«On ne peut plus tolérer ce qui se passe en ce moment»
TVA Nouvelles
En grève générale illimitée sans fonds de pension, les enseignants représentés par la FAE entendent poursuivre leur combat «jusqu’au bout».
C’est ce qu’ont affirmé deux professeurs en entrevue à l’émission «Le Bilan».
• À lire aussi: La FAE déposera une contre-offre, la grève se poursuit
• À lire aussi: La FAE et Québec près d’une entente?
• À lire aussi: Grève de la FAE: des élèves chamboulés?
«Tous les profs avec qui je travaille, on est passionnés, mais présentement, on sent que ça s’effrite tout ça. On veut garder notre passion et on veut avoir les moyens pour continuer», a déclaré Julie-Caroline Dumont, enseignante à la maternelle.
Cette dernière a rencontré le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville; une discussion qui ne l’a pas rassurée, soutient-elle.
«Il revient toujours avec les mêmes points; même si on apporte des fois des alternatives ou des solutions, on dirait qu’il ne les entend pas vraiment. Il dit qu’il est à l’écoute, mais je n’ai pas l’impression qu’il est à l’écoute. Je sens plus une fermeté», clame Mme Dumont.
«Je lui ai demandé concrètement l’aide à la classe, ça me donnerait combien d’heures dans ma classe. Il n’a même pas su me répondre», ajoute-t-elle.
- Écoutez le commentaire de Mario Dumont sur la FAE via QUB radio :
Un «ascenseur social» brisé
De son côté, Ismaël Seck, enseignant en adaptation scolaire, est aussi d’avis que des changements profonds sont nécessaires.
«On ne peut plus tolérer ce qui se passe en ce moment», affirme-t-il.
Celui qui exerce sa profession depuis cinq ans a évoqué quelques-uns de ses collègues plus âgés qui réclament eux aussi un sérieux coup de barre au réseau de l’éducation.
«Ça fait juste se dégrader depuis 20 ans, c’est plus difficile depuis 20 ans. C’est de plus en plus lourd», soutient M. Seck.
«Je comprends le cri du cœur de François Legault, mais j’espère aussi qu’il entend le cri du cœur des enseignants et des enseignantes, parce que c’est inacceptable ce qui se passe dans les écoles en ce moment», ajoute-t-il.
La situation a un impact sur les enseignants, mais aussi sur les élèves, clame Ismaël Seck.
«L’école publique ne va pas bien. L’école publique subit une forme d’érosion tranquille depuis plusieurs décennies et là, on a atteint un point de non-retour», explique-t-il.
Selon ce dernier, le fait que les enseignants de la FAE sont en grève générale illimitée malgré l’absence de fonds d’urgence démontre le niveau d’urgence de la situation.
«Nos conditions de travail, ce sont les conditions d’apprentissage des élèves», indique M. Seck.
«L’école publique, c’est l’ascenseur social. Ma mère a réussi à se sortir de la pauvreté grâce à cet ascenseur-là, mais aujourd’hui, l’ascenseur est brisé et il faut le réparer», ajoute-t-il.