Métiers d’avenir: après avoir planté des arbres en forêt, il façonne le bois
Jean-François Picard sera bientôt charpentier-menuisier


Francis Halin
Un jeune homme qui a planté des milliers d’arbres pendant des années s’est tourné vers le métier de charpentier-menuisier, qui figure dans liste des métiers d’avenir d’Emploi-Québec, pour bâtir sa carrière.
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«J’ai eu le goût de la construction quand je plantais 2000 arbres par jour avec mes mains. Je me suis rendu compte que j’aimais travailler dehors. J’avais aussi le rêve de construire ma propre maison», confie Jean-François Picard, 34 ans, étudiant à l’École des métiers de la construction de Montréal (EMCM).
D’ici 2025, toutes les régions manqueront de charpentiers-menuisiers, sauf l’Abitibi-Témiscamingue et la Gaspésie, selon Emploi-Québec.
À la Commission de la construction du Québec (CCQ), on note le «vieillissement important» et les «diplômés insuffisants» du secteur, une aubaine pour Jean-François Picard, qui a la piqûre pour ce métier.
«Quand je viens à l’école, je me sens comme les premiers jours lorsque j’avais cinq ou six ans et que j’étais très excité de voir mes amis. On apprend de nouvelles choses chaque jour. Ça passe vite», souligne-t-il.
Métier complet
À deux pas de lui, son professeur, Scott Etenson, qui a son entreprise de construction Gestion JSR, en a long à dire sur la profession qui l’anime.
«C’est un métier qui permet de toucher à tout, de la construction du début à la fin, de la fondation jusqu’à l’érection des murs, à l’installation de la toiture jusqu’à la finition intérieure», explique l’homme.
«Ce n’est pas redondant. Ça me permet de toucher à tellement de choses dans une maison que ça me permet de ne pas être blasé», sourit-il.
Ces dernières années, Scott Etenson a bâti beaucoup de maisons au point où il a ressenti le besoin de souffler un peu en passant plus de temps avec sa femme et ses enfants, il s’est alors tourné vers l’enseignement.
«J’ai découvert une passion. Dans une autre vie, j’aurais été entraîneur de hockey», lance en riant l’homme, qui a œuvré dans le syndicat de la FTQ-Construction pour valoriser la formation de charpentier-menuisier.
Aujourd’hui, il encourage les jeunes débordant d’énergie à foncer, à condition d’être prêts à fournir les efforts nécessaires pour se tailler une place.
Quand on lui demande si les jeunes qui sortent de sa classe gagnent bien leur vie, il répond que l’on peut aller chercher 40 000 $ ou 45 0000 $ et même un bon 100 000 $ avec l’expérience.
«Il faut bien les préparer pour le marché du travail», conclut-il.
–Avec la collaboration de Charles Mathieu
L’an dernier, on a compté 194,5 millions d’heures travaillées dans l’industrie de la construction, selon la Commission de la construction du Québec (CCQ). Il s’agit d’une augmentation de 20 % par rapport à 2020, toujours selon CCQ.