Nos prédictions du Super Bowl LVI: l’équipe de la destinée


Stéphane Cadorette
Les Rams sont les favoris pour remporter le 56e Super Bowl. Sauf que parfois, des équipes font fi la logique et le destin semble de leur côté. Avec leurs accomplissements des dernières semaines, les Bengals ne peuvent plus simplement être considérés comme de sympathiques négligés.
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Toute ma tête me dit que les Rams ont largement les atouts nécessaires pour gagner ce match.
Ils comptent sur les deux joueurs les plus dominants sur le terrain avec le plaqueur Aaron Donald et le demi de coin Jalen Ramsey.
Ils alignent un front défensif qui fait rougir d’envie bien des équipes, tandis que la grande lacune des Bengals réside dans leur piètre ligne offensive.
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Ils misent sur une attaque qui a été supérieure à celle des Bengals cette saison, à la fois en termes de points marqués et de verges amassées.
Ils ont l’expérience de leur côté avec un entraîneur-chef en Sean McVay qui en est à sa sa deuxième présence au Super Bowl.
Ils disputent le grand duel sans distraction, dans leur ville, leur stade, leur vestiaire, leur routine réconfortante.
Or voilà, malgré tous ces constats, les Bengals continuent de jouer dans le cerveau de leurs rivaux.
Ils ne devaient pas battre les Chiefs en fin de saison régulière et remporter leur division. Ils ne devaient pas renverser les Titans, numéros uns dans la conférence américaine. Ils ne devaient pas surprendre les Chiefs une deuxième fois, en finale de conférence. Surtout pas quand ils tiraient de l’arrière par 18 points contre cette puissante machine offensive. Et pourtant...
C’était le même sentiment qui habitait les Eagles de 2017, les Giants de 2007 et 2011, les Saints de 2009 et les Patriots de 2001, pour ne citer que des surprises des 20 dernières années.
L’impact de Burrow
Évidemment, la présence de Joe Burrow change complètement le portrait.
S’il est vrai que l’expérience joue du côté des Rams par rapport aux jeunes Bengals, il faut dire que Burrow, avec son championnat national universitaire à LSU en 2019, a garni largement son bagage pour faire face brillamment à la pression.
Bien sûr que sa ligne offensive suscite les inquiétudes. Les fronts défensifs adverses ont harcelé Burrow tout au long des séries, particulièrement lors des deux derniers matchs.

Sauf que si le jeune quart a survécu à une charge en règle de neuf sacs du quart face aux Titans, il a les capacités athlétiques et cérébrales pour en faire autant face à la bande de Aaron Donald.
Il y a actuellement des pivots plus dominants que Burrow, mais aucun n’affiche son flegme déstabilisant.
Les Rams tenteront bien sûr d’appliquer la pression à quatre joueurs et ils jouent souvent avec deux maraudeurs en couverture profonde.
Même si les Bengals ont été abonnés aux longs jeux durant la saison, il faut s’attendre à ce que Burrow joue avec zénitude et patience en prenant les courts gains que la défense lui donnera, sur des passes décochées rapidement.
L’entraîneur-chef Zac Taylor se devra aussi de recourir au porteur Joe Mixon avec créativité. Les courses quasiment automatiques sur les premiers essais, c’est non !
La défense des Rams doit être respectée au plus haut point. Elle a fait le travail avec éclat lors des trois premiers duels éliminatoires.
Il faut toutefois noter que de ces trois matchs, il y avait deux adversaires que l’équipe rencontrait pour une troisième fois cette année (Cardinals et 49ers).
Les Cardinals étaient privés de leur as receveur DeAndre Hopkins. Les 49ers sont extrêmement physiques, mais ils sont tout sauf une attaque qui peut menacer en zone profonde. Les Buccaneers étaient quant à eux privés de deux de leurs trois meilleurs receveurs cette saison en Chris Godwin et Antonio Brown.
C’est là que les Bengals peuvent faire mal. Les Rams les connaissent moins et ils sont explosifs avec leur trio de Ja’Marr Chase, Tee Higgins et Tyler Boyd, en plus de l’ailier rapproché CJ Uzomah, qui a promis de revenir au jeu.
En défense
Du côté défensif, les Bengals n’ont pas la force de frappe des Rams, mais leur front avec Sam Hubbard, Trey Hendrickson, DJ Reader et BJ Hill peut fort bien tenir son bout.
Les receveurs des Rams Cooper Kupp et Odell Beckham Jr représentent tout un casse-tête, mais la défense de Cincinnati a tenu tête à l’arsenal des Chiefs en finale de conférence.

Les Rams peuvent attaquer de toutes les façons et leur unité offensive est talentueuse au point où elle a fait fi de sept revirements lors des quatre derniers matchs.
Matthew Stafford est redoutable, mais il n’est pas à l’abri des mauvaises décisions qui l’ont souvent hanté.
Même dans la victoire en finale de conférence face aux 49ers, il a survécu à un cadeau inespéré au maraudeur Jaquiski Tartt, qui a échappé l’offrande.
Les Bengals ne sont pas du genre à laisser filer de telles opportunités. Leur défense est assurément opportuniste, avec sept revirements provoqués lors des présentes séries.
Le facteur Los Angeles
Nul doute que le fait que le match se déroule à Los Angeles est un avantage pour les Rams. Ils ont une opportunité en or de devenir la deuxième équipe à remporter le Super Bowl dans son stade, comme l’ont fait avec panache les Buccaneers l’an dernier.
Par contre, les Bengals sont coriaces sur la route, avec une fiche de 7-2 cette saison, en excluant le dernier match de la campagne où leurs partants n’étaient pas en uniforme. Les deux défaites sont survenues par un placement.
En bout de ligne, les Rams ont été construits pour gagner maintenant. De nombreux coups d’éclat ont été posés en ce sens et la pression se retrouve indéniablement sur cette équipe.
Dans la ville par excellence du glamour, où les vedettes autant sportives que cinématographiques s’agglutinent, ce sont les figurants du petit marché qui vont ironiquement signer le scénario hollywoodien.
MA PRÉDICTION
Rams 24 - Bengals 27
Prédictions en séries : 8 en 12 (66,7 %)
Total cette saison : 181 en 284 (63,7 %)
Nos experts se prononcent
Denis Casavant
Expert football TVA Sports
Rams 24 - Bengals 27
Alors que toute l’attention est sur Joe Burrow et l’attaque des Bengals, c’est surtout en raison de leur défensive que Cincinnati se retrouve au Super Bowl. Lors des trois matchs éliminatoires, l’unité du coordonnateur défensif Lou Anarumo a été dominante en deuxième demie. La défense des Bengals a limité l’adversaire à seulement 19 points, 1 maigre touché et elle a réussi 5 interceptions après la mi-temps. Le botteur recrue de 22 ans Evan McPherson n’a pas encore raté un placement en 12 tentatives dont trois de plus de 50 verges. Les Bengals vont donc remporter le premier Super Bowl de leur histoire.
Jean Nicolas Gagné
QUB Radio
Rams 23 - Bengals 17
Les Bengals au Superbowl ! Qui l’eut cru ? C’est déjà un imense accomplissement pour cette franchise qui n’avait pas remporté un match en séries depuis 31 ans. Les Rams, avec ses vétérans aguerris et son quart-arrière établi, gardent l’œil sur l’objectif : le trophée Lombardi. Un match de football se gagne dans les tranchés et dans ce cas-ci, il n’y a pas photos : la bande à Aaron Donald ne fera qu’une bouchée de la pauvre ligne offensive des Bengals. Si les Rams ne se tirent pas dans le pied, le carrosse de Joe Burrow se transformera en citrouille et le parcours de l’équipe Cendrillon se terminera par une défaite au Superbowl LVI.
Luc Grenier
Dir. des sports Journal de Québec
Rams 20 - Bengals 23
Les Rams sont probablement favoris en raison de l’expérience, Mais les Bengals sont fougueux et ne commettent presque pas d’erreur. Matthew Stafford des Rams a connu une superbe saison et de très belles séries. Mais je crois que le Joe Borrow des Bengals est le meilleur des deux quarts. Il est toujours concentré, il choisit les bons jeux et ne croule jamais sous la pression même lorsque sérieusement pressé par les défenses adverses. Joe Borrow risque bien d’être l’une des stars de la NFL dans le futur si je me fie aux écrits récents de notre chroniqueur NFL Stéphane Cadorette. Le Superbowl ira aux Bengals.
Denis Poissant
Dir. des sports Journal de Montréal
Rams 17 - Bengals 27
L’expérience des Rams à domicile devant leurs partisans en délire ? Difficile de parier contre ça... Sauf qu’ils sont tenaces, ces Bengals. Ils vont trouver une façon de tourner la situation à leur avantage et la pression sera dans le camp des locaux. Les histoires de négligés sont les meilleures et en voilà une qui n’attend que son dénouement à la Hollywood. Et comment parier contre un gars, le quart-arrière Joe Burrow, dont le père, Jim, a remporté le fameux match de la coupe Grey sous la neige avec les Alouettes, devant 68 000 partisans au Stade olympique en 1977 ? Oui, la magie continuera.
Charles-Antoine Sinotte
TVA Sports
Rams 30 - Bengals 24
Les Rams sont, sur papier, meilleurs que les Bengals à chacune des positions sur le terrain. Ça a toutefois été le cas pratiquement chaque semaine depuis un mois face à la formation de Cincinnati. Malgré tout, la magie transporte l’équipe de Joe Borrow. L’histoire des Bengals est assurément fabuleuse, mais le football se joue dans les tranchées et j’ai beaucoup de difficulté à concevoir qu’Aaron Donald et Von Miller seront contenus par le front poreux de l’équipe de l’Ohio. Il ne faut pas oublier que les Rams ont aussi plusieurs histoires qui transcendent le groupe ; Matt Stafford en finale après 12 ans de misère à Detroit, Odell Beckham Jr. et son parcours de rédemption, en plus de 100 000 partisans locaux présents dimanche à Los Angeles.
Arnaud Gascon-Nadon
TVA Sports
Rams 24 - Bengals 21
J’ai été très indécis par rapport aux Rams toute l’année. Je n’étais vraiment pas sûr de Matthew Stafford et de l’engouement que la planète football avait pour l’association Mcvay et Stafford. Les Rams jouent du gros football depuis le début des séries et je suis très excité de voir à quel point Von Miller et Aaron Donald sont dominants. De l’autre côté de ballon, ils verront Joe Burrow et les Bengals. Une jeune équipe qui avait une cote pire que les Jaguars en début de saison pour gagner le Super Bowl à 150-1. C’est l’équipe Cendrillon, avec un quart arrière qui joue toujours son meilleur football dans les grands matchs, avec un jeune botteur exceptionnel, et une défensive qui joue du football inspiré. Les Bengals ont été de tous les matchs cette année, 18 de leur 20 matchs se sont terminés par 3 points ou moins, mais je vais choisir les Rams.