Métiers d’avenir: des emplois à la pelletée pour les ingénieurs civils


Francis Halin
Le Québec aura grand besoin d’ingénieurs civils «pour donner de l’amour» à nos infrastructures vieillissantes, ce qui fournira de l’emploi à la pelletée aux nouvelles cohortes d’experts en structure.
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«On grandit en voyant ces ouvrages. Il y a un côté mystérieux, vu leur taille imposante», illustre James Goulet, professeur au département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal.
Alors que notre parc d’infrastructures commence à se faire vieillissant, nos ingénieurs devront se retrousser les manches pour s’en occuper. Aujourd’hui, l’heure est souvent plus à la préservation qu’à la construction.
«On suit ces comportements dans le temps de façon à détecter les anomalies», détaille le spécialiste du suivi électronique des structures.
Selon Emploi-Québec, les ingénieurs civils gagnent de 26,67 $ l’heure à 60,44 $ l’heure, si l’on se fie à la moyenne obtenue de 2019 à 2021.
«C’est concret»
Pour Blanche Laurent, 24 ans, étudiante à la maîtrise en génie civil à Polytechnique Montréal, c’est le côté imposant des infrastructures qui a pesé dans la balance.
«J’ai toujours été attirée par les grands ouvrages. Je les trouve très beaux. C’est concret», déclare la jeune femme de 24 ans.

«Je m’intéresse à l’analyse des structures, donc pourquoi ça tient, ce genre de chose, soit en amont de la construction, soit après pour comprendre comment les faire tenir le plus longtemps possible», explique-t-elle.
Alors que la pénurie de main-d’œuvre s’aggrave de jour en jour, les offres pleuvent dans les boîtes de réception d’étudiants comme Blanche Laurent.
«J’ai déjà eu des demandes à droite, à gauche. Ce sont de grandes entreprises, via des réseaux sociaux comme LinkedIn, notamment», souffle-t-elle.
D’après son professeur, James Goulet, les besoins seront criants ces prochaines années dans la distribution de l’eau, le transport et l’énergie.
«On le voit avec le nombre de cônes à Montréal. Ça ne va pas arrêter. Ça va s’accélérer. Quand c’est endommagé, on ne se demande pas si on le fait ou pas, il faut le faire, sinon la ville arrête», résume-t-il.
–Avec la collaboration de Charles Mathieu