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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Occupation Double ne mérite pas de survivre

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Photo portrait de Joseph Facal

Joseph Facal

2022-10-24T15:30:00Z
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J’ai regardé, moi aussi, le fameux épisode de dimanche d’Occupation Double. Oui, oui.

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Je n’ai jamais vu un tel cocktail de kétainerie, de pathétique, de ridicule et d’hypocrisie.

C’était tellement grotesque, mauvais, surréaliste que ça devenait jouissif.

C’était comme assister à un déraillement de train au ralenti, mais sans que je ressente une once de sympathie ou de pitié pour les gens impliqués, tant du côté de la production que du côté des participants, qui savaient ou auraient dû savoir dans quoi ils s’embarquaient.

  • Écoutez Joseph Facal à QUB radio :

Conscience?

Avant cette émission, je pensais que tout avait été dit sur la monumentale hypocrisie des producteurs.

Ils se découvrent une conscience sociale et des tonnes d’empathie quand les commanditaires se retirent. Jusque-là, on donnait un bon show.

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Mais l’épisode de dimanche – peut-être l’opération de damage control la plus spectaculairement ratée de toute l’histoire de la télé québécoise – a atteint de nouveaux bas-fonds d’hypocrisie.

Le vrai «scandale» n’est pas dans «l’intimidation» exercée par trois candidats. Faites de la politique ou du sport de haut niveau et on se reparlera d’intimidation.

Dimanche, on a voulu nous faire le coup de l’honnêteté et de la transparence. C’était tellement honnête et transparent qu’on n’a jamais entendu la version des exclus.

Disparus de l’album de photos, comme dans les purges soviétiques.

J’ai ri aux larmes en voyant la productrice exécutive, bafouillant, cherchant ses mots, pour faire comprendre que son équipe trouvait désormais inacceptable ce qui était parfaitement acceptable jusque-là.

Le sommet, ce furent les deux «experts» venus faire du coaching sur la «masculinité toxique» et «l’intimidation».

L’«autrice» rabâchait ce que vous trouverez dans les cinq premières pages d’un livre de psycho-pop chez Costco.

Le prof de l’UQAM a dû faire grincer des dents nombre de ses collègues le voyant utiliser ses titres universitaires pour participer et cautionner une opération de sauvetage improvisée par une compagnie privée qui s’est mise toute seule dans la «m....».

Devenus des singes savants, les participants restants psalmodiaient le nouvel évangile de la bienveillance sirupeuse.

L’animateur, quant à lui, promenait son petit sourire gêné pendant qu’il servait le thé sur le pont du Titanic, de l’eau jusqu’aux genoux.

  • Pour plus de Joseph Facal, c'est ici :

Assez!

Sérieusement, quand une émission est basée sur un concept d’élimination et que vous recrutez des participants avec de tels profils, vous vous attendez à quoi?

Voici des gars qui se trouvent hot, qui font beaucoup de gym, qui ont beaucoup de temps libre, dont certains ont besoin qu’on leur parle lentement pour qu’ils comprennent, et qui rêvent d’un raccourci vers la «célébrité» et l’argent.

Ça donne ce que ça donne.

«Je ne suis pas moi-même depuis le début», dit l’un d’entre eux, ému, troublé, déstabilisé.

Hey, bro, t’es dans une TÉ-LÉ-RÉ-A-LI-TÉ! Quelle partie du mot t’échappe?

Bon, maintenant qu’on a fini de rire, ce monument d’hypocrisie ne mérite pas de survivre.

Il y a des limites à nous prendre pour des cons.

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