Les locataires sont en moins bonne santé que les propriétaires


Anne-Sophie Poiré
Deux fois plus de locataires que de propriétaires considèrent être en mauvaise santé, autant physique que mentale, selon un nouveau rapport de l’Observatoire québécois des inégalités.
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«On n’a pas la prétention d’avoir la solution miracle. Mais à court terme, si on améliore l’abordabilité et la qualité du logement, on risque aussi de réduire les inégalités de santé entre locataires et propriétaires», souligne Sandy Torres, autrice de l’étude dont les résultats ont été dévoilés jeudi.
L’explosion du prix des logements au Québec est du jamais vu depuis 1990, selon les derniers chiffres de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
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Montréal enregistre une hausse record de 7,9% du loyer moyen. Même chose à Québec, qui connaît sa plus forte augmentation en 30 ans, à 4,8%. À Gatineau, le prix pour un appartement de deux chambres a grimpé à 8,9% en moyenne.
L’analyse de l’Observatoire québécois des inégalités est donc «plus pertinente que jamais», signalent les auteurs.
Les résultats démontrent que les propriétaires s’estiment en meilleure santé que les locataires: 17% des ménages locataires perçoivent leur santé comme étant mauvaise ou passable, contre 8% des propriétaires.
Inégalités en santé
Devant l’ampleur de la crise du logement, la chercheuse émet l’hypothèse que le fait d’être locataire aurait un impact plus important sur la santé que celui d’être propriétaire.
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«L'influence du revenu sur notre santé n’est que la pointe de l’iceberg. On sait que le fait de posséder un bien immobilier, qui est un élément de patrimoine important, apporte une sécurité financière qui protège contre les aléas de la vie et améliore la santé physique et mentale», explique Mme Torres.
«Mais l’accès, le coût et la qualité du logement ont aussi une influence sur les inégalités sociales en santé, nuance-t-elle. Et dans le contexte actuel, les conditions de logements sont plus défavorables pour les locataires.»
Insalubrité, appartement surpeuplé, logement trop cher: ces conditions inadéquates peuvent entraîner des troubles cardiaques, respiratoires et de santé mentale en plus de favoriser la transmission de maladies comme la COVID-19, illustre l’étude.