Le Fonds FTQ appelle à la création de grandes minières québécoises
Sa patronne veut aussi que la deuxième transformation soit effectuée ici

Olivier Bourque
Au moment où presque la totalité des compagnies minières sont de propriété étrangère, le Québec doit être en mesure de développer des joueurs d’ici dans ce secteur stratégique, admet la patronne du fonds de solidarité FTQ, Janie C. Béïque.
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«Oui, il y a une réflexion à faire pour voir comment on pourrait avoir une indépendance au niveau minier», a-t-elle souligné en marge d’une conférence à la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
Le Journal rapportait samedi que seulement deux mines sur 22 sont à propriété québécoise. En comparaison, en Ontario, 17 des 35 mines appartiennent en tout ou en partie à des entreprises qui y ont leur siège social.
«On est un investisseur très présent dans le secteur des mines [...] ça fait depuis longtemps qu’on investit dans l’exploration minière», a expliqué Mme Béïque.
Mais selon elle, la difficulté arrive au moment où les entreprises minières doivent entreprendre l’exploitation à grande échelle.
«Quand elles arrivent à une certaine taille, la quantité de dollars qu’elles ont besoin est tellement immense, à un moment donné il faut que tu les choisisses», explique-t-elle.
Le Fonds promet toutefois de travailler à conserver plus de joueurs québécois dans ce secteur qui ne feront pas seulement de l’extraction.
«On doit aussi travailler sur la deuxième transformation. Sortir tes affaires et les envoyer ailleurs, eux les transforment et te les revendent plus cher. Ce n’est pas nécessairement gagnant comme société. On ne transforme pas assez au Québec», a-t-elle imagé.
Beaucoup plus d’actifs «verts»
Par ailleurs, Mme Béïque a détaillé sa vision pour les cinq prochaines années pour le Fonds FTQ et vise notamment à avoir des actifs de 12 milliards $ en développement durable.
«Il faut absolument revoir le modèle économique, il faut absolument faire une transition environnementale qui soit juste», a souligné la dirigeante.
L’organisation est d’ailleurs complètement sortie ou en voie de l’être des énergies fossiles, même si plusieurs entreprises de ce secteur dégagent beaucoup de rendement.
«Des fois, tu vas laisser un rendement sur la table, mais dans la mesure où tu livres un rendement qui est raisonnable, et que tu fais quelque chose de bien pour la société, je pense que c’est correct», s’est-elle défendue.
Convaincre 100 000 personnes
Même si l’organisation n’accepte pas beaucoup de nouveaux cotisants chaque année, le Fonds FTQ veut convaincre 100 000 nouvelles personnes qui n’ont pas de régime de retraite à s’engager dans une démarche lors des cinq prochaines années.
«Je refuse que les gens travaillent si fort pour arriver avec si peu à leurs vieux jours. Alors, il faut promouvoir l’épargne-retraite», dit-elle, sans toutefois détailler son plan de match.
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