'elle candidatait, voulant surtout manifester sa présence et simplement tenter le coup. "Mon objectif était vraiment juste de dire: Hey, je suis là, j'existe, des créatures comme moi existent." 

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Ce qui rend l'arrivée de Velma/Johnny Jones à Canada's Drag Race historique, c'est qu'elle sera la première à s'y produire en drag king, toutes franchises de Drag Race confondues, lesquelles étaient jusqu'ici réservées aux drag queens. Dans certains épisodes, on verra Velma, dans d'autres, Johnny. Elle est aussi la première femme cisgenre à participer à la compétition canadienne; on y avait bien sûr déjà vu des femmes trans (Kimmy Couture, the Girlfriend Experience, Makayla Couture, parmi bien d'autres) et des personnes bispirituelles (Ilona Verley, Xana) et non-binaires. 

Cette diversité grandissante dans les candidats rappelle que l'art du drag n'est pas réservé à une catégorie de personnes, mais se définit avant tout par sa dimension irréelle et plus grande que nature, explique Velma. Peu importe le genre, ce qui compte, c'est "de pousser plus loin l'être humain, pour créer quelque chose qui n'existe pas".

Il y a des exigences qui définissent ce qu'est le drag, la première étant de présenter une prestation complète qui invite l'audience dans l'univers de l'artiste, dit Velma. Le costume, le maquillage, le concept, le(s) talent(s)...: "Il faut tout ça, pour créer cette magie-là qu'est le drag, je pense."

Le cast complet de la saison: Courtoisie Crave
Le cast complet de la saison: Courtoisie Crave

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Qui sont Velma et Johnny?

"Je pense que les deux vivent dans des univers très... je dis “whimsical” en anglais, mais très magiques", explique Velma. Ses personnages sont issus du même monde qu'elle a créé, mais ont des personnalités distinctes. 

"Velma est un peu folle, un peu délurée. Mais en même temps, elle a ce côté-là vraiment incarné, ou «fierce», comme on dit. Elle a comme une force en elle". Elle aime aller chercher le public et s'abreuver de leur attention. "Alors que Johnny, il est laid-back, il est un peu séducteur." Il se laisse davantage désirer, contrairement à Velma, plus maîtresse d'elle-même.

"Velma puis Johnny, ce sont des parties de moi qui sont réelles, mais comme à l'extérieur de moi", réfléchit l'artiste. Même si elle les agrandit dans la personnalité et l'esthétique, ils prennent tous deux source dans Ariane, la personne qu'elle est hors drag. Celle-ci est fluide dans le genre, même si l'identité de femme lui convient aussi.

"Je pense que je suis un caméléon, en général", dit-elle. Dans l'expression de genre, mais aussi dans les talents: l'interprète de Velma/Johnny Jones a fait du cirque pendant cinq ans, maîtrisant des techniques d'acrobatie et de jonglerie, mais elle a aussi fait de la danse moderne et plus de 10 ans de théâtre. Elle maîtrise aussi la coiffure, exerçant le métier professionnellement. Un total package, comme on le dit dans le jargon de Drag Race.

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Courtoisie Crave
Courtoisie Crave

La mode et le drag, indissociables

"Je pense que toute bonne drag queen est abonnée à Vogue sur Instagram!", plaisante Velma. La mode et le drag s'influencent constamment; on sait bien que les tendances mode originent souvent des communautés trans et queer noires, pour lentement s'écouler dans le mainstream. Inversement, le drag s'est toujours inspiré de la haute couture, depuis ses origines dans la scène Ballroom. 

Velma rappelle cet historique, puis révèle quelques-unes de ses influences mode personnelles; Mugler, Vivienne Westwood, Maison Margiela... Le défilé de ce dernier à la semaine de la haute couture, avec ses visages entièrement couverts, l'a d'ailleurs beaucoup inspirée. "Ma sœur de drag et moi, on ne fait que ça, s'envoyer des images de designers, ou des anciens défilés... Même la mode qui se trouve dans les séries télé cultes", dit-elle. Par exemple, les looks glamour et complètement années 1990 de la série Nanny, qu'elle adore.

Ce qui est crucial pour Velma, c'est que ses looks aient une dimension conceptuelle. Il faut qu'il y ait une touche intelligente et inattendue, "une petite twist" qui fait rire le public, sans compromettre le glamour. Et surtout, elle y va en grand: "Il faut que j'aie des gros cheveux. Je peux pas être dans quelque chose de petit." Bref, on ne s'ennuiera pas devant ses défilés, c'est garanti.

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Et Johnny, à quoi ressemble son style? "Johnny est très... dans l'androgynité. C'est pas un “gars-gars. Il peut l'être dans son attitude, mais je veux l'amener ailleurs avec des trucs plus extravagants, parce que c'est ça qui est le fun aussi", dit-elle. "On n'est pas là pour voir tout le temps un gars de la construction. (rires) Parce que les gens, en général, pensent ça du drag king", que ce ne sont que des personnages machos. Mais la masculinité, rappelle Johnny Jones, peut être toutes sortes de choses. "Souvent, ce qu'on aime, c'est de montrer une masculinité qui est pas toxique, puis qui est belle", dit l'artiste.

Cette sixième saison de Canada’s Drag Race, basée sur la franchise phénomène RuPaul’s Drag Race, promet d’être des plus excitantes pour le public québécois, puisque trois de ses participantes sont francophones et résident à Montréal: Velma/Johnny Jones, Paolo Perfección et Sami Landri, queen acadienne du Nouveau-Brunswick et sensation du web. Le premier épisode sera disponible sur Crave dès le 20 novembre.

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