Meurtre de Maureeen Breau : Isaac Brouillard Lessard craignait les policiers

Quelques heures avant de s'en prendre à la sergente Maureen Breau à Louiseville en mars 2023, Isaac Brouillard Lessard avait échangé des messages texte avec son avocat, Me Yanick Péloquin. Même s'il qualifie cet échange «d'intense» et affirme que son client était nerveux, c'est un échange qui, selon lui, ne laissait rien présager du drame.

• À lire aussi: Meurtre de Maureen Breau: fin de la première semaine d’audiences

• À lire aussi: Meurtre de Maureen Breau : Sa psychiatre avait parlé à Isaac Brouillard Lessard dans les jours précédents

• À lire aussi: Meurtre de Maureen Breau : «Isaac Brouillard-Lessard était une bombe à retardement»

Devant la coroner Géhane Kamel dans le cadre de l’enquête publique sur la mort de la policière, l'avocat a affirmé lundi que son client était inquiet de son audience à venir devant la commission d'examen des troubles mentaux. Il reconnaît qu'il avait peur de devoir retourner à l'hôpital et qu'il craignait les policiers, mais soutient qu'il n'entretenait pas de haine envers eux.

«Mon client n'avait pas de hargne quelconque envers les policiers», a assuré Me Péloquin.

L’avocat se souvient que dans les jours précédents le drame, il avait avisé Isaac Brouillard Lessard de l'appeler si jamais les policiers se présentaient chez lui, qu'il pourrait l'aider. Encore aujourd'hui, il regrette qu'il ne l'ait pas fait.

Depuis une semaine, la coroner Géhane Kamel tente de comprendre qui doit faire respecter les conditions qui sont émises par la commission d'examen des troubles mentaux. Elle a posé la question à tous les psychiatres et intervenants qui ont défilé devant elle et personne ne semblait trop connaître la réponse.

Lundi après-midi, le Directeur des poursuites criminelles et pénales est le premier à avoir apporté des éléments de réponse. Selon lui, un mécanisme existe dans le guide de la Commissiion d'examen des troubles mentaux. Ce mécanisme, qui relève des équipes traitantes, est méconnu, mais peut aller jusqu'à permettre une arrestation sans mandat.

Plus tôt dans la journée, le psychiatre Frédéric Millaud, qui a traité Isaac Brouillard Lessard pendant près de 19 mois à l'institut Pinel, a raconté dans quel état il se trouvait à son arrivée dans son service. Selon son analyse, il était psychotique, méfiant, peu collaborateur, menaçant et dans un état de grande désorganisation.

À sa sortie en décembre 2019, il était calme, collaborait et prenait ses médicaments. Dr Millaud savait alors que son facteur de risque de rechute le plus grand serait sa consommation de drogue, principalement de cannabis. Or, on sait maintenant qu'il a rapidement recommencé à consommer une fois arriver en ressource intermédiaire.